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-Lundi, 19h.

-Tu veux que je vienne ?, me demanda Gô en attrapant mon épaule.

-Pourquoi faire ?, répliquais-je en dégageant sa main.

J'étais sur le chemin pour aller à l'infirmerie. Je devais soigner Jey, Gô me l'avait bien rappelé quand il m'avait croisé dans les couloirs. Ce dernier souffla, montrant son mécontentement face à mon comportement.

-Je sais que cette situation te déplaît, mais il ne connaît personne. Et je sais à quoi m'attendre quand c'est toi ou Erik qu'il voit.

-Donc tu nous mets en danger consciemment, c'est ça ?, soufflais-je en passant une main dans mes cheveux.

-Ce n'est pas ça ! Je sais simplement quelle genre de réactions il peut avoir, répondit-il en marchant à mes côtés, mains dans le dos. Je te protège quand-même, et je le ferai toujours. Mais c'est plus facile pour moi.

-Peut-être mais c'est dur pour moi.

-Alors pourquoi Erik n'a-t-il pas pris ta place ?, demanda Gô en fronçant les sourcils car d'habitude, Erik se jette à ma place dans la gueule du loup sans même réfléchir.

-Parce qu'il sait qu'il le tuera au lieu de le soigner.

C'était exactement les mots qu'il avait employé avant de quitter ma chambre. La tension s'était amenuisée mais il m'en voulait encore de vouloir aider Jey. Sauf que je n'avais pas le choix, contrairement à ce qu'il pensait. Je soupirais en passant un doigt sur mes lèvres. Notre dernier baiser avait effacé notre colère. Mais cela me rendait fou de savoir que nous ne devrions plus nous laisser, surtout après avoir su ce que cela faisait de nous laisser aller, de voir à quel point la liberté et la fusion de nos esprits étaient agréables. Pourtant, cela était mieux pour nous.

Gô soupira et m'ouvrit la porte alors qu'on arrivait au lieu de ma torture mentale.

« J'y suis, tu ne me laisses pas ?

-Non, au moindre problèmes, tu m'appelles, répondit Erik dans mon esprit. »

-Je veux bien que tu m'accompagnes, soufflais-je à Gô et il hocha la tête.

Dans l'entrée, je saluais la secrétaire et suivis Gô jusqu'à un couloir. Il y avait une dizaine de chambres mais seule une m'intéressait. Gô s'arrêta devant la porte 6 et je redressais mes épaules. J'avais peur d'entrer, de ne pas savoir ce qui m'attendait. Jey était de l'autre côté et après un an sans l'avoir côtoyé, c'était compliqué de le retrouver. Je me mordis l'intérieur de la joue quand Gô ouvrit la porte, passant devant moi pour entrer.

-Oh Gô ! Que me vaut ce plaisir ?, cracha Jey à peine avait-il mis un pied dans la pièce. Mais avant toute chose, qu'est ce que je fous ici ?! Tu me retiens prisonnier pour mieux me torturer ? Non attend, peut-être que tu veux... Evan, souffla-t-il alors en me voyant, sa colère retombant d'un coup.

-On n'est pas là pour te tenir compagnie. Tu vas bientôt repartir, lâcha Gô mais Jey ne s'intéressait plus à ce qu'il disait. Evan te soignera trois fois par semaine, à petite dose puis tu dégageras loin d'ici. C'est clair ?

-Pourquoi ?, murmura-t-il sans même jeter un œil à Gô.

-Parce qu'on a aucune envie que tu restes et que tu mettes le bordel, elle est con ta question, gronda Gô en se massant l'arête du nez.

-Non, pourquoi toi ?, prononça alors Jey en tentant de se redresser.

Sauf qu'il grimaça et se rallongea dans un même temps. Sans réfléchir plus longtemps, je visualisais son corps et ses points de douleurs. Et j'ouvris la bouche de stupeur. Partout, c'était partout. Son corps entier n'était que douleur. Comment avait-il pu se battre hier avec toute souffrance qu'il avait accumulée ? J'inspirais et me concentrais. Les plus importantes étaient situées dans le bas du dos, la cuisse droite et le cœur. Je ne pourrais pas régler les trois problèmes ce soir, je n'en avais pas la force. Gô soupira et se mit à taper du pied pour patienter. Je fronçais les sourcils mais ne dis rien en m'approchant du lit. Je devais toucher Jey pour le soigner, et des deux mains vu l'étendu des dégâts.J'attrapais le siège en osier et m'assis confortablement dessus. Jey ne me quittait pas des yeux, n'y croyant pas. D'où sa question. Pourquoi moi... Je secouais la tête, mettant de côté toutes mes pensées négatives.

Je ne devrais pas - Chasseurs D'ombres T2Waar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu