L'ange noir Damon (Spin-Off de Black Angels tomes 1 et 2)

Chapitre 53

Je crois que je n'ai jamais descendu aussi vite les escaliers. A peine une demie seconde s'est écoulée que Reaper et Happy me rejoignent, suivis de Storm. Shirley, elle, ferme la marche. Elle nous regarde partir sans dire un mot.

Dehors, le spectacle est affligeant. La voiture qui brûle est celle que les prospects utilisent. A côté, les autres véhicules sont menacés des flammes. Il est donc plus qu'urgent de tout faire pour les bouger sinon le feu va s'étendre et créer de gros dégâts.

Josh sort en courant et nous informe que les pompiers sont en route. Pas le temps de les attendre. Il faut agir vite. Et maintenant. Dans un seul élan, nous nous précipitons vers les voitures à sauver. Sans allumer le moteur, il suffit juste de desserrer le frein à main pendant que les autres poussent. Le terrain légèrement en pente nous y aide fortement. Une sirène retentit au loin qui nous informe de l'arrivée imminente des pompiers. Josh retourne dans le chalet pour activer l'ouverture du portail pendant que nous tentons à l'aide d'extincteurs d'éteindre les flammes déjà imposantes.

Mais cela est inutile. Le feu est trop important. Il est impossible de lutter contre. Les pompiers, fort heureusement, arrivent enfin. A peine descendus de leur camion, ils déploient la lance et la branche sur la borne incendie située à quelques mètres de l'entrée du chalet. La puissance de l'eau nous surprend. Le jet d'eau, fermement tenu par deux hommes, éteint rapidement l'incendie. Quand ils cessent, ce n'est plus qu'une carcasse noircie et encore fumante qui se présente à nous.

Je remercie intérieurement le ciel d'avoir évité que nos motos ne se trouvaient là. Nous qui avons l'habitude de les laisser dehors aux beaux jours, en hiver, nous les mettons à l'abri. Pris d'une soudaine inquiétude, je décide d'aller faire un tour sous l'appentis qui sert de garage. Un rapide tour d'inspection et je ne remarque rien de particulier.

Lorsque je reviens, Storm n'est plus là.

"Tu faisais quoi?" me demande Happy

"Je suis allé voir si nos motos étaient en sécurité. J'aime pas ce plan Happy"

"Moi non plus" grogne t'il

"Volontaire ou involontaire d'après toi?"

"Aucune idée. Mais la voiture était nickel. Je trouve ça bizarre que ça crame comme ça, sans raison"

"Ils vont faire une enquête tu crois?" demandais-je

"Sûrement. On va avoir le Bureau Enquête Incendie dans les pattes dans pas longtemps" ricane t'il

"Génial...." marmonnais-je

Le fait d'être si près des flammes m'a donné un putain de coup de chaud. On a tous les gueules noires de suie. Un véhicule se gare derrière le camion puis un type en descend. Costard cravate. C'est qui ce mec?! Le responsable du camion s'approche de nous, accompagné de Josh, et nous présente le type qui les a rejoint comme étant du Bureau Enquête Incendie. Quoi? Déjà?! Il sort un petit carnet de sa poche ainsi qu'un stylo et commence à nous poser des questions.

D'habitude je suis plutôt renfrogné quand il s'agit de coopérer, mais là, je le fais sans hésiter. Non personne n'a rien entendu. Non personne n'a rien vu. Oui nous avons des soucis comme dans tous les clubs. Oui nous avons des ennemis potentiels. Et non nous ne savons pas qui a pu faire ça. Voilà. Le mec hoche la tête plusieurs fois, le visage neutre, ce qui rend difficile le fait de savoir s'il est satisfait ou non de nos réponses.

Josh tire une gueule de trois kilomètres de long. J'aimerai bien être dans sa tête à ce moment précis. Pour savoir à quoi il pense. Happy, lui, a sa tête des mauvais jours. C'est clairement pas le moment de le titiller. Reaper, lui, écoute attentivement les directives que nous donne le mec du BEI. A savoir : le contacter impérativement si un détail nous revient. Que le véhicule va être emmené rapidement pour être expertisé. Je réprime un gloussement qui, heureusement, reste discret. Qu'est ce qu'ils vont aller se faire chier à examiner une épave entièrement cramée? S'ils arrivent à trouver un putain d'indice dans ce tas de ferraille noirci, je leur paye la tournée générale.