Chapitre 51

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Je continuais de le fixer, les lèvres sèches et la voix envolée. Je laissais mon cerveau s'analyser proprement cette nouvelle, cherchant encore comment réagir quant à cela.

Devais-je sauter de bonheur pour lui ? Ou bien lui dire que je m'inquiétais pour la suite, et que je me demandais sérieusement ce qu'allait devenir notre couple ?

Nous venions à peine de nous mettre ensemble, de nous présenter à toutes nos familles et déjà... déjà il allait peut-être partir à l'autre bout du monde, pendant une longue année. J'étais totalement abasourdie par cette annonce et même si je savais toujours agir et répliquer, désormais je restais bel et bien sans voix.

— Oh non, mon bébé, ne fais pas cette tête...

Brice déposa un léger baiser sur ma joue, tandis que je serrais du bout des doigts son t-shirt.

— Tu... vas y aller ? arrivai-je finalement à demander tout bas, un nouveau silence s'installant de suite.

Je sentis le souffle de Brice s'écraser contre mon cou, un nouveau baiser venant érafler ma peau.

— Non, répondit-il après de longues secondes, tandis que je me reculais légèrement de son étreinte.

Je le regardais de nouveau droit dans les yeux, pour retrouver cette sincérité qui le caractérisait. Mais néanmoins, je pouvais quand même y lire un peu de tristesse.

Il voulait accepter l'offre. Ça se voyait.

— Brice... c'est ton rêve, tu ne peux pas gâcher cette offre...

— Mais je ne peux pas te quitter... répliqua-t-il avec une petite voix, avant de poser sa tête contre mon épaule.

— C'est ton rêve... Je... je ne veux pas que tu le gâches pour moi, Brice... dis-je, pendant qu'il glissait sa main contre mon nouveau collier.

— Mais j'ai tellement attendu pour toi ; je n'ai pas envie de te laisser seule, ici... Ça sera trop dur...

— Tu adores cette équipe et l'entraîneur. Je sais que cela te travaillerait durant toute ta vie, de savoir que tu as loupé cette occasion. Il faut que tu partes là-bas, Brice...

Même si je lui disais cela, cela me serrait affreusement le cœur. Si rien n'était fait et accompli, je n'arrivais pas à atténuer cette boule dans la gorge. Après tout, ça fait déjà deux longues années que nous sommes toujours collés, toujours l'un avec l'autre. Mais je ne peux pas l'empêcher de réaliser son rêve. C'est une opportunité énorme pour lui ; c'est presque irréel et cela ne se représentera peut-être jamais. Brice est très doué pour le football et être repéré par l'un des plus gros coach, son idole, il ne peut pas laisser passer ça.

Non. Ce n'est pas possible...

— Tu en sais un peu plus sur ce qu'il t'attendrait, si tu allais là-bas ? questionnai-je plus tard, toujours aussi blottie contre lui.

Brice se redressa, en retirant délicatement sa main qui était enroulée contre mon collier. Il laissait néanmoins, ses doigts entremêlés aux miens.

— Si j'accepte, tout serait compris là-bas. Mon logement, les cours qui mêlent football ainsi que les cours normaux. Je resterais pendant une année entière et je... je ne pourrai pas revenir ici. Si je pars, je pars vraiment. Je n'aurais pas de vacances et ce sera un entraînement intensif pendant douze longs mois. Je pourrais juste... je pourrais juste, vous téléphoner...

Je sentis mon cœur se serrer encore plus ; je me mordis la lèvre pour m'empêcher de trop lui dévoiler mes pensées. Un an. Douze longs mois. Sans se voir. Juste des appels. Juste des messages.

One BoyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant