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Du sang il y en avait partout, sur le sol, sur les murs. Il était encore frais, rougeâtre, d'une couleur éclatante. Bref, c'était le mien. J'en crachais une grande quantité. Impossible de faire autrement quand les deux personnes devant vous ne font que vous frapper. Où sont les gardes quand on a le plus besoin d'eux? Les gardes? Si ça se trouve, ils ne font qu'empirer les choses. J'ai essayé de les appeler, mais chaque fois que j'ouvrais la bouche c'était du sang qui en sortait plutôt que des mots. Incapable de me défendre contre mes deux assaillants, je restais couché au sol en attendant patiemment qu'ils en aient marre de me taper dessus. C'était trop espérer j'imagine. J'ai reçu un autre coup de pied en pleine tête et j'ai perdu connaissance.

***

Envoyé dans cet asile par erreur, tout le monde croit que je suis comme tout les autres; fou. Mais au contraire, je suis sain d'esprit, par contre si je reste trop longtemps ici, il est vrai que je risque de devenir comme eux.

Cet asile ne me dit rien qui vaille, les tâches de sang ne sont nullement nettoyées, je n'ai jamais vu d'endroit plus sale qu'ici. Les gardes n'ont aucune pitié pour les gens emprisonnés dans cet endroit écœurant, ils sont même souvent tenus responsable de nos malheurs et blessures. Tout ce qu'ils nous font vivre... Un seul mot l'horreur!

L'asile Morthill est un endroit auquel personne ne veut se retrouver... car il est impossible d'en sortir.

***

Quand j'ai enfin repris mes esprits, j'avais un mal de crâne atroce. Je n'étais plus dans le petit coin de tout à l'heure où je me suis fait tabasser. J'étais maintenant dans le lit de ma chambre. Enfin, il faut le dire vite. C'était plutôt une minuscule pièce avec une porte en métal. Aucune fenêtre, j'avais à peine de la place pour marcher, il y avait un seau pour mes petits besoins personnels dans un coin, un lit dans l'autre et une grande tâche de sang sur le sol qui ne m'appartenait aucunement. Sûrement du précédent occupant de cette piaule.

Un frisson me parcouru en me demandant qui m'avait ramené dans ma cellule. Tout de même pas un garde, il m'aurait emmené à l'infirmerie à la place non?

Tout doucement, je me suis levé et une fois en position assise, j'ai ressenti une douleur dans mon derrière. J'y croit pas, ces deux fous-là n'auraient tout de même pas osé me sodomiser pendant que j'étais dans les pommes. Une goutte de sueur perlait sur mon visage. Qu'est-ce que j'avais bien pu faire pour me retrouver dans un endroit pareil?

Il n'est pas normal d'avoir peur de tout, d'absolument tout; des autres, des gardes, des coins sombres, de la cafétéria et même des toilettes. Je ne sais pas ce qui est pire entre aller dans les toilettes et risquer de se faire attaquer pendant un numéro 2 ou d'utiliser le seau qui est dans ma chambre et ainsi être pris avec l'odeur de la merde pendant je ne sais combien de temps.

Ça ne fait pas longtemps que je suis arrivé à l'asile de Morthill. Seulement qu'un jour et demi pour être exacte.

"Un seul jour ici et je me suis déjà fait tabasser à en perdre conscience et violer."

Un gros fracas se fit entendre de l'autre côté de ma porte ce qui me fit sortir de mes pensés.

- Extinction des feux! Criait le garde en frappant à chacune des portes.

Une fois sa ronde terminée, la seule petite lueur, qui traversait les quelques trous de ma porte, disparu, me plongeant dans l'obscurité la plus totale.

Je me suis recouché sur mon lit fixant le mur qui était face à moi. Je n'avais qu'une envie et c'était de pleurer. Si au moins je pouvais savoir la raison pour laquelle je me suis fait jeter ici.

J'ai avancé ma main vers une de mes larmes qui coulaient pour l'essuyer et dès que j'ai touché mon visage une affreuse douleur a surgit. Je devais être foutrement amoché. Ces salauds ne m'avaient pas manqué. Je les maudissais à travers mes dents et me promis de leur rendre la pareille.

Bienvenue à l'asile MorthillWhere stories live. Discover now