L'ange noir Damon (Spin-Off de Black Angels tomes 1 et 2)

Chapitre 109

Localisés. Ils sont localisés. Putain! Je crois que jamais je n'avais ressenti pareil soulagement. Je pleure moi aussi. Rien à foutre du regard des autres. Je suis un mec et je chiale comme une gonzesse. Je pleure de joie, de soulagement aussi. Je pleure tout court. Je pleure le retour prochain d'Hayden. Mon filleul. Mon neveu. Ce petit mec qui a réussi à chambouler mon existence toute entière depuis deux ans. Ce petit gars que j'aime comme mon propre enfant. Ce petit être pour qui je ferai n'importe quoi. Hayden.

— Est-ce que vous voulez manger ou boire quelque chose? proposais-je

— Pas faim! répond Shirley

— Moi non plus, ajoute Storm.

— Je mangerai bien un petit sandwich, lance Grincheux tandis que nos regards pivotent vers lui. Bah quoi? rétorque t-il. J'ai faim! 

— Sandwichs alors, répliquais-je en me levant pour aller dans la cuisine.

— Fais comme chez toi! raille Storm. Je ne peux m'empêcher de sourire en l'entendant. Sacré Storm. Avec tout ce qu'il subit depuis des heures, il faut qu'il relâche la pression.

J'entre dans la cuisine et fais comme Storm a dit. Comme chez moi. J'ouvre toutes les portes des placards, les tiroirs également, trouve ce que je cherche puis commence à préparer les sandwichs. Je sais que Shirley est là. Sa présence est trahie par son parfum. Reconnaissable entre mille. Le même. Toujours le même. Dos à elle, je souris.

— Damon qui fait des sandwichs? ricane t-elle. C'est une photo à prendre! 

— Profites-en parce que c'est rare, répliquais-je en riant tout en continuant de tartiner de moutarde une tranche de pain. Comment tu te sens? demandais-je en la regardant s'approcher pour se positionner à mes côtés.

— J'en sais trop rien, répond-elle en haussant les épaules. J'ai envie de pleurer, et la seconde d'après de rire. J'attends avec impatience que l'agent Smith nous donne de bonnes nouvelles. C'est tout ce que je veux. Que Hayden aille bien et qu'il rentre chez nous.

— C'est ce qu'on souhaite aussi, dis-je en l'enlaçant brièvement. Je suis désolé.

— De quoi?

— De tout ça. J'attire les gonzesses à problèmes depuis quelques temps : Madison, Sam. La prochaine ça va être qui et quoi?

— Tu n'es en aucun cas responsable de ce qu'il vient de se passer. Par contre, je pense que je peux te dire merci.

— Merci? demandais-je sans comprendre

— Oui, merci. Parce que grâce à toi et les recherches que tu as demandé à Logan, le FBI n'a pas perdu de temps et a pu avoir connaissance d'éléments importants.

— Je n'ai rien fait de particulier, me défendis-je

— Si. Tu as fait énormément, assure t-elle

— Comment Storm prend le fait que son père est encore en vie?

— Pas très bien comme tu peux l'imaginer. Il était persuadé que j'allais lui en vouloir mais j'ai réussi à lui prouver le contraire. Je sais qu'il est en colère après lui, pour son mensonge. Depuis dix ans, il pensait que son père était mort et voir, en photo, et marié de surcroît à Sam, l'a ébranlé bien plus qu'il ne veuille le montrer. Je ne sais pas trop comment va se dérouler la suite pour tout t'avouer.

Elle prend un couteau et s'active à son tour. Tartiner, couper, je la regarde préparer un sandwich qui ressemble plus à une tour de plusieurs étages qu'à quelque chose qui va être facile à manger. Je sais que c'est pour son mari, au vu des ingrédients qu'elle y met.