Vendredi 21 novembre - 12h37

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J'ai pas énormément de temps et puis le fait de devoir taper sur les touches microscopiques de mon téléphone portable pour faire le compte-rendu de la matinée va vite m'énerver, je le sens.

La pause de midi est courte, je dois reprendre mon poste dans une vingtaine de minutes. Juste le temps de bouffer un truc sans goût à la cantine inter-entreprises. Une cinquantaine de personnes y mangent chaque midi.

Mes merveilleux collègues y sont aussi.

Assis à une autre table.

Chaque jour, c'est le même rituel. Au moment de se rendre à la cantine, on me suit, je suis le premier dans la queue. Une fois servi, je prends place à une table et systématiquement mes collègues choisissent de s'asseoir à une autre.

Maintenant, ça m'est égal.

C'est même mieux comme ça.

Les premières fois où ils m'avaient fait le coup, je n'avais pas su comment réagir. Je ne voulais pas faire mon antisocial, du coup j'avais quitté ma place initiale pour les rejoindre. Mais ils avaient fait comme si je n'étais pas là : ils discutaient entre eux, ne daignaient pas me regarder.

Je sais que j'aurais dû m'imposer, lancer un sujet de conversation, mais je crois qu'au final, ça me fatiguait de faire des efforts pour ces connards – Julie y compris.

Depuis, je mange seul dans mon coin et c'est vraiment pas plus mal.

Ça m'a fait bizarre ce matin de me rendre au taf avec un flingue dans ma sacoche. Je ne saurai pas dire si ça a un côté rassurant ou flippant.

Mais je sais qu'il est là et qu'en cas de besoin...

D'ailleurs, je compte le présenter à Patrick tout à l'heure, juste avant de reprendre le boulot.

Point of no returnWhere stories live. Discover now