Pour la troisième année consécutive, Emmy, Anna, Matthieu et Camille se retrouvent pour les vacances. Trois semaines au bord de la mer, à frimer, à rire, à rêvasser, c'est le bonheur, ils en sont tous les quatre convaincus. Mais les adolescents n'au...
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Je me réveillai en sursaut. Je tâtai à côté de moi. Personne. Je soupirai et me laissai retomber dans mes oreillers. J'avais eu peur d'avoir ramené Camille à la maison, après la soirée d'hier. Camille, Emmy, Matthieu et moi, nous étions installés sur la plage, deux bouteilles d'alcool dans le sac, pour fêter dignement nos retrouvailles. Ça avait été du grand n'importe quoi. Emmy et Matthieu se seraient presque envoyés en l'air sous nos yeux, si ce dernier n'avait pas court vomir dans l'eau. J'attrapai le verre d'eau sur ma table de nuit et bu de grandes gorgées. Je savais que je n'étais pas sujette aux vomissements le soir même mais je savais aussi que je n'échappais à la gueule de bois le lendemain. Je pris mon téléphone et envoyai un message à Emmy.
Moi : Je fais rien se matin, j'ai trop mal au crâne.
La réponse ne tarda pas.
Emmy : M'en parle pas, j'ai passé ma nuit aux chiottes !!!
Je souris. Je reposai mon portable et laissai mon esprit divaguer.
Ses cheveux me chatouillaient le cou. Il dormait sur ma poitrine, comme un enfant. Je passai mes mains dans ses mèches noires. Son souffle régulier et sa main sur ma cuisse me rappelaient sans cesse la nuit que je venais de passer. Ce n'était pas la première fois que je couchais avec un gars. Pas physiquement parlant en tout cas. Mais émotionnellement, c'était la première fois que je le faisais pour moi. J'avais déjà eu des petits copains, ça faisait un peu plus d'un an que je n'étais plus vierge. Ma première fois je l'avais donné à un con et je l'avais amèrement regretté. J'avais, malgré moi, tenté par tous les moyens d'effacer cette mauvaise expérience, enchainant mecs après mecs, verres après verres. Puis j'avais fini par passer à autre chose. Je m'étais promis de ne pas refaire la même erreur. Mais hier soir lorsque Camille m'avait embrassé, je m'étais laissée emportée par mon désir. Il m'avait entrainé chez lui et j'avais prié intérieurement pour que ses parents nous interceptent. Mais Marc et Jeanne ne s'étaient pas réveillés. Il m'avait allongé sur le lit et s'était frotté contre moi. Malgré mon taux d'alcoolémie, j'avais la conscience claire. Il avait passé ses mains sous mon débardeur pour m'en débarrasser. Il avait fait glisser mon short avant d'ôter le sien. Ses doigts s'étaient faufilés sous ma culotte et sa bouche s'était plaquée contre la mienne. Et, lorsqu'il était entré en moi, je m'étais abandonné à ses va-et-vient, à ses baisers, à ses caresses, à son corps chaud. Le jeune homme s'était endormi, comblé. Moi, j'avais lutté contre les larmes, avant de sombrer dans un sommeil agité.
Je secouai la tête. J'avais changé. Ma relation avec Camille avait changé. Mes relations avec les autres gars avaient changées. En deux ans, tout avait changé. Je me redressai dans mon lit. Je saisis mon téléphone et envoyai :
Moi : Faut qu'on parle.
La réponse ne se fit pas attendre.
Camille : Devant le cabanon dans trente minutes.
J'inspirer un grand coup. Cette discussion n'allait pas être plaisante. Mais après tout qu'est-ce qui est vraiment plaisant ?
