Porte sur l'imaginaire

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Jeu d'écriture : Imaginer un champs au milieu duquel se trouve une porte. Décrire ce qui se trouve de l'autre côté.

Il faisait beau. Ce matin j'avais décidé de prendre un peu d'air frais. Avec tout ce qui me tracassait en ce moment, il fallait que je me change les idées.

Je voulais me rendre dans le lieux que je préfère pour y réfléchir au calme. Un magnifique champs de colza. C'était la période où les fleurs nous livraient un jaune dense et intense.
Si leur couleur n'était pas si claire et pétillante on pourrait croire qu'on se rend sur une étendue de sable fin. Mais en se rapprochant, on s'apercevait tout de suite qu'il restait des petits bourgeons qui n'ont pas encore éclos ainsi que les splendides tiges verdoyantes.

J'avais hâte de tout revoir et de pouvoir m'évader dans ce paysage merveilleux.
Je ne savais pas encore que quelque chose de plus étonnant m'attendait.

En arrivant, le plaisir m'envahit. Retrouver cet endroit me faisait un bien fou. Je commençai à vagabonder en laissant mes pensées faire pareil.
C'est alors que je la vis.

Dressée au milieu du champs, une porte en bois massif. Elle me coupa le souffle, tant par son charme que par sa posture imposante. Elle portait des stigmates du passé, comme si elle avait traversé les époques.
Ses dorures formaient des ondulations faisant penser à des papillons, ou des fées peut-être?

J'étais intrigué et j'avais vraiment envie d'en savoir plus, de me rapprocher et... d'ouvrir cette porte. Pourtant j'hésitai, debout devant elle, je ne bougeais plus. Incapable d'avancer ou de reculer, incapable de prendre une décision. Mais comme envoûté, je dirigeai mon bras vers cette poignée forgée en style ancien.
La main posée dessus, je sentis un vent glacial se lever et parcourir tout le champs. Pas de façon violente mais plutôt comme un mystère, une chanson mélancolique, une invitation à entrer.
Résolu, j'ouvris la porte.

Au premier abord, je ne compris pas. Il faisait sombre, très sombre. Le contraste avec la luminosité du champs était éblouissant.
Je dû plisser les yeux pour essayer de comprendre mais rien ne se passait.
Alors je fermai les yeux complètement, je me concentrai, presque méditant, priant. Puis je mis un pied à l'intérieur et ouvris de nouveau les yeux.

Là, un monde fantastique s'anima devant moi. En fait, c'était un bleu nuit très profond qui couvrait le décor.
Un scintillement de myriade de plumes éclairait la plaine. Des créatures mythiques, fantastiques, presque mythologiques prenaient vie sous mes yeux.
Cinq lions ailés s'élevèrent dans des battements d'ailes majestueux. Je pus admirer leurs fourrures d'un doré mate, leurs longues queues agiles, leurs pattes puissantes avec des griffes acérées.

Je reculai, légèrement effrayé. Serai-je en présence de griffons légendaires?
Ils formaient un cercle en suspens dans les airs et se voilaient la face avec leurs magnifiques plumes d'un blanc éclatant.

Je voulais m'approcher pour mieux les observer. Ils n'avaient pas l'air féroces mais ce moment semblait solennel aussi je ne bougeai pas d'un pouce.

Puis l'un d'entre eux vint vers moi. Sa crinière était belle, ses yeux de la même couleur que l'astre de la nuit. Son pelage semblait doux et franchement, j'avais envie de le toucher pour m'en assurer.

Il se présenta alors :
_Je suis Yué, gardien de la lune. Et voici mes frères. Me dit-il en étendant une de ses ailes en direction des autres griffons.

Dans ma tête, plein de questions se bousculaient.
Il parle? C'est possible? Et les autres? Ils font quoi? Gardiens du soleil et des étoiles?
Je ne savais pas quoi penser de tout ça mais j'étais concentré et je n'avais pas vu que Yué me scrutait.

Je me retrouvai arraché à mes pensées quand il ouvrit la gueule:
_Vous n'avez rien à faire ici! Dit-il fermement.

Il leva sa patte impressionnante et je pris peur.
La bête se recula un peu, ouvrit largement sa gueule et rugit bruyamment.
Son souffle puissant me balaya hors de ce monde puis la porte se referma et disparu.

J'étais sur les fesses, à nouveau dans mon splendide champs de petites fleurs jaunes. Le soleil était en train de se coucher.
Apparemment la journée était passée sans que je ne m'en aperçoive.
J'avais des questions pleins la tête, je voulais des explications, je voulais des réponses.
Mon esprit était totalement embrouillé mais au moins je n'avais plus du tout en tête mes tracas de ce matin. C'était déjà ça de gagné...

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