Chapitre Treize

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Pendant quelques secondes, je voyage sur une autre planète. Je ne sens plus mes jambes. D'ailleurs, je ne sens plus rien. J'ai l'impression d'avoir fondu sur place. Je ferme les yeux sans comprendre. Je n'ai même plus la notion du temps. Est-il bien en train de... m'embrasser ? M'embrasser ?! J'ouvre soudain les yeux, et... OUI, il m'embrasse ! Je recule soudain pour briser ce lien qui me sidère. Je le regarde, les yeux grands ouverts. Je veux disparaître, ne plus être en face de lui, et ne plus voir son regard rempli d'incompréhension et de désespoir. Il y a maintenant au moins 2 mètres qui nous séparent. Je n'ose rien dire, je suis pétrifiée. Ce contact... J'arrive à peine à y croire. Pourquoi ? Qu'est-ce qui lui prend ?

Drago : Her... Hermione... qu'est-ce qui y'a ?

J'avale difficilement ma salive. Qu'est-ce qu'il y a ? Bah, à vrai dire je sais pas trop. Il vient de m'embrasser d'un coup, je pense que c'est clair. Pas besoin de donner d'explication. Et pourtant, il en demande. Je suis affreusement mal à l'aise. J'aurai voulu savoir se qui allait se passer pour éviter ça. Je ne sais plus quoi dire. Finalement, je lance d'une petite voix :

Moi : Pardon, pardon, pardon... Je... ce n'est pas ce que tu crois. Je... je ne suis pas prête.

C'est classique, je sais. Mais c'est pourtant la vérité, quand on réfléchit. Je ne suis pas prête à échanger à tout bout de champ des baisers avec Malefoy ! Malefoy ? Et voilà ! Je recommence à l'appeler par son nom de famille !

Son regard me déchire le cœur. Je l'ai blessé, là, j'en suis sûre. Il faut absolument que je rattrape ma bourde. Surtout qu'après, on va danser donc... ^^ Il faudrait pas qu'il y ait un grand froid entre nous. Je m'approche de lui en me tenant les mains.

Moi : Excuse-moi. Ce n'est pas toi, le problème. C'est moi. J'ai encore un peu de mal. Ne m'en veux pas.

Drago : Ne t'inquiète pas, tu n'y es pour rien. Je n'aurai pas du aller si vite. Je pensais que tu étais redevenue comme avant. Mais je vais te laisser un peu plus de temps.

Moi : Je suis désolé. Ca ne change rien à notre relation, pas vrai ?

Drago : Oui, bien sûr. On oublie. Aller ! Je pense qu'on a assez de retard, on peut y aller.

Je fais un petit sourire à sa remarque. Mon regard est plein de compassion. Il me présente son bras et je passe le mien volontiers. Plus question de lui jeter des vents, je pense que ça suffit. Je n'ai plus envie d'avoir à revivre ça. Mais bien sûr, malgré le fait qu'il ait bien pris son bond de 2 mètres, je sais qu'au fond de lui il s'en veut. Et il préfère ne pas me le dire. Oh Mon Dieu, pourquoi une telle situation ?!

Sans dire un mot de plus, nous quittons le dortoir et arrivons dans la Salle Commune des Serpentards. Il n'y a personne. Normal, ils sont tous déjà au Bal. Drago, lui, ne prend pas la peine d'arriver à l'heure. Une demi-heure de retard minimum. Nous partons enfin de cette pièce froide et sombre que j'ai découverts le matin même, au moment où Drago m'a confié à Pansy... Pansy... Je me demande si elle a eu le temps de se préparer.

Nous montons les marches du grand escalier, jusqu'à arriver au rez-de-chaussée. Là, on peut entendre déjà de la musique sortir de la Grande salle. Des éclats de voix, des rires... J'ai exactement la même sensation que lorsque je suis rentrée dans cette salle la veille. Nous n'avons croisé encore aucun élève. Les couloirs sont déserts. J'ai légèrement froid, et mes mains tremblent un peu. Cette fois, Malefoy ouvre d'un coup la porte de la Grande Salle. Une vague de musique nous submerge aussitôt. C'est... du rock ? Oui, c'est ça, c'est du rock. Les tables ont été poussées, on a l'impression qu'il fait nuit. Une scène, plus loin. Un groupe joue, mais on ne peut pas voir d'ici qui c'est. Des éclairages dans tous les sens, une masse d'élèves dansent au milieu de la piste. L'ambiance a l'air d'enfer...

Personne ne nous a vu entrer... pour l'instant... car je vois déjà quelques élèves qui nous ont aperçu et... on ne dirait pas que j'était dans le coma, mais carrément morte. Ils tirent une de ses têtes ! Je respire un grand coup et détourne la tête, l'air de rien. Drago m'emmène vers une table dans un coin, où tous les Serpentards sont assis, les bras croisés. Ils parlent entre eux, et regardent d'un air méprisant les autres danser. Zabini tourne la tête vers moi... comme tous les autres me regarde comme si j'étais un mort-vivant. Il ouvre de grands yeux et ouvre la bouche. Je fais une petite grimace. Qu'est-ce qu'ils ont tous, à me regarder comme ça ?!

Zabini : Euuuuuh...

Drago : Et oui, je sais, Blaise, elle est sublime, mais je t'interdis d'y toucher !

Je regarde Drago, choquée par ce qu'il vient de dire. Qu'est-ce qu'il insinue par là ? Il ne fait même pas attention à moi et continue à parler avec Blaise, qui a finalement décidé de refermer sa bouche.

Drago : Depuis combien de temps les autres sont-ils en train de danser ?

Zabini : euh... bah... bah une heure environ. Ils vont bientôt dégager la piste. Et puis, si ils ne le font pas dans une demi-heure, on les vire comme la dernière fois, hein Drago !

Les deux amis se mettent à rire. Moi, je les regarde, dans l'incompréhension totale. Si j'ai bien suivi, ils ne veulent pas se mêler aux autres maisons...

Drago : Oui, rien que pour ça, j'espère qu'ils ne partiront pas tout de suite ! Tu te souviens, la tête qu'a fais Potter quand tu t'es à danser avec la petite Weasley ? On aurait dit qu'il avait avalé une bouteille entière de Polynectar !

Zabini : Oh oui, j'avais une crampe au ventre, tellement je rigolais ! Remarque, la p'tite Weasley tirait aussi une sale gueule...

Drago : J'ai cru qu'elle allait s'évanouir dans mes bras, tellement elle était surprise.

Zabini : A mon avis, ça lui a pas si déplu que ça...

Drago : Le plaisir n'était pas partagé.

Zabini explose de rire à la remarque de Drago. Au fur et à qu'il s'échange les bons souvenirs, j'ai envie de vomir. Je n'arrive pas à croire ce que j'entends. Ils me dégoûtent... je n'en reviens toujours pas. Je les regarde tour à tour, subjuguée. J'ai l'impression d'être retourné dans mon ancienne vie à la vitesse du son ! Drago m'a lâché le bras, il s'est maintenant assis à côté de Zabini. Ils continuent à échanger leurs souvenirs... je ne veux pas les entendre plus longtemps raconter leurs horribles explois. Je recule de quelques pas, et m'éloigne lentement de la table.

Je sens mon cœur se serré. Drago m'a déçu, d'un coup. Je leur tourne le dos et cherche désespérément un endroit où je pourrais m'installer, et passer le temps. Je n'ai même plus peur, sans lui à mes côtés. Je regarde la salle, et mes yeux se posent sur le buffet. Je vais me prendre quelque chose à boire. J'arrive à la table, il n'y a que des Gryffondors, des Serdaigles et des Poufsouffles. Je me sens comme chez moi... Tout le monde me regarde de travers. J'ai l'impression d'être un trôle au milieu d'humains. Les groupes d'élèves s'arrêtent soudain de parler, et se mettent à chuchoter. J'essaie tant bien que mal de ne pas y faire attention. Je m'approche du buffet, et cherche une tête connue derrière. Je croise le regard d'un élève, sûrement de 4ème année, portant le blason de Gryffondor. Je l'interpelle alors, sans vraiment savoir ce que je fais :

Moi : Hé ! S'il te plaît, je pourrai avoir un verre d'ice-tea ?

Il me regarde fixement, sans bouger d'un pouce, puis se décide à aller me chercher un verre, sans un sourire, ni rien. Il me sert et sans me jeter le moindre regard, pose le verre devant moi et s'en va sans un mot.

Ouahou. Bon, on va dire qu'il est dans une mauvaise passe et que c'est pour ça qu'il a cette tête de mort, parce que là, niveau contact, c'est limite. Je le regarde partir, légèrement déboussolée, m'apprête à prendre mon verre quand quelqu'un m'attrape violemment le bras. Je sursaute et fais volte face...

Mon sang ne fait qu'un tour. Juste devant moi, le regard plus noir que jamais, la main fermement serrée sur mon bras, Harry me fixe...

 


Nouvelle vie, ou cauchemard... #DramioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant