Chapitre 9

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Comment je vais faire pour me sortir de là !? Je m'examinai dans le miroir au-dessus du lavabo. Ma lèvre était gonflé et saignait, ma joue était violacé, mon cou couvert de petite brulure comme si elles avaient été faite par des cigarettes, ainsi que mes bras. Il ne s'arrêtera jamais.

Je tombais à genou retenant mes larmes et serrant les poings d'impuissance. Je prends conscience que je dois attaquer maintenant. Je ne pourrais jamais le laissé me toucher plus qu'il ne le fait déjà. Je pensais que j'aurai le temps de gager sa confiance, mais ça me prendra des jours ou des semaines, avant qu'il me laisse errer dans la maison sans être tout le temps sur ses gardes. Et je n'ai pas autant de temps devant moi, à ce rythme-là je vais succomber sous ses coups ! Je ne pensai pas qu'il serait aussi violent ! « A quoi tu t'attendais ma pauvre fille », me fustige ma conscience.

A chaque baiser qu'il m'avait donné, ma douleur vis-à-vis de mon « infini » était devenue insupportable. Il disparaissait peu à peu. En me donnant à lui je reniais se symbole qui m'unissait à Luke, je l'avais compris. Je le chassais de mon cœur. S'en rendait-il compte ? Je souhaitais simplement que ça ne lui fasse pas aussi mal qu'à moi. Car je ne souffrais pas qu'à cet endroit, mon cœur en était meurtri, lui aussi. Et maintenant, j'allais m'obliger à m'allonger dans ce lit pour que Simon puisse assouvir son désir. Je ne le supporterai pas, surtout que je sais qu'il me fera le plus de mal possible.

J'entendis un bruit derrière moi qui me fit me relever. Mais il n'y a personne. Le plancher est en bois, il doit travailler sans doute. Peu importe il ne faut pas qu'il me voit comme ça ou se sera pire pour moi.

Je me débarbouillais rapidement avec de l'eau bien fraiche. Puis je descendis.

Il m'attend sur le sofa, du côté de la pièce aménagé en salon, deux verres de vin rouge sur la table basse. Il tapote dessus pour me montrer que je devais me joindre à lui. Ce que je fis. Du menton il désigne la fenêtre, qui donne sur le passage piéton ou ma mère était morte.

Je tournais la tête vers lui pas sûr de comprendre où il voulait en venir. J'étudie son physique un instant. Il n'est pas forcément beau sans être laid. Il a les yeux bleus et les cheveux courts blonds. Sans cette lueur dangereuse au fond des yeux, on aurait pu lui donner le bon dieu sans confession. D'ailleurs je ne m'étais jamais méfié de lui au bar. Il fait ma taille, pas très grand pour un garçon 1m 65, mais il possède une grande force sans être musclé à l'excès.

Il sourit devant mon ignorance et pose un doigt sur ma joue me forçant à regarder à nouveau par la fenêtre, me brulant au passage. Je fronce les sourcils et commence à m'agacer intérieurement. Il va me dire ce qu'il veut à la fin !

- C'est ici que je t'ai vu pour la première fois.

Il pose sa main sur ma jambe. Je continuai de fixé dehors, tétanisé.

- Ta mère venait de se faire renverser par une voiture et toi tu restais là à l'observer complètement paralysé. Je suis immédiatement tombé amoureux de toi.

De son autre main il caressa mon dos.

- Je suis alors sorti et je t'ai pris la main. Tu t'es alors rendu compte que ta mère était en train de succombé. Quand tu as posé tes mains sur elle je n'ai pas compris tout de suite ce que tu essayais de faire. Elle commençai à retrouver un brin de couleur alors j'ai simplement posé ma main sur ton épaule pour t'empêcher de la sauver. Et tu pleurais tellement, que tu n'as rien vu.

Il se marre carrément sur sa dernière phrase. Ma tête se vide de son sang. Je n'arrive pas à croire ce qu'il me raconte. Je me souviens bien qu'un garçon était là et qu'il essayait de me réconforter, du moins c'est ce que je pensais qu'il faisait. A aucun moment je ne me suis douté qu'il me stoppai. Cet aveux me paralyse, je n'arrive pas à croire à ce qu'il vient de me dire. Mon souffle se coupe et mon corps tremble sans que je puisse ou ne veuille le contrôler. J'ai envi que tout finisse maintenant, j'ai l'impression que je ne pourrais plus jamais être heureuse. Il m'avait volé toute ma vie sans que je ne m'en rende compte !

Notre infini [TERMINE]Where stories live. Discover now