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Je dormais à poing fermé quand j'ai senti qu'on me secouait brutalement. Lorsque j'ai ouvert les yeux je n'ai pu m'empêcher de crier. À quinze centimètres de mon visage se trouvait un inconnu. Il était vraiment près, trop près à mon goût. Il lui manquait un œil et une grande cicatrice horizontale se trouvait sur sa joue gauche.

- Ils vont nous tuer. On... on va tous mourir.

Il semblait effrayé, voir même affolé. Je le regardais avec dégoût, c'était l'un d'eux, un fou. Comment a-t-il fait pour entrer dans ma cellule? J'ai jeté un coup d'œil par-dessus son épaule et la porte en métal était grande ouverte. À croire qu'elle n'était pas verrouillée. L'inconnu continuait à me secouer pour je ne sais quel raison. Il marmonnait également d'autre chose incompréhensible pour moi, comme s'il parlait dans une autre langue. Ses doigts étaient crispés sur mes épaules et je sentais qu'il mettait de plus en plus de pression. Ça faisait mal, je devais faire quelque chose. Il avait une telle force que je me suis demandé s'il arriverait à me casser les os. Mais hors de question que je le laisse me toucher ne serais-ce que quelque seconde de plus.

Je l'ai repoussé avec mes deux bras, tellement fort qu'il est tombé sur son postérieur. Il m'a dévisagé, ébahi, à peine trois secondes avant de se relevé et de partir en courant tout en criant:

- Ils vont tous nous tuer!

Et la porte s'est refermé d'elle-même. J'étais en sueur et mon cœur battait à toute vitesse. J'ai déposé une main sur ma poitrine pour compter les battements, mais j'ai arrêté aussitôt en voyant bien qu'il allait trop vite.

***

Après l'incident, je n'ai pas réussi à fermer l'œil, de peur que quelqu'un d'autre arrive pour m'agresser pendant mon sommeil. J'ai attendu patiemment, recroquevillé sur moi-même, qu'on vienne me chercher. L'attente me paraissait interminable. Je guettais sans cesse la porte. Je n'avais absolument rien pour me défendre à part mon seau à merde. Je savais à quel point ils pouvaient être violent dans cet établissement et ce n'est pas un petit seau en métal qui pourrait m'aider.

Un garde vint ouvrir ma porte et m'ordonna de sortir. Je ne me fis pas prier. Je me dirigeais lentement vers la porte et selon moi, le surveillant trouvait que je prenais trop mon temps, car il s'est empressé de me prendre par un bras et de me bousculer vers la sortie pour que j'active la cadence.

- Allez tout le monde aux douches!

Le garde referma la porte métallique de ma cellule avant de partir au sens opposé du mien pour aller s'occuper des autres patients. Pour ma part, je me contentais de suivre la foule, qui se dirigeait tous dans la même direction, sans trop attirer l'attention pour m'éviter des ennuis. La douche était surement le moment le plus opportun pour faire de nombreux viols et ça me rendais malade juste à y penser. En espérant ne pas me faire toucher.

Je continuais ma route comme tout le monde quand des pleurs mélangés à des cris attirent mon attention. Je n'ai pu m'empêcher de jeter un petit coup d'œil à ce qui se passait. C'était le même fou qui était entré dans ma chambre cette nuit. Trois gardes l'entouraient et ils se mirent tous à le frapper avec leur matraque. Ils ne semblaient pas y aller de main morte. Les cris de l'homme recouvraient tout le corridor. J'ai détourné le regard et continué ma route.

***

Je retirais mes vêtements pour les déposer sur le sol crasseux et je dois avouer que je n'étais pas totalement à mon aise. Entouré de tous ces corps nus, je tentais tant bien que mal de ne pas regarder vers le bas pour ne pas passer pour un voyeur. J'ai pourtant remarqué que plusieurs avaient des cicatrices à différents endroits sur leur corps et que certains n'avait plus de pénis.

Je devins blême à la simple supposition de me faire couper le pénis, la sensation devait être abominable. Je me secouais la tête rapidement afin de chasser cette pensée et reprendre mes esprits. J'ai suivi les autres jusqu'à une gigantesque pièce avec des paumes de douche au-dessus de nos têtes. Absolument tout le monde prenait sa douche en même temps. On était tous collés les uns aux autres, impossible de marquer un seul mouvement.

Soudain l'eau se mit à couler. Elle était glaciale, se qui me donna un choc. C'était une sensation désagréable. Par la suite, elle est devenu extrêmement chaude. J'ai cru que mon corps allait brûler. Il n'avait pas de juste milieu, soit trop froide ou trop chaude.

Après cinq minutes, l'eau s'arrêta d'un coup et tout le monde se mit en route pour aller se rhabiller. J'étais soulagé, rien d'inconvénient ne s'était produit. Du moins, pour cette fois.

Bienvenue à l'asile MorthillWhere stories live. Discover now