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[Etant donné mon immense retard ici, je vous invite à relire la fin du chapitre précédent pour comprendre celui-ci x) Bonne lecture !]

- Mardi, 20h.

- Il est grand temps que tu me dises la vérité, marmonnais-je sans lâcher son regard. Que tu me dises exactement ce qu'il s'est passé ce jour-là.

- Tu n'as pas à le sav...

- Je pense que si, gronda alors Gô en venant se poster à côté de moi. Ce jeu a assez duré. Evan est en droit de comprendre pourq uelles raisons tu lui as menti. De savoir pourquoi tu as ainsi créer de fausses accusations contre l'unique personne qu'il a aimé.

Ses derniers mots me firent frémir. La seule personne que j'ai aimé. C'était exactement ce que représentait Jey à mes yeux. Mon père se renfrogna sous mes yeux, collant son dos contre le dossier de la chaise. Il n'avait pas bougé son cul d'un iota, nous considérant comme des insectes. Je me mordis durement la lèvre, m'empêchant de crier. Je pense avoir déjà bien hurler. Erik se rapproche de nous, mais en aucun cas il ne posa une main ou un regard sur moi. Surtout pas, je serai capable de lui coller mon poing dans la tronche. Certes, l'accès à mon esprit était là, il pouvait lire en moi mais c'était tout. L'unique chose que je lui laissais. Pas plus, pas moins. Il était mon lié mais j'avais du mal à encaisser ses mots. Je grimaçais à ce souvenir mais Gô reprit vite mon attention, tapant ses mains contre la table.

- Parle pauvre con, de suite, cracha-t-il avec hargne.

- Tu te prends pour quoi bordel ?!, répliqua enfin mon père en se levant brusquement. Tu me voles mon fils et ensuite tu te permets de m'agresser chez moi ?!

- Oh ouais et je ne vais pas me gêner ! Ton fils, j'ai dû le prendre sous mon aile parce que tu n'as pas été capable de l'aider, de lui apporter ton aide quand il avait besoin ! Il y a un an, quand tu as lâché ta bombe, c'est moi qui ait passé la soirée à le réconforter, à lui assurer que tout le monde n'était pas comme toi, comme Jey ! Que des personnes biens pouvaient exister ! C'est de là qu'il a accepté d'admettre que ouais, malgré qu'Erik ait été mêlé à toutes ces conneries, ce n'était pas le méchant ! J'ai agi comme un père, à ta place ! Alors ne viens pas me reprocher d'avoir sauvé ton gosse du précipice dans lequel il était à deux doigts de sauter !

 Les yeux écarquillés, le cœur battant la chamade, je baissais vivement mon regard. Merde. Je n'avais jamais perçu cette facette de Gô : celle où il me prenait pour son fils, son protégé. Je savais qu'à ses yeux, j'étais unique, important et que personne ne pourrait avoir la place que je tenais. Un fin sourire vint étirer mes lèvres et je baissais la tête, ne voulant pas que mon père me voit.

- Je n'ai rien à lui dire, siffla mon père plus doucement dans une colère sourde. Il s'est tiré de chez moi en brisant ma fille et...

- Ne parle pas de Charly, lâchais-je alors en le coupant et mes yeux se plantèrent dans les siens. Tu la ramènes encore sur le tapis alors que je te demande de te concentrer sur moi. C'est si dur que ça de me dire c'est quoi ton problème avec moi ? Pourquoi tu m'as menti ? Je veux la vérité bordel, je la mérite.

- Tu n'as pas à connaître quelque chose qui ne te regarde pas !

- Alors dis-moi au moins pourquoi tu me hais à ce point !, hurlais-je vivement sous les yeux ébahis d'Erik et Gô. Je sais que tu as un problème avec moi, alors dis-le !

- Je ne te déteste pas à ce point, souffla mon père, les pupilles écarquillés.

- Tu ne m'as jamais donné l'impression de l'inverse, marmonnais-je en passant une main dans mes cheveux, l'autre venant attraper doucement le pendentif autour de mon cou.

Je ne devrais pas - Chasseurs D'ombres T2Where stories live. Discover now