CHAPITRE 4

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Il est tard lorsqu'Antoine se réveille dans la nuit de mardi à mercredi

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Il est tard lorsqu'Antoine se réveille dans la nuit de mardi à mercredi. Il a du mal à s'endormir en ce moment, et il se réveille toutes les deux heures. La différence c'est que cette nuit, il n'est pas seul à être réveillé. Antoine et Gabrielle partage la même salle de bain et c'est de cette même salle de bain que s'échappent des bruits de sanglot.

Ce genre de sanglots qui brisent le cœur. Ceux qui sont emplis d'une tristesse et d'une détresse si sincère qu'elles paralysent un moment. Il pince les lèvres, hésitant entre rester où il est et aller la voir. Il n'a pas l'impression d'être doué pour ce genre de situation. Son père l'est. Il se souvient qu'à chaque refus d'un club, il était là. Lui rappelant qu'il était talentueux. A côté de lui, Antoine se sent impuissant, comme si chaque mots qu'il dit n'était qu'un ramassis de bêtise.

Pourtant, il ne peut pas rester là à rien faire, surtout pas alors que Gabrielle pleure. Cette jeune femme n'a pas eu de chance et ne mérite pas d'être triste. Au bout de quelques minutes, il inspire un grand coup et se dirige vers la salle d'eau.

Elle est dans la douche, assise par terre et toute habillée. L'eau est allumée et au vu de ses vêtements, elle l'est depuis un moment. La voir dans une telle détresse lui fait de la peine. Elle a les yeux rouges à force de pleurer et ne remarque même pas sa présence.

Il avance doucement pour ne pas l'effrayer. Elle le voit enfin mais ne dit rien. Pour éviter de se tremper, il coupe l'eau et se met à ses côtés.

« – Qu'est-ce qui ne va pas Gabrielle ?
– Tout. Ma vie est en train de s'écrouler
, elle fond de nouveau en larmes. »

Se sentant totalement inutile, il la prend dans ses bras. Elle met sa tête dans le creux de son cou et continue à pleurer.

« – Je ne comprends pas...
– Sans la course, je ne suis rien, elle pleure, je ne suis rien du tout...

– Ne dit pas n'importe quoi, tu as plein de possibilité !

Je suis née pour courir, Antoine, et j'ai peur de ne plus pouvoir le faire...
– J'ai peur aussi de ne plus pouvoir faire de foot, mais on est là pour ça. Et puis, on est là l'un pour l'autre. »

Gabrielle lui lance un regard brouillé de larmes. Il passe une main dans son cou et lui fait un sourire tendre. De son autre main, il essuie de nombreuses larmes qui n'ont pas leur place sur son si jolie visage. Elle ferme les yeux, épuisée.

« – Tout va bien se passer, il lui chuchote à l'oreille.
Qu'est-ce que je vais faire si je ne peux plus courir ? Qu'est-ce que je vais faire de ma vie ? Je n'ai aucun diplôme. Aucune compétence !

– Tu dis ça parce que pour l'instant tu ne jures que par la course... Et puis de toute façon, je suis sûr que tout ira bien...

– Il y a longtemps que je ne crois plus au conte de fée, Antoine, elle lui sourit faiblement.
Qui t'as parlé de conte de fée ? »

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