Jour 16 : Emmy

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Le bois froid du cabanon me donnait la chair de poule

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Le bois froid du cabanon me donnait la chair de poule. Ça faisait presque une demi-heure que je poirotais et ça commençait sérieusement à m'agacer. Je jetai un coup d'œil à l'écran de mon téléphone. Pas de message. S'il avait osé me poser un lapin... Je soupirai, il tenait trop à moi pour me la mettre à l'envers. Je m'assis dans le sable et laissai mon regard glisser sur les vagues. La lumière de la lune leurs donnait un air presque triste, comme si s'écraser sur la plage était devenu une routine monotone. J'enfonçai mes pieds dans le sable humide pour éviter qu'ils ne gèlent. Il ne faisait pas particulièrement froid mais l'attente éteignait peu à peu le feu de mon ventre. J'entortillais inlassablement une mèche de cheveux autour de mes doigts. Matthieu savait que c'était un tic nerveux. Il savait tout en fait. Il analysait le moindre de mes mouvements, comprenait mes réactions. J'en venais parfois à me demander si cette connaissance parfaite de mon être n'était pas signe d'une attention particulière. Je n'irai pas jusqu'à dire que c'était de l'amour parce que je doutais qu'il en soit capable, mais plutôt une sorte d'attirance qui allait au-delà du physique. Quelque fois je me surprenais à envier Anna et Camille. Ils étaient mignons tous les deux, à se tourner autour, à se chercher et à se faire désirer. Avec Matthieu, nous avions passé cette étape depuis longtemps. Est-ce que je la regrettais ? Oui surement un peu. C'était peut-être une des raisons qui m'avait poussé à coucher avec Camille, même en étant saoule. Peut-être que j'avais eu envie, le temps d'une nuit de retrouver cette sensation de découverte d'un corps étranger que je connaissais pourtant depuis des années. Je ne me rappelais pas si cela m'avait plu, mais je crois que ça n'avait pas était désagréable. Avec Matthieu c'était différent. Malgré son corps puissant, il savait être doux. Il s'avait comment me faire plaisir, surtout quand il...

- A quoi tu penses ?

Je sursautai. Je me relevais vivement pour faire face à Ethan.

- Ah c'est pas trop tôt ! J'ai failli attendre !

- Ne t'énerve pas princesse, rigola-t-il, j'ai dû attendre que ma sœur s'endorme pour passer par la fenêtre. Mes vieux ne voulaient pas me laisser sortir.

Je soupirai. Il avait toujours de bonnes excuses. Il sourit et m'attira contre lui. Il m'entoura de ses bras et posa son menton sur le sommet de mon crâne. Je me laissai aller contre son torse.

- Tu m'as manqué tu sais, murmura-t-il.

Je fermai les yeux à ces mots. Lui aussi m'avait manqué. Il posa ses lèvres sur mon front. Je fis glisser mes mains le long de sa colonne vertébrale et levais les yeux vers lui. Il me sourit. Je lui souris. Et il posa sa bouche souriante sur la mienne. Il enferma mon visage de ses paumes et accentua la pression. Ses paupières étaient closent et ses sourcils, froncés. Je passai mes mains dans ses cheveux en bataille. J'avais soiffe de ses lèvres contre les miennes, de ses mains sur mon visage, de ses baisers dans mon cou, de ses caresses dans mes cheveux. J'avais soiffe de lui. Il mit fin au contact de nos bouches.

- Hé ben ! On dirait qu'on s'est pas vu depuis des années ! souffla-t-il.

- On ne s'est revu qu'une fois ! protestai-je.

- Oui mais c'était il y a deux jours.

- Mais c'était pas pareil. On s'est croisés et on a discuté pendant dix minutes !

- Oui mais on aurait pu discuter un peu plus si, lorsqu'on s'est vu à la piscine, tu étais venu me voir ! lâcha-t-il, d'un ton hargneux.

Je me détachai de lui, irritée ses propos.

- Tu comprends vraiment rien !

- Ben vas-y explique moi !

Je restai interdite. Lui expliquer quoi ? Que pendant quelques minutes mon cerveau avait eu l'impression d'un amour naissant pour mon meilleur ami ? Que je ne savais pas comment Matthieu réagirait s'il apprenait que j'avais vu Ethan ce soir ? Que cette année rien ne se passait comme je l'aurai voulu ? Le jeune homme posa une main sur mon épaule.

- J'ai l'impression que tout part en vrille cette année, bredouillai-je.

Une larme roula sur ma joue. Non rien n'allait. C'était des vacances « révélations » et ça ne me plaisait pas du tout.

- Et si on faisait quelque chose de sensé pour une fois, souffla Ethan au creux de mon oreille.

- Je...

Mon ventre se noua. « Quelque chose de sensé ».

- Je ne crois pas que ce soit une bonne idée.

- Arrête de réfléchir. Laisse toi aller.

A ces mots, il posa ses mains au creux de mes reins. Je soupirai. Qu'est-ce que ça pouvait bien faire ? Dans cinq jours on ne se verrait plus. Et puis, si jamais il revenait l'année prochaine, qu'est-ce que ça changerai qu'on ait couché ensemble ce soir ? Rien. Pourtant j'hésitais. Notre relation était différente de celle que j'avais pu avoir avec les autres garçons. Elle était même différente de celle que j'avais avec Matthieu. Elle évoluait doucement. Et ça me plaisait. Peut-être que pour la première fois de ma vie, je n'étais pas prête. Ethan planta son regard dans le mien. N'obtenant pas de réponse, il dit :

- Hé bien on se contentera de bisous pour ce soir. Les choses sensées seront pour plus tard.

Je souris. Il n'avait pas insisté. Je pense que dans le cas contraire, je n'aurais pas eu le courage de résister à son regard de braises. Il caressa mes lèvres du bout du pouce avant de combler l'espace qui les séparaient des siennes. La chaleur de son corps était apaisante, rassurante. Ses mains dans mon dos, me donnaient une sensation de parfait équilibre et l'intensité de ses yeux, la sensation d'exister.


NDA (953 mots)

Hello hello, désolée pour l'attente. J'ai eu beaucoup de mal à sortir un chapitre (manque de courage et d'inspiration). Pardonnez moi. J'espère que le jour 16 a été à la hauteur de vos espérances avec l'arrivée d'Ethan (enfin !)

A la prochaine :)

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