21

4K 213 6
                                    


Toujours le même schéma, même routine. Je me lève, mange, me prépare, et je pars au bureau. La matinée ainsi que l'après midi passe super vite, et les heures défilent. Je reviens et je vois Ken, qui préparait à manger. Je lui fais un bisous sur la joue et il entoure son bras autour de mes épaules, tout en surveillants ses pâtes. Il me raconte un peu sa journée, il avait écrit presque toute l'après-midi. Je lui raconte alors la mienne, qui était vraiment très banal. Je prends des assiettes et des couverts et installa tout sur la table.

- Et sinon avec mekra, demande-t-il en me servant.

- Je l'ai pas revu depuis la dernière fois, dis-je en prenant une bouchée.

On continua de parler une bonne partie du repas, après avoir mangé il s'allongea sur le canapé et je me plaça avec lui, il avait un bras autour de mes épaules et l'autre derrière sa tête. On avait mit en route un épisode de Power, j'étais pendant ce temps là sur mon téléphone en train de regarder mon fil d'actualité Twitter. Ken m'avait parlé d'une tournée complète des zéniths qu'ils feront pour le $-tour, je ne les avais pas suivie pour le feu tour, Ken m'avait limite interdit de venir, par rapport à Mekra. J'avais maintenant arrêté de lui en vouloir, je pouvais plus en faite c'était assez pesant pour moi. Je pose mon téléphone sur mon ventre et me tourna un peu plus sur Ken pour avoir ma tête sur lui, je sentais ses doigts faire des formes dans mes cheveux. Ce qui m'a toujours fais rire c'est que beaucoup de personnes m'ont déjà demandé si on était ensemble, ou si nous y avons pensés, et en y pensant c'est vrai que nous sommes fusionnel mais jamais nous sortirons ensemble, je suis attachée à lui comme jamais mais pas plus. C'est juste qu'on fait la paire.

- Il faudra que tu lui dises, finit-il par me dire.

- De quoi, demandais-je.

- Que tu lui as pardonné, que tu lui en veux plus, finit-il par me dire.

Je suis restée sans voix sur le moment, c'est vrai je lui ai pardonné, mais par fierté j'arrive pas à lui dire, je pourrai pas. On perd du temps, qui nous dit que demain on se réveillera ?

- J'en sais rien, dis-je tout doucement.

- Tu sais, il serait temps, je sais ce que tu te penses, tu te dis que je t'ai écarté de lui pendant deux ans, et la je te pousse à te remettre avec. Mais tu sais vous êtes comme Adèle et Doums, vous êtes les couples de Seine zoo, dit-il en rigolant tout seul. Non sérieusement, tu as la chance d'avoir quelqu'un qui t'aime plus que sa propre vie, qui t'aime toi et tes défauts. C'est pas donné à tout le monde, profite de lui, je dis pas ça pour le pari de Sneaz, non là je te parle sérieusement, c'est ta vie Albane. On sait que ici, dit il en touchant mon coeur. C'est vide sans lui. Je sais que des fois tu pleures, je t'entends à travers ma porte, mais je viens pas. Parce que ça me fait mal, ça me rappelle toi avant, quand tu mangeais plus, quand tu parlais plus, on avait peur pour toi. Surtout moi, surtout les soirs où tu venais dormir avec moi pour ne plus être seule, les soirs où tu répétais des phrases en chuchotant. J'avais peur, peur qu'un jour ça soit toi, qui te tire une balle dans la tête, qui saute du balcon ou d'un pont. J'avais tellement peur moi aussi, moi aussi je me suis imaginé un jour me réveiller et me dire que t'étais plus la. Et putain j'ai encore tellement peur qu'un jour tu te barres. J'ai déjà frôlé la mort moi, et je me rappelle de ça tout le temps. Mais je sais aussi que si Mekra revient dans ta vie, tu n'y penseras pas. Alors s'il te plaît le laisse pas passer.

J'étais pas prête pour ce genre de déclaration, je m'y attendais pas, je pense que l'on ne s'y attend jamais de toute façon, c'était profond, trop profond comme si on remuait le couteau dans une plaie qui se refermait un peu. Ça me rappelle à quelle point j'étais faible avant, mais comme me disait tous les jours ma mère : tu es faible maintenant, pour en ressortir plus forte. Elle me répétait toujours cette phrase quand je venais chez elle en pleure ou quand je l'appelais, moi aussi j'ai été plus bas que terre. Mais il faut toujours passé par la, ca nous montre à quelle point on devient fort, à quelle point on l'est après. C'est une étape primordiale dans la vie, mais ma mère elle c'est même pas une femme forte, c'est une battante ma battante. Mon père c'est barré quand ma petite soeur est née. On s'est retrouvées toutes les trois, toutes seules. Mais ma mère elle a jamais craqué devant nous, jamais. Alors heureusement que Ken est là des fois, pour me rappeler que moi aussi j'ai réussis à remonter la pente même si ça prend du temps, et que je ne suis pas faible comme je me répète toujours. C'est grâce à eux, à Sneaz, Doums, Deen, et tout les autres, ils essayaient tout. Et même si je leurs dit jamais, je les remercie pour tout.

- Merci Ken, pour tout, dis-je en essuyant la larme qui avait coulé sur ma joue.

- J'ai pas dit ca pour que tu pleures, dit-il en recommençant ses petits mouvement dans mes cheveux.

Je ris et essaye de me concentrer dans l'épisode. Mais rien à faire, j'étais trop dans mes pensés pour essayer de faire quelques chose. Mais là je suis bien, je suis plus sereine. On y arrivera à être de nouveau unis, peut être que ça va prendre tu temps mais si il faut j'attendrai encore et encore. Car ça peut être que lui et personne d'autre.

AgainWhere stories live. Discover now