CHAPITRE 11

1.5K 100 15
                                    

Antoine, la musique dans les oreilles, observe pendant un moment Gabrielle, appuyée contre un arbre

¡Ay! Esta imagen no sigue nuestras pautas de contenido. Para continuar la publicación, intente quitarla o subir otra.

Antoine, la musique dans les oreilles, observe pendant un moment Gabrielle, appuyée contre un arbre. Elle aussi, écoute de la musique. Elle a l'air apaisé. Bizarrement, ça lui fait du bien de la voir ainsi pendant un instant. 

Plus il la regarde, plus il la trouve belle. Il est presque sûr que ses yeux bleu-vert vont avoir raison de lui. Il aime tellement le doré de ses cheveux et la chaleur qui se dégage de ses sourires. Oui, il est sûr que Gabrielle le rendra fou.

Il est toujours surpris de voir la douceur de ses traits mélangés avec la dureté de ses mots. Gaby semble tellement fragile, tellement douce que la douleur qu'elle renvoi avec ses mots est beaucoup trop dure. Il se mord la lèvre du haut en souriant.

C'est ce moment que choisit la jolie blonde pour relever la tête. Elle lui lance alors un magnifique sourire auquel il répond de bon cœur. Son rythme cardiaque augmente et il rigole intérieurement de voir l'effet qu'elle lui fait. Elle lui fait un petit signe pour lui indiquer de venir près d'elle.

« -Qu'est-ce que tu fais ? Demande Antoine.
-Je profite du soleil, elle sourit, ça fait du bien au moral.
-Ce n'est pas faux. Tu as déjà fait tes tests ? »

Gabrielle baisse la tête. Honteuse. Elle pince les lèvres et cherche en vain comment lui expliquer son blocage, comment lui faire comprendre qu'elle a terriblement de peur de se mettre à courir, peur de voir qu'elle échoue ou pire que tout est fini pour elle.

Il lui attrape le visage du bout des doigts et plante ses yeux bleutés dans les siens. Il fronce légèrement les sourcils et lui fait un tendre sourire. Ce regard, cette peur à l'intérieur, il la connais pas cœur.

« -Tu es terrifié.
-Oui...
-Pourquoi ?
-Parce que j'ai peur du résultat... 
»

Il fait une petite grimace. Il déteste la voir ainsi. Il sent à quel point elle a peur et ça lui déchire le cœur. Une fille comme elle ne devrait pas avoir peur, elle devrait avoir confiance en elle.

« -Je suis sûr que ça va bien se passer, il tente de lui sourire.

-C'est facile à dire, tu les as fait toi, et tout va bien... »

Il pouffe silencieusement. Il les a fait oui, mais non sans peine.

« -J'avais peur aussi...
-Ne me mens pas.
-Je suis sincère.

-Ah oui ? »

Antoine secoue la tête positivement et lui sourit.

« -J'étais tellement terrifié que j'ai passé une heure sous la douche à essayer de calmer les tremblements de mes jambes. J'avais peur de retourner sur le terrain, de fouler à nouveau ce qui a toujours été pour moi, ma maison.
-Pourquoi ?
-Je ne sais pas trop... Sûrement pour les mêmes raisons que toi. Si ça ne s'améliore pas, je suis fini. Le foot c'est toute ma vie, je suis né pour faire ça, je suis né pour en faire... Qu'est ce que je pourrais bien faire d'autre ?

-Je suis sûre que tu as beaucoup de talent caché, elle lui sourit.

-Autant que toi, il rigole.

-Tu marques un point. Mais comment tu as fait pour te lancer ? J'ai terriblement peur d'entendre que c'est fini, que je ne pourrais plus jamais faire ce sport de haut niveau.

-J'ai pensé à toi. »

Elle se tourne brusquement vers lui, surprise. Gabrielle ne sait pas s'il est sincère ou s'il veut seulement lui remonter le morale mais ça la touche.

Elle sait que ce n'est pas grand chose, que c'est même un maigre début

¡Ay! Esta imagen no sigue nuestras pautas de contenido. Para continuar la publicación, intente quitarla o subir otra.

Elle sait que ce n'est pas grand chose, que c'est même un maigre début. Mais ça compte tout de même. Aujourd'hui, elle doit courir autour du terrain de foot. Bien sûr, ce n'est pas comparable à ce qu'elle faisait avant. D'abord, c'est douloureux, alors que courir a toujours été agréable pour elle.

Et enfin, à ses yeux elle ne court pas là, elle marche vite à la limite. Le médecin du centre lui a dit qu'elle pouvait accélérer si elle voulait mais pour l'instant, elle s'en sent incapable.

Si elle vient à découvrir qu'elle est finie elle ne s'en remettra pas. Au centre du terrain, Antoine s'entraîne lui aussi, à un rythme bien plus doux qu'à son habitude mais encore un fois, ça compte aussi. On voit qu'il est heureux. Ses yeux pétilles et son sourire parle de lui même. Elle est jalouse.

Oui, Gabrielle est jalouse de le voir se remettre plus facilement, de voir qu'il a moins peur qu'elle. Elle est jalouse de voir qu'elle reste sur le bas côté alors que lui avance à toute allure. Et ça fait mal. Ça lui fait mal de savoir qu'en tant que sprinteuse elle est plus lente que jamais.

Il lui fait un petit signe de la main et lui rends. C'est horrible pour elle d'être jalouse de cet homme qui, petit à petit commence à faire battre son cœur d'une nouvelle manière. Elle ne voudrait même pas ressentir ça, elle voudrait simplement être heureuse pour lui mais elle n'y arrive pas.

« - Tu peux accélérer Gabrielle, lui lance le coach. »

Elle secoue la tête et lui dit qu'elle ne peut pas. Pas encore. Il soupire et prends des notes sur son carnet. Elle s'imagine déjà ce qu'il écrit. ''Incapable''. ''Refuse d'avancer''. ''Ne pourra pas reprendre à ce rythme''.

Alors qu'elle ne le voit pas arriver, Antoine se joint à elle pour courir. Sa bonne humeur toujours au rendez vous.

« - Tu fais ce que tu peux, dit-il en souriant.
- Ce n'est pas suffisant...
- Bien sûr que si ! Chacun va à son rythme.
- Quelle ironie de voir que la fille censé être la plus rapide du centre n'avance toujours pas
, elle râle.
- Ne dis pas ça, il soupire.

- Mais c'est vrai ! Elle s'arrête. J'en viens même à être jalouse de toi. Je t'envie ta réussite. C'est horrible à dire mais j'aimerais que toi aussi tu ais du mal à avancer !

- Je suis loin d'avoir terminer, je peux aussi avoir un blocage alors que toi tu avancerais...
- C'est impossible.
- Je suis désolé, mais je ne vais pas ralentir ma progression,
il grimace.
- Ce n'est pas ce que je te demande, elle souffle, jamais je ne te demanderais ça. Je veux avancer comme toi, c'est ça que je veux...
- Je viens de comprendre
, il sourit doucement.
- Comment ça ?
- Je ne suis pas prêt à partir Gaby, je ne vais pas te laisser ici...
- De quoi ?
- Tu as peur que je parte et toi non, n'est ce pas ?
 »

Elle fronce les sourcils avant de comprendre qu'il a raison. Elle pince les lèvres, pourquoi est-ce qu'il arrive toujours à tout comprendre avant elle ?

Il lui sourit et se rapproche d'elle pour la prendre dans ses bras. Elle a un mouvement de recul mais finalement, elle le laisse faire. Profitant d'être dans ses bras.

« -Je ne te laisse pas ok ?
- D'accord. Par contre, tu dois me laisser pour aller prendre une douche ? 
» 

Il explose de rire et la pousse gentiment avant de se diriger vers les douches extérieures. Elle rigole à son tour et le regarde partir. Même en sueur, il est beau. Elle se mord la lèvre inférieure et baisse la tête, rouge de honte.

RUN [A.G]Donde viven las historias. Descúbrelo ahora