Chapitre 55

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J'appelais Raï pour tout lui raconter. Le stress et la pression que je ressentais, étaient devenus insupportables. J'avais besoin de vider mon sac.

Moi : Je n'en peux plus. Je suis stressée par cette histoire de grossesse. J'ai tout fait pour tomber enceinte Raï. Je n'en pouvais plus de voir mes règles. Et si je ne tombe plus jamais enceinte? Et si je suis vraiment stérile ?

Raïssa : Ne dis pas de bêtises. On ne se marie pas pour être une poule pondeuse. Le stress et l'angoisse de l'attente peuvent être des blocages aussi. Tu te focalises tellement sur une grossesse, que tu ne prends même plus la peine de savourer l'amour avec ton mari. Tout ce qui se passe dans ton esprit est un calcul incessant sur les probabilités d'une grossesse après le dit rapport. Si Allah ne le décide pas, tu n'en auras pas. Pries, demandes lui de te donner un enfant et profites de ton mari. Souries car la vie est belle. Tu es chanceuse Maguy, ton mari ne te met pas de pression et il n'en parle même pas, ne te torture pas pour rien.

Moi : Momar veut sûrement des enfants, il n'en parle pas pour éviter de me blesser. Mais je sais que ça lui ferait plaisir. J'ai vu comment il s'y prenait avec tes enfants. Il les adore. Je ne me sentirais pas complète, sans enfants.

Raïssa : C'est parce qu'il évite de te blesser, il est prévoyant. Il t'aime et pense d'abord à toi, avant son bonheur. Car son bonheur dépend de toi. Tu es sa femme, sa moitié, sa force, le roc sur lequel il s'accroche quand rien ne va. Ne baisse pas les bras, la distance est déjà un gros problème entre vous, n'en rajoute pas d'autres s'il te plaît.

Moi: Je vais essayer. Mais je t'assure que ce n'est pas facile. Mais Dieu est grand.

Raïssa : Tu vas y arriver. Concentre-toi sur l'essentiel, ton mari, ta famille, tes études et ton travail. Tu es à deux doigts du succès. Ne te laisses pas distraire.

Moi: Tu as raison chérie. Je vais penser à mon avenir.

Raïssa : C'est bien. Tiens-moi au courant et ne prête pas attention aux propos de cette folle. Elle est juste aigrie car souffre dans son ménage. Je te laisse. Je dois sortir. Je t'embrasse très fort.

Moi : Ok. Je te tiens au courant. Gros bisous à mes bébés et à toi.

J'essayais de positiver et surtout de ne pas me faire mal pour rien. Je m'allongeais doucement sur mon lit et décidais d'ignorer Momar. Il m'avait trop énervé. J'ignore ce qu'il avait l'intention de dire à sa tante, mais je voulais juste qu'elle me fiche la paix. Il ne m'a plus fais signe de la journée. Le lendemain, je me réveillais avec un mal de tête et des courbatures. J'avais trop mal dormi. Heureusement que je n'avais pas grand chose à faire à part me morfondre et réviser pour mes examens. J'ai fait signe à mamie Anta et à mes tantes. Momar me faisait la tête et il m'a juste envoyé un message, me demandant de ne plus lui raccrocher la ligne au nez car il ne me l'avait jamais fait. Il me donnait aussi des conseils et me demandait d'appendre à me contrôler. Sachant que j'avais tord, je lui ai envoyé un message pour m'excuser et lui expliquer ma réaction.

J'avais vraiment honte. Je devais apprendre à être moins impulsive. Mon mari était toujours là pour moi, il ne méritait pas que je comporte avec autant de froideur. Je devais lui faire confiance et le laisser parler avec sa tante. Je regrettais aussi d'avoir parlé du mari de Diatou, mais elle avait le don de m'énerver comme personne. J'ai appelé Momar car sa voix me manquait, mais il ne décrochait pas. Je commençais à stresser. Peut-être en avais-je un peu trop fait? Oh God, faites qu'il revienne à de meilleurs sentiments!!! Je le bombardais de messages, m'excusant et lui renouvelant mon amour. C'est la première fois qu'il refusait de prendre mes appels, depuis que l'on se connaissait. J'étais perdue. Je n'osais pas appeler sa mère, son père, ni ses frères. Je décidais de faire le ménage afin de me changer les idées.

Chronique de Maguy : le bout du tunnelWhere stories live. Discover now