Chapitre 22

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J'avais une vie agréable, pas parfaite mais au moins j'en faisais ce que je voulais, j'étais moi-même, on me connaissait comme j'étais vraiment et je possédais une certaine liberté sans me sentir oppressée. Moi, Hermione Granger, en y repensant je peux l'affirmer : j'étais heureuse. Mon entourage pouvait compter sur moi, je n'avais pas besoin de mentir ni de me cacher pour faire ce qu'il me plaisait. Certes j'avais des ennemis mais aussi des amis formidables avec lesquels je me sentais épanouie et à ma place. J'étais pleine d'ambition, toutes les possibilités m'étaient permises avec tout le travail que je pouvais fournir. Le matin en me réveillant, évidemment c'était une torture de devoir me lever alors que je voulais rester dormir... Mais ce n'était jamais une nuit remplie de cauchemars qui je venais de passer. Les journées se ressemblaient, les heures de cours aussi. Mais en y réfléchissant, c'était quand même génial cette routine. Tranquille, sans ennuis... Pourquoi vouloir absolument changer son quotidien lorsqu'on le trouve trop calme ? Il n'y a pas de problèmes, alors pourquoi risquer d'en créer inutilement... Car, après, c'est trop tard.

Après on pense à cette période passée et on aimerait tellement revenir en arrière. C'est un cercle vicieux dont j'avoue être un des nombreux témoins. Trop bête pour le comprendre... Pourtant aujourd'hui j'en ai pris conscience. Trop tard bien sûr, mais ça ce n'était pas évitable. Je suis en face de ce Serpentard que je trouvais tellement différent des autres, alors que je viens de comprendre qu'en fait il n'est qu'un étranger. Un parfait inconnu que je n'ai pas su cernée. Mon manque de jugement me déconcerte, comment ai-je pu lui accorder une confiance infinie ? J'étais tellement obnubilée par ma propre personne que je ne me suis pas rendue compte de ce qu'il se tramait autour de moi. Les coups bas, les mensonges, les tricheries... Voilà ce que veut dire Serpentard. C'est et ça a été toujours ainsi. Je le savais... J'en étais persuadée avant de me réveiller de 3 mois de coma. Les pires ordures viennent de cette maison, et en aucun cas je ne pouvais leur donner ma confiance. C'est ce que j'ai fait. Aveuglée par l'amour de Drago, la gentillesse de chacun envers moi, leur admiration aussi... Je n'ai su voir à travers et comme je l'ai déjà dit c'est trop tard. J'ai perdu mes valeurs, ce en quoi je croyais, j'ai été naïve et aujourd'hui ce n'est même pas moi qui le payes mais celui que j'aime. Quelle égoïste j'ai été franchement. Mais qu'aurais-je du faire ? M'éloigner le plus possible de ces êtres ignorant la notion de générosité, de gentillesse, de sincérité ? Sûrement était-ce la meilleure chose à faire. Les conséquences me seraient au moins tombées dessus avant de toucher quelqu'un d'autre. Je ressens tellement de regret, de honte. J'aurais du comprendre plus tôt... Et maintenant, Harry est au sol, à quelques mètres de moi. Il a la lèvre fondue, ses lunettes brisées sont de travers sur son nez anormalement tordue, son œil droit est noir. Qui a bien pu lui faire ça, Jérémy ? A-t-il beaucoup souffert, s'est-il défendu ? Va-t-il se réveiller...

Crabbe et Goyle le lâche en même temps et son corps git au sol comme un jouet dont on a plus envie. Les deux brutes s'approchent de nous et m'arrachent à Drago qui ne leur résiste pas. J'essaie de crier et de me débattre mais je ne fais rien. Je n'ai pas la force suffisante pour ça, et puis je sais que de toute façon ça ne servirait à rien. Il me pousse vers une des chaises autour de la petite table. Je les regarde sans aucune réaction, attendant de savoir ce qu'ils comptaient me faire. Chacun à leur tour ils s'éloignent et Jérémy se poste devant moi, grand et dur. Avec délicatesse, il sort de sa robe de sorcier sa baguette. Je le regarde faire, le cœur de plus en plus lourd. Il l'agite alors autour de moi et des sangles apparaissent à mes poignets et à chevilles. Lentement, celles-ci se referment, de plus en plus... Jusqu'à ce que mes membres se trouvent écrasées par les liens en cuir. La douleur se fait ressentir d'un coup dans les 4 membres et je me mords la lèvre pour ne pas pleurer, la respiration haletante. Enfin, les liens arrêtent de se resserrer et je regarde mes mains devenir blanches, le sang ne circule plus.

Jérémy se met à prononcer une incantation que je ne connais, et aussitôt un couteau apparaît au niveau de ma gorge, en lévitation. Je n'ose pas bouger la tête, des fois qu'il se plante dans mon coup. Les larmes sont de plus en plus difficiles à retenir. Un silence de mort s'installe dans la pièce. Je ne sais pas où est Drago, je ne peux pas le voir. Jérémy va chercher une chaise et la place et face de moi, il s'assoit et me scrute. Son visage n'est qu'à une trentaine de centimètres du mien. La lame tranchante m'empêche de baisser les yeux et, inconsciemment, de respirer.

Jérémy : C'est le moment de passer aux aveux. Je crois que tu n'as pas d'autre choix. Il ne fallait pas jouer avec le feu, Hermione... Maintenant dis moi, quelle est ta relation avec Potter ?

Moi : C'est... un ami.

Jérémy : TU MENS !

En une fraction de seconde, Jérémy lève sa baguette et je sens le contact fois de la lame toucher ma peau. Je pousse un petit cri et je me mets à trembler. Soudain, j'entends derrière moi :

Drago : Jérémy ARRETE ! Ce n'est pas à toi de t'en charger. Et puis d'abord, je t'avais bien précisé que l'on commencerait la réunion à minuit, tu m'as désobéi, alors pousse toi de là avant que je ne défoule ma colère sur toi !

Jérémy recule sur le dossier de la chaise, prenant soudain un air troublé. Il regarde Drago qui se trouve donc dans mon dos et lentement, se lève de la chaise et s'écarte. Drago apparaît alors dans mon champ de vision, les deux hommes échangent un regard glacial. Je ne les ai jamais vus ainsi. Tant de haine entre eux, je ne pensais pas que cela était possible.

J'ai envie de les supplier de me libérer les liens tellement ils sont serrés fort, je ne sens presque plus ni mes mains ni mes pieds. Toutes mes pensées sont aussi tournées vers Harry qui ne bouge pas depuis le début, à quelques mètres de moi... Il a peut-être besoin de soins en urgence, si l'on tarde trop, je n'imagine pas ce qu'il pourrait arriver...

Drago : Tu n'as pas besoin de t'en occuper à ma place, je sais très exactement ce que j'ai à faire. Sors s'il te plaît.

Jérémy : Pardon ?!

Drago : Tu m'as très bien entendu, dehors ! Et vous aussi là-bas, - il jette un œil aux deux idiots derrière moi - sortez tous de mon appartement, c'est à moi de régler cette affaire.

Jérémy : Enfin Drago tu n'es pas sérieux ? Elle nous a TOUS trahi, elle a aussi une dette envers nous.

Drago : Je te laisserai prendre ta revanche si ça te tient tellement à cœur mais pour l'instant ferme la et dégage. Ne m'oblige pas à te lancer un sort !

Jérémy regarde son ami avec éffroi. Pendant un instant, j'ai l'impression qu'il va sortir sa baguette et se battre contre Drago mais il n'en fait rien, et se dirige d'un pas rapide vers la porte qu'il ouvre avec rage. Crabbe et Goyle quant à eux ne font aucun commentaire et le suivent. Je les suis du regard alors que Drago n'intéresse même pas à eux.

La porte se referme derrière eux. Je n'ose pas quitter la porte des yeux. La lame est tellement proche de mon cou que j'ai l'impression qu'elle a déjà commencé à me couper. Une larme que j'essayais à tout prix de ne pas laisser couler roule le long de ma joue. Drago s'assoit alors à la place de Jérémy et attrape mon visage d'une main pour que je me tourne vers lui. Je suis au bord de la crise de sanglots. Puis, il me murmure à l'oreille :

Drago : Maintenant mon amour, tu es à moi.



Nouvelle vie, ou cauchemard... #DramioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant