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- Oh là, oh là. Oui c'est ça, revient à toi.

J'ouvris mes yeux tout doucement, je me sentais extrêmement faible comme si une partie de mon corps était encore endormis. Pourtant, j'étais bien réveillé, j'étais bien revenu dans cette sordide réalité. Louka était à mes côtés, il me regardait avec un air de compassion, il semble heureux de me voir reprendre mes esprits. Ça fait bizarre de le voir avec une autre expression faciale que celle qu'il arborait la dernière fois. J'ai essayé de me lever, mais aucune partie de mon corps ne répondait, pas même ma bouche. Impossible pour moi de dire quoi que ce soit.

- Ne bouge surtout pas, tu dois rester couché.

Louka se mit à rire.

- Ça fait étrange de te voir dans cet état, on dirait que tu es gelé.

Je ressentais de l'incompréhension, mais je ne pouvais pas l'exprimer faute que même mes sourcils ne réagissent pas. Seul mes yeux pouvaient se permettre quelque mouvement.

À première vue, on m'avait remis dans ma "chambre". Je reconnaissais parfaitement le lieu.

- Tu n'es pas très bavard.

"Crétin, c'est parce que je ne peux pas parler en se moment!" Je lui sauterais au cou si j'en aurais la possibilité. Qu'est-ce qui vient de m'arriver bordel?

- Je suis encore désolé pour le choc électrique de hier.

Hier? Ça veut dire que j'ai été dans ce coma pendant un bon bout de temps. Je me rappel parfaitement que Louka m'ai agressé avec son taser, que je suis tombé sur le sol et que je me suis fait emporter sur une civière, mais après... Que sait-il passé? J'ai beau chercher avec ardeur dans ma mémoire, j'ai toujours la vague impression d'avoir loupé un épisode.

- J'aurai préféré ne pas en arriver là, mais je ne pouvais faire autrement. Continue-t-il. Vois-tu, c'est parce qu'il ne faut pas que je perde mon statut de garde. Si le personnel apprend que j'ai une connaissance dans cet institut, ils vont m'envoyer ailleurs. Et ce n'est pas ce que tu veux, te retrouver seul, et moi non plus.

Il regarda sa montre qu'il avait au poignet et s'exclama:

- Bon je vais devoir aller faire ma ronde, je vais revenir sur l'heure du dîner. D'ici là, profites-en pour te reposer.

J'avais mille et une question à lui poser, mais c'était impossible vue mon état. Rester couché ne m'amusait pas du tout, mais si ça pouvait m'empêcher de sortir et de me faire tabasser...

J'ai attendu encore et encore. Mon corps commençait à me faire souffrir. C'était peut-être signe que j'allais bientôt pouvoir recommencer à bouger. La douleur était intense. J'avais l'impression qu'on me brûlait. Au bout d'une bonne heure, j'étais enfin capable de plier mes doigts, mais ce n'était pas grand chose et dès qu'ils se déplaçaient, c'était comme de la torture. Je n'avais qu'une seule envie et c'était de crier de souffrance.

Quand je m'apprêtais à m'endormir, la porte de ma cellule c'est ouverte, me réveillant du coup. J'ai cru que c'était Louka qui revenait enfin, mais au contraire, c'était un homme vêtu de blanc. Ce n'était pas exactement le même uniforme que celui des infirmiers. Le sien avait de nombreuses tâches de sang qui le recouvraient. Et c'est à sa vue que je me suis souvenu...

*Le jour d'avant*

Couché sur une table d'opération complètement nu, j'étais attaché de partout: les pieds, les poignets, le torse ainsi que la tête. Impossible pour moi de m'échapper, j'étais pris au piège.

- Bonjour, l'homme regarda sur une feuille, hum... Logan, c'est bien ça?

Je ne répondit rien, j'étais trop terrifié. Les paroles de Louka repassait en boucle dans ma tête:

"Ils ont prévu te faire passer un examen médical. Et pour ton information, tu ne veux pas."

Effectivement, je ne voulais pas. L'homme qui se tenait devant moi était vieux, du moins c'est ce que j'en conclu avec son visage plein de rides et sa tête bien garnis de cheveux gris.

- Qu'est-ce que vous me voulez?

- Calme-toi Logan, ce n'est qu'un examen de routine.

- De routine mon cul! Pourquoi je suis attaché?

L'homme ne me répondit pas, à la place, il se retourna vers une autre table qui contenait plusieurs outils tous aussi effrayant les uns que les autres. Il prit entre ses vieilles mains, une seringue à très longue aiguille.

- Ça te fera mal qu'au début, par la suite tu ne sentiras absolument plus rien.

Il me l'enfonça délicatement dans le cou. Je ne ressenti qu'un simple picotement et puis plus rien.

- Tu vois.

Un sourire apparu sur son visage, il semblait tellement sûr de lui que ça en était inquiétant. Cette fois-ci, il s'empara d'un instrument qui sembla extrêmement tranchant. Je commença à m'affoler de plus en plus, à essayer de me débattre, mais au bout d'un moment, je contrôlais de moins en moins mon corps. Je n'ai aucune idée de ce qu'il m'avait injecté à l'intérieur de moi, mais j'avais une vague impression que c'était un tranquillisant.

- Sois gentil et ne bouge plus, tu veux?

Je m'apprêtais à lui répliquer de ne pas me toucher, mais ma bouche ne réagissait plus, aucune partie de mon corps non plus d'ailleurs. Il s'approcha de moi avec son couteau, si je peux dire, et posa sa main libre sur mon torse.

S'il ose toucher à mon entre-jambe, je le retrouverais et lui ferais subir le même sort une fois que j'aurais retrouvé tous mes moyens.

- Mmmh, ouiii. Ce sera parfait juste ici.

Il leva le couteau et le plaça au-dessus de mon ventre. D'un geste nonchalant, il l'enfonça. J'ai voulu crier, crier de toute mes forces, mais c'était impossible. Je voyais tout pourtant je ne ressentais aucune douleur. C'était de la simple torture visuelle. Mon sang se mit tout doucement à sortir et à dégouliner sur le côté de mon ventre. La panique me prit, je paniquais parce que je voyais ce vieillard cinglé me rentrer un couteau à l'intérieur de moi et que je ne ressentais rien. Pour moi, ce n'était pas normal. Je continuais néanmoins à le regarder avec effroi. Il faisait gigoter son couteau de gauche à droite avec un sourire machiavélique sur son visage, il en avait du plaisir lui!

- Hahahaha. Tu ne trouves pas ça amusant?

Maudit débile!

Je rageais intérieurement et j'allais bientôt exploser. Pourquoi je devais subir toutes ces atrocités? Pourquoi moi? Pourquoi? D'un mouvement vif, il sorti l'arme et le rentra presque immédiatement dans mon ventre. Il répéta le geste à mainte reprise et mon sang revolait un peu partout. Pour moi ça en était trop, je reperdis connaissance.

*Aujourd'hui*

- Alors, à ce que je vois on est enfin réveillé, il était temps.

Il me salua encore avec son sourire diabolique avant de s'approcher d'un pas lent de moi.

Bienvenue à l'asile MorthillWhere stories live. Discover now