CHAPITRE 27

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Le match va commencer dans quelques minutes

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Le match va commencer dans quelques minutes. Ils vont bientôt faire leur entrée et le stress d'Antoine est à son maximum. Il la voit, au loin, dans les gradins, proche de lui et en même temps si loin. Il aurait bien besoin d'un de ses magnifiques sourires pour lui redonner confiance. A chaque fois qu'il rentre sur un terrain, il a l'impression de remettre toute sa carrière en jeu. Comme si un seul match pouvait tout gâcher. Dans un sens, ce n'est pas faux.

Il la regarde, elle est de plus en plus magnifique. Il a parfaitement conscience qu'elle lui ment sur sa manière de gérer l'arrêt brutal de sa carrière. Il le sait mais il suppose qu'elle a une bonne raison de le faire. Il s'en veut tellement de ne pas pouvoir être là pour elle comme elle en aurait besoin.

« - Prêt à tout donner ? Lui demande Hugo.
- Toujours ! Il s'exclame, un sourire aux lèvres. »

Toujours. Et pourtant, il n'a jamais été aussi près de reculer tellement il a peur. Il a lu les réactions des gens. Ils le voient comme un sauveur, comme le garçon qui amènera la victoire à l'équipe de France et c'est beaucoup de pression. Tout d'abord parce qu'il n'est pas seul, et ensuite, parce qu'il n'est qu'un garçon comme les autres.

C'est le dernier match avant les huitièmes de finale. Ils sont sûrs d'être qualifiés. Et pourtant, le stress ne veut pas le quitter. Le Honduras, l'équipe adverse quant à elle n'a pas les mêmes certitudes. Ils veulent faire pencher la balance en leur faveur.

Le match vient de se terminer. 0-0. Ils sont tous déçus. Antoine a l'impression d'être le dernier des nuls. Son pays croit tellement en lui, et pour le remercier, que fait-il ? Il ne marque pas. Ridicule. Et encore, il n'arrive même pas à penser à la déception de Gabrielle.

Didier Deschamps le prend dans ses bras en lui disant que ce n'est rien. Qu'il ne doit pas se flageller pour ça. Qu'ils sont une équipe et que le résultat de ce match n'était pas que le sien. C'est le leur.

Il se dirige vers le vestiaire, la tête baissée. La honte lui collant à la peau. Gabrielle le fixe. Elle ne voit que lui dans le stade et elle sait exactement ce qu'il ressent. Elle pince les lèvres, attristée qu'il remette tout sur son dos.

Comme la dernière fois, elle l'attend à la sortie. Au détails près que cette fois ci, il ne sort pas. Inquiète, elle demande au vigile de rentre en montrant son pass, il appelle quelqu'un, et après quelques secondes, la laisse passer.

Les couleurs sont vides et silencieux. Le seul bruit provient des douches. L'eau coule encore. Elle fronce les sourcils.

« - Antoine ? »

Un reniflement se fait entendre. Elle n'ose pas entrer dans le vestiaire, de peur que ce soit un autre que l'homme qu'elle aime.

« - Oui, tu peux venir... »

Sa voie est cassée, emplie d'une tristesse qui lui brise le cœur. Elle entre dans le vestiaire, mais il n'est pas là, l'eau coulant encore, elle en déduit qu'il est toujours sous la douche.
Il est dos à elle. Elle peut voir ses muscles saillants luisant d'eau. Elle ne l'a jamais vu nu. En fait, elle n'a jamais vu personne nu. Le rouge lui monte aux joues.

« - Ce... hum... ce n'est pas ta faute, elle fini par lui dire, un peu mal à l'aise.
- Je n'arrive pas à voir les choses de cette manière...
- Pourtant c'est la vérité, et puis, vous êtes quand même qualifié non ?
- Oui oui. Mais j'entends déjà les critiques. »

Il finit par se retourner, se trouvant nez à nez avec elle, remarquant ainsi le rouge de ses joues. Il a les yeux rougies par les larmes, pinçant le cœur de Gaby. La simple vision de son visage, suffit à lui redonner le sourire. D'un signe de tête, il lui indique de le rejoindre.

« - Non... je... enfin... je suis habillée et toi... tu... tu vois..., bégaye-t-elle. »

Il lui sourit, comprenant sa gêne, la trouvant même adorable.

« - Attend moi de l'autre côté, j'arrive. »

Elle hoche la tête, soulagée. Lorsqu'il revient, il sent le gel douche, ses cheveux son humide et une serviette est nouée autour de sa taille. Il s'assied à côté d'elle.

« - Tu ne crois peut être pas en toi, elle déclare, mais moi oui. Et la France aussi. Quoi que tu penses. Il y a des milliers de gamins qui... »

Il la coupe brutalement en l'embrassant. Pressant son torse contre sa poitrine.

« - Wow ! C'était pour quoi ? Elle sourit.
- Merci d'être là pour moi, alors que, clairement, ça devrait être l'inverse...
- Qu'Est ce que tu veux dire ?
- Tu mens très mal, il grimace, je sais que tu vas mal, je ne sais pas comment t'aider alors pour l'instant, je fais semblant de te croire, mais je culpabilise pour ça...
- Je vais bien, Antoine.
- Non, non tu ne vas pas bien. Et ce n'est pas grave, c'est normal, mais je suis là, ok ? Je... laisse moi t'aider comme tu m'aides...
- Je ne sais même pas comment m'aider moi...
- J'ai... Hum... j'ai parlé avec Didier, je lui ai demandé si tu pouvais faire une sorte de stage avec les coachs sportifs, voir si ça pouvait te plaire. Après avoir regardé ce que tu faisais avant, il a dit oui. La seule condition c'est que nous ne dormions pas dans la même chambre et qu'on soit professionnel face aux autres. Enfin, si tu es d'accord bien sûr... »

Elle n'arrive pas à y croire. Il a fait tout ça pour elle ? Il lui offre une opportunité hors du commun, et ça, en restant près de lui. Devant son silence et son air surpris, Antoine déchante, il baisse la tête, confus.

« - Pardon, je pensais que ça te ferais plaisir, je... je pensais bien faire mais je n'aurais peut être pas du me mêler de ta vie...
- Hein ? Non non. Merci ! Je suis totalement d'accord !
- C'est vrai ? Il sourit et elle l'embrasse à de multiple reprise. Je suis ravi ! »

Après quelques minutes, il jette un coup d'œil à la serviette et fini par s'habiller. Bras dessus, bras dessous, il sorte du bâtiment, heureux et amoureux.

RUN [A.G]Where stories live. Discover now