Chapitre 4

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Le fameux Arwen m'offrît une tape sur l'épaule, alors que le coup de sifflet retentit. Mes yeux se perdaient aussitôt sur sa grande silhouette, le voyant s'élancer avec une grande facilité sur ses adversaires. Plusieurs cris retentissaient dans les gradins, tandis que je me tapai silencieusement le front à l'aide de ma main. À peine quelques secondes s'étaient écoulées, que Brice s'empara du ballon. Il le fit glisser entre ses pieds avec une incroyable facilité. Il ne pouvait s'empêcher d'ailleurs, de jongler avec, se moquant ouvertement de ses adversaires.

– Je savais bien qu'il avait du talent ! s'exclama aussitôt Arwen, en tapant des mains.

— Évidement qu'il en a... dis-je, les yeux fixés sur ce garçon aux cheveux bruns.

— Aucun doute, il rentrera dans l'équipe ! reprit-il

Et c'est quelques minutes après, que Brice venait tout naturellement marquer son premier but. Avec une grande facilité, son sourire de gagnant apparut sur ses lèvres.

— Non mais tu as vu ! C'était énorme ! Ce jeu de jambes, ce mouvement, ce... Génial !

Mes yeux continuaient de fixer Brice, qui allait d'ailleurs marquer son deuxième but. Des cris retentissaient une nouvelle fois dans tous les gradins, et un soupir m'échappait quand j'eus entendu la moitié des cris être poussés par des filles. Il fait toujours son effet, celui-là. Je vous jure.

— Bordel de... le feu, quoi ! Il va nous faire gagner les prochains matchs, c'est sûr ! s'écria encore le blond. Avec un mec aussi talentueux, on a le jackpot !

— On va voir ton petit ami, tu viens ? me demanda-t-il ensuite, un peu plus calme.

— Je dois rentrer chez moi, désolée, dis-je en me levant.

Mais soudainement, je sentis mon bras se faire attraper.

— Je suis sûr qu'il veut te voir, alors ne rentre pas chez toi, reprit Arwen, beaucoup trop près de mon visage.

J'allai répliquer quelque chose quant à cette soudaine proximité, mais un bruit étrange de micro m'en empêcha.

— Eh boucle d'or. Ce n'est pas parce que je suis désormais l'un de tes coéquipiers, que tu as le droit de draguer ma petite amie. Je te prierai donc de la lâcher et vite  ! Et mon amour, je te prierai d'en faire autant ! s'écria une voix connue dans le micro, un frisson me parcourant directement la nuque.

En moins de deux je me dégageai du blond, mes joues se chauffant légèrement quand je reconnus cette voix. Brice Wilson : mon fameux petit ami.

— Ah oui, quand même, quand même... Ça se voit qu'il t'aime le petit, rigola aussitôt le surfer, alors que je levais les yeux au ciel.

Je me dépêchai de le contourner et de détaler sous les cris puissants des autres étudiantes, visiblement heureuses d'avoir assisté à ce marché. Finalement sortie de cet attroupement, je décidai de me rendre chez moi. Hélas, c'était sans compter sur cette main qui m'avait rattrapé entre-temps.

— On part comme ça et on ne me félicite même pas, en plus ? déclara cette fameuse voix grave, tandis que je me retournai pour faire face à ses jolis yeux bleus.

— Je savais d'avance que tu réussirais, tu sais, dis-je, face à son sourire de séducteur.

— Je m'en fiche. Je veux mes félicitations et surtout mon joli bisou d'amour.

— Félicitations Brice, c'est bien, je suis super contente pour toi. Puis-je rentrer chez moi à présent ? demandai-je, avant qu'il ne place son bras autour de mes épaules.

— Pff, t'es chiante avec mon bisou. Bon, ouais, allez on y va.

— Brice. Je peux marcher seule. Je peux rentrer chez moi toute seule aussi, répliquai-je rapidement, en comprenant très bien ce qu'il tentait de faire.

— Quoi ? Il ne faut jamais laisser une femme seule ; il faut toujours la raccompagner. C'est mon grand frère qui m'a appris cela.

— Normalement on dit plutôt cette phrase lorsqu'il fait nuit et que la jeune fille se retrouve toute seule. Nuance, ici il ne fait pas nuit.

— Elle s'applique à tout niveau de la journée, voyons. Et puis cesse de cacher ton sourire, je sais pertinemment que tu es très heureuse de m'avoir à tes côtés, bébé.

— Mon Dieu mais que tu es chiant...

— Attachant, serviable et gentil, tu veux dire.

Pot de colle un jour, pot de colle toujours.

**

Rentrés dans mon petit appartement, c'était donc tout naturellement que Brice s'était installé dans mon canapé en allumant la télé.

— Je ne te dérange pas, j'espère ? questionnai-je, en le rejoignant.

— Non, ne t'en fait pas. Tout est parfait, répondit-il, avant que je ne prenne place à ses côtés.

Aussitôt il posa son bras derrière mes épaules, puis étira ses jambes sur la table basse.

— Alors, ton père n'a pas trop pleuré pour ce départ de sa grande fille adorée ? me demanda-t-il.

C'est vrai que Brice avait déjà vu plusieurs fois mon paternel. J'étais souvent venue le voir à ses matchs de football et évidement, ma petite sœur n'avait cessé de tout rapporter à notre père. Et étonnamment, toutes ces rencontres c'étaient bien passé. Hormis les regards noirs que lui avait lancé mon père, et les énonciations de Brice comme quoi il clamait haut et fort qu'il prendrait soin de «  sa petite amie » ils ne s'étaient pas encore entretués.

— Oh non ça va, répondis-je finalement, alors qu'il posa sa main sur ma cuisse.

— Retire, dis-je, avant de la voir remonter petit à petit sur mon pantalon.

Celle-ci arriva finalement contre ma joue et son pouce pressait avec légèreté ma peau.

— Bon, je vois. J'appellerai ton petit papounet ce soir. Je lui dirais que je m'occuperai bien de toi et qu'il n'aura aucun soucis à se faire, ricana-t-il en déposant un baiser sur mon front.

Ce garçon...

One BoyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant