11

2.3K 185 23
                                    

Une semaine a passé depuis le jour où Louka m'a montré les images. Ça fait également une semaine que je ne l'ai pas revu.

En fait, c'est parce qu'on sait faite griller. Pendant qu'on regardait les écrans, on a pas réalisé qu'une unité de l'institut se dirigeait vers nous pour nous arrêter. Effectivement, ils ont débarqué sans qu'on se rende compte de rien. Ils ont faites exploser la porte et nous on braqué leur pistolet à quelque mètres de la tête. Au départ je me demandais comment ils avaient su. La réponse était pourtant évidente; il y avait surement une autre salle de surveillance dans l'institut et depuis le début, ils nous observaient.

Je m'avais levé de mon siège et j'avais posé mes mains sur ma tête comme ils me le demandaient. Par contre, Louka ne bougea pas de sa chaise. Ça ne servait à rien de jouer les rebelles, ils nous avaient coincé, ils ne nous restaient plus qu'à se rendre sans rechigner. Sauf que Louka devait bien sûr jouer son macho. Comme il n'a pas la même mentalité que moi, je ne suis pas surpris de le voir rester assis confortablement. Un homme de l'unité lui a crié dessus:

- Debout et met tes mains sur la tête toi aussi!

Légèrement, j'ai tourné mon corps pour voir ce que fabriquait Louka. Il avait un visage complètement neutre. Pas de peur, pas d'amusement. On dirait même qu'il était perdu. De peine et de misère j'ai essayé de lui envoyer des signaux faciaux afin de le convaincre de se plier aux exigences.

- C'est de ma faute. Déclara-t-il.

Ses paroles me déstabilisèrent aussitôt. Je ne m'attendais pas à ce qu'il commence à parler, encore moins pour dire ça.

- C'est de ma faute. Continue-t-il. C'est moi qui ait insisté pour lui montrer les caméras...

- Quoi?

Je le dévisage, à quoi il joue? Il risque de se faire virer à cause de ce mensonge. Je ne peux pas le laisser prendre le blâme alors que c'est moi qui l'a foutu dans ce pétrin.

- Ne l'écoutez pas. C'est moi. J'AI insisté!

- ... J'ai eu une conduite incongru, je l'avoue et j'en suis profondément désolé.

Non, mais il ne m'écoute pas pour ce crétin.

- Pour l'amour de Dieu Louka! Tais-toi. Tu vas empirer ton cas.

Sans me prêter aucun regard, il passa devant moi et alla directement se planter devant les hommes, devant leur canon devrais-je plutôt dire. Il n'a pas froid aux yeux cet imbécile. Aussi bien le dire directement "tuer-moi".

- Louka Adams, commença l'homme le plus grand de l'escouade, toujours en gardant son fusil pointé vers la tête du traitre, je vous prierais de me remettre votre badge d'identité. Je me permet de vous le confisquez jusqu'à ce que votre jugement soit rendu.

Sans se faire tordre un bras, Louka le sorti immédiatement de sa poche et le lui donna.

- Arrêtez-le.

Deux autres gardes prirent chacun un bras de Louka pour bien le maitriser, même s'il ne démontrait aucune forme de menace. Les voyants partir, je me suis empressé de les poursuivre. Je ne voulais pas que Louka écope pour ma gaffe, mais un autre mec m'a retenu et me traina dans la direction opposée à celle de mon ami. Qu'allais-t-il lui arriver? Un renvoi? Un congé forcé? Un emprisonnement pour trahison?

On m'avait emmené dans une pièce confinée, assez minuscule et complètement vitré. J'étais emprisonné dans une boite de verre. Il n'y avait rien à ma disposition. À l'extérieur je voyais parfaitement les hommes en sarrau blanc qui se promenait à gauche et à droite le nez fourré dans des piles de papier. Des chercheurs de laboratoire?

Mon cerveau surchauffait, essayant de trouver des raisons rationnelles à la présence d'autant de personne ayant l'air intelligente. Sauf que je ne voyais aucun aspect positif à leur existence. J'allais surement encore subir un truc aussi débile que les fois précédentes. Exaspéré, je ne faisais qu'attendre encore et encore que quelqu'un vienne pour s'occuper de mon cas.

Est-ce que j'ai perdu toute raison, espoir, envie de vivre? Ça fait une semaine que je n'ai plus de nouvelle de Louka et que je suis enfermé dans ce putain de cube vitré. Oui! Oui il se peut que tous ce à quoi je me rattachais m'ait soudainement abandonné. L'attente est interminable. J'aimerais tellement, tellement que quelqu'un vienne juste pour me parler. Me dire ce qu'ils ont l'intention de faire de moi. Je veux savoir quel sort ils m'ont réservé. J'en peux plus de l'attente.

Je me suis mis à délirer, à virer complètement fou et à perdre tout mon savoir vivre. Dans un élan d'énergie, à grand coup de poing, je frappais contre la vitre. Que foutait Louka? Pourquoi n'était-il toujours pas venu me chercher. Je comptais sur lui. En réfléchissant dans ce cube, je croyais avoir enfin compris que Louka avait eu un plan derrière la tête et que ce n'était qu'une question de temps avant qu'il ne puisse venir à ma rescousse comme toujours. Sauf que là, je n'ai eu aucun signe de sa part. Peut-être avait-il des problèmes plus sérieux de ce à quoi il s'avait imaginé. S'il est dans le pétrin, c'est à moi de lui venir en aide. C'était ça ma nouvelle motivation.

- HEY! JE SUIS LÀ!

Aucune réaction... Je réessayais de façon plus insistante. Cette fois-ci, j'utilisais mes deux mains pour varger continuellement contre cette satanée vitre qui me faisait sentir en cage. Je criais jusqu'à m'époumoné, ne plus avoir de voix. J'étais là et ils allaient devoir me prêter un peu d'attention. Coup de poing, coup de pied, plus rien ne pouvait m'arrêter. Je me suis reculé de quelque pas, bien déterminé à briser cette vitre et à m'échapper. Avec un bon élan, j'ai foncé à toute vitesse contre la vitre. Rien. Je réessayais à mainte reprises. Cette vitre allait céder un jour ou l'autre, je pouvais en être sur et certain grâce aux petites fissures que j'ai créé avec mes coups.

- Encore une fois et ça devrait être bon.

Quelque mots d'encouragement n'étaient certainement pas de trop. J'ai couru vers la vitre en criant et elle s'est cassée, je l'ai défoncé.

Bienvenue à l'asile MorthillWhere stories live. Discover now