Recueil de fanfictions ( Junjou Romantica et Sekaiichi Hatsukoi )

À l'abandon

-Shinobu, tu veux que je t'aide pour le repas ?

-Non, je vais le faire seul.

Hésitant, je ne dis rien pendant quelques secondes. Pourtant je ne lâche pas l'affaire. Même si sa cuisine s'améliore un peu, ou peut-être suis-je juste habitué maintenant, je n'en peux plus du chou à moitié carbonisé.

-Ça ferait une activité de couple, tu ne trouves pas ? tentais-je.

-Miyagi, que veux-tu faire exactement ?

-Une activité de couple avec toi, je viens de le dire.

-Non, la vraie raison.

Je soupire.

-Je me disais que ça ne ferait pas de mal si je t'aidais un peu, pour que tu t'améliore encore plus.

-Je ne suis plus un enfant ! Je peux cuisiner sans ton aide, comme un grand garçon !

Il baise la tête vers sa poêle en rougissant de rage. Je soupire à nouveau. Il est têtu.

-Shinobu...Je déteste de te dire ça, mais je n'en peux plus du chou grillé, sauté, en salade, cuit au four et plus encore. La plupart des plats sont ratés. Si tu ne veux pas d'aide, pourquoi ne changerais-tu pas tes ingrédients pour me faire un vrai repas ? Avec de la viande ! Je ne suis pas végétarien bon sang !

-Tu ne comprends rien idiot de Miyagi ! Je m'en vais si tu n'es pas content ! Et ne me suis pas !

-Shinobu...Tu es encore un enfant, vraiment...

-Va te faire !

Et clap ! Une porte fermée à toute vitesse. J'espère que les voisins ne vont pas crier.

...

Cinq jours...Cinq jours et aucune nouvelle. Je commence à croire qu'il me déteste et que j'y suis peut-être allé fort ? Shinobu est encore un ado, c'est à cet période de la vie qu'on se remet en question, la confiance en soi est généralement chamboulée. Je me demande où il est quand même. Nous habitons ensemble depuis peu, et il n'est toujours pas rentré. Je m'inquiète...
Peut-être chez un de ses amis du lycée ? Ou l'anglophone de la dernière fois ? Ça m'énerve rien que d'imaginer que l'une de ses deux solutions soit faisable. Peut-être est-il juste chez son père...? J'aurai alors sûrement reçu un appel du proviseur qui me demanderait si il s'est passé quoi que ce soit entre nous, peu probable qu'il soit là-bas. Sa sœur peut-être ? Non, elle aussi aurait appelé même si Shinobu lui aurait demandé de ne pas le faire.

Alors quoi ? C'est comme ça alors ? Ce gamin débarque dans ma vie comme une tornade, un terroriste en m'avouant m'aimer, appuie son idée, sortie de nul part, que je dois tenir mes soit-disants responsabilités en sortant avec lui et disparaît comme bon lui semble après m'être fait tombé amoureux de lui ? Parce que, ça, je le sais : j'aime ce gamin capricieux comme je n'ai jamais aimé auparavant. J'ai très longtemps été fou amoureux de mon professeur, mais c'est fini maintenant. Et dans l'inverse des choses, c'est moi, l'adulte, qui se cherche dans sa sexualité.
Suis-je hétéro, malgré que je sorte avec un homme ? Suis-je gay ? Ou encore bi ? Ou peut-être est-ce juste lui...Je grogne. Quoi ? Je serais Shinobusexuel ? Depuis quand suis-je aussi pertubé ? Ma vie était simple avant.

J'avais une épouse que je n'ai jamais vraiment aimé, tous les ans je me rendais sur sa tombe, j'allais au boulot sans overthinking de ce qui se passe dans ma relation, je taquinais et conseillais Hiroki et je faisais cours aux élèves.
Ce môme a transformé ma routine en désastre quotidien à l'arrière goût de chou. Pourtant, quand on arrive enfin à se mettre d'accord sur un point, on se câline et on passe un moment agréable en s'accrochant à l'autre comme si nos vies en dépendaient. Quel divin fruit du bonheur, si rare est-il, je ferai toujours tout y gouter ne serait-ce qu'un pépin. Voilà ce que Shinobu m'apporte : Instabilité joyeuse. Quel radieux et chanceux bordel ! Dur à croire, mais malgré les disputes incessantes, je suis chanceux de l'avoir à mes côtés. Il n'y a vraiment qu'un jeune ambulant tel que lui, pour aimer un croûton tel que moi. Adorable et têtu marmot. Je ressemble définitivement à un pédophile. Je soupire. Où es-tu en ce moment ? Si seulement je pouvais lire tes pensées Shinobu...

Quant à partir d'un peu plus d'une semaine Shinobu n'a toujours pas fait son apparition, je commence à sérieusement flipper. J'appelle chez sa sœur, pas là. Son père, non plus. Je me rends à son lycée pour le voir, nul part. J'ai même interrogé des élèves : Shinobu n'a pas été à l'école la semaine dernière, ni ce début de semaine. Shinobu, idiot ! Où es-tu passé ? Tu aimes m'inquièter comme ça. J'y crois pas !
J'ai fait plusieurs fois le tour de la ville, passant à pieds dans les petites ruelles. Rien, rien ! Shinobu a disparu de la surface de la tête ! Je suis lassé a présent de son putain de répondeur ! "Rappelez plus tard ou laissez un message", j'en ai laissé des messages ! Des dizaines de dizaines ! Non lus, inutiles ! Il serait reparti en Australie sans rien dire à personne ?

-Idiot, idiot, idiot, idiot, idiot, idiot, idiot...

Et voilà, maintenant j'ai l'air d'un fou assis sur le banc d'une air de jeu pour enfants, ce qu'il faut pas faire ! Les parents écartent leurs enfants, d'autres s'en vont. Ils me prennent pour un bourré. Le pire, je pense, c'est que je répète "idiot" sans savoir si c'est lui ou moi que je traite. Est-ce lui l'idiot à disparaître après une dispute, ou moi parce que je ne fais pas d'efforts pour comprendre ce qu'il se passe dans sa tête d'adolescent fourbu ? Je suis dépassé par sa disparition, je flippe. Je me chie littéralement dessus rien qu'en imaginant qu'il lui soit arrivé quelque chose. Prenez-moi pour un fou, mais rendez-moi Shinobu...

À force de trop le rechercher, de trop m'inquièter, de trop imaginer les pires choses qu'il soit, et de travailler à côté, ma fièvre est montée en flèche. Je suis scotché au lit avec quarante de fièvre. Et une jolie grippe ! une !
Et Shinobu qui est toujours porté disparu de ma vie. Risako est passée me voir avec un masque, pour ne pas attraper mes bactéries. Elle a été cherché mes médicaments pour la grippe, et je me demande vraiment comment elle peut encore vouloir m'aider en ayant appris il n'y a pas si longtemps que ça que je datais avec son petit frère chéri. Mais bon, je la remercie quand même pour ça. Je vais prendre mes médicaments et dormir toute l'après-midi comme me l'a fortement conseillé le médecin.
Heureusement, je m'endors vite.
Pas comme ces deux derniers jours.