Chapitre 6

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PDV Brice

Mes mots eurent à peine fini de s'envoler dans l'air que déjà, ma petite Roxanne chérie me regarda avec un regard lasse et ennuyé.

— Brice...

— Oui, c'est mon prénom, je le sais.

— Je ne vais pas venir dans ton club, reprit-elle d'une voix calme. Ce n'est pas ma place et je n'y connais rien en football.

— Bah c'est pas grave, je t'apprendrai quelques trucs. Puis tu n'es pas obligée d'être la manager ; tu peux aussi être joueuse. Il y a la classe débutante.

— Classe débutante ? Je ne suis même pas débutante. Je suis super nulle, et tu le sais.

Oh la la. Les femmes et le football... C'est bon quoi, à un moment ; elles ne sont pas toutes nulles et débutantes. Ma belle-sœur est bien une tueuse dans ce domaine, même si j'en avais quelque peu douté au début, c'est vrai.

— Bon eh bien je ferai créer une catégorie de grosse nulle qui ne savent pas jouer, alors. Je pense que Arwen ne sera pas contre, du temps que ça fasse rentrer plus de personnes, renchéris-je, prêt à tout pour qu'elle soit avec moi.

Le feu, quoi ! Avoir ma blonde à mes côtés quand je joue au football, le rêve.

— T'es vraiment étrange comme garçon, murmura Roxanne en se massant le front, tandis que je souriais.

— Non. Je ne trouve pas. La femme de mon frère me trouve adorable, comme je te l'ai déjà dit.

Roxanne secoua légèrement sa tête de droite à gauche, puis laissa son regard divaguer sur la fenêtre qui se trouvait sur notre droite.

— Franchement, je pense m'inscrire dans un autre cl...

— Quoi ! Non mais hors de question ! Tu viens avec moi ! la coupai-je, avant de lui attraper la main et de l'entraîner au loin dans le couloir.

Même si j'entendais ses protestations glacer mes pauvres oreilles, je continuais encore mon chemin, très déterminé à la faire rentrer dans mon club. Ouais, elle allait venir avec moi. Ouais, elle allait intégrer ce club. Ouais, elle serait à mes côtés.

— On va s'éclater, tu vas voir. Puis au pire je serai ton entraîner personnel, déclarai-je entre deux marches d'escaliers.

Arrivés dans le gymnase, je ne perdis plus de temps pour ouvrir la porte, apercevant au loin des personnes qui s'entraînaient au basketball. Faisant abstraction du monde présent, je me dirigeai tout droit devant moi, ouvrant par la suite une porte qui menait à une sorte de bureau. J'aperçus enfin des cheveux blonds et bouclés voler.

Arwen se retourna vers nous, sourcils levé pour distinguer une certaine appréhension.

—  Boucle d'or, faut qu'on parle et vite, annonçai-je directement.

— Salut Brice. Salut, Roxanne. Que me vaut cette soudaine visite ? nous questionna-t-il de suite.

Toujours la main de Roxanne dans la mienne, d'un mouvement je la fis avancer devant moi, posant ensuite mes mains sur ses épaules.

— Roxanne va rejoindre notre club. D'accord ou non, je m'en fiche de ta réponse. J'ai décidé de l'incruster.

— Sérieusement ? Même s'il y a un petit pourcentage de fille dans le club ? reprit Arwen, suspicieux.

— Oui, elle s'en fiche et moi aussi.

— Mais elle veut jouer comme nous ou...

— Je voulais qu'elle soit manager, mais je ne crois pas que ça l'enchante vraiment, précisai-je. La petite veut se dépenser, alors je penche plutôt pour la faire jouer ; mais pas au même niveau que nous, bien entendu.

— Elle n'a jamais joué au foot ? demanda boucle d'or d'une voix perdue.

— Si, bien sur que si. Mais elle ne sait pas viser, ni taper dans un ballon sans manquer de tomber. Mais bon, ça s'apprend. Il faut juste l'aider. Et puis le club de football ça sert à ça ; apprendre à jouer au football.

— J'ai mon mot à dire là-dessus, ou ? ronchonna Roxanne.

— Oui, ma chérie. Tu peux dire que tu me souhaites en entraîneur spécial et j'accepterai sans tarder, continuai-je, avant de recevoir cette habituelle tape sur mon épaule.

Ah, l'amour.

— D'accord, je commence à comprendre ta requête. Si Roxanne veut se dépenser, alors c'est cool. Puis on aura plus de monde. Les groupes se sont déjà fait au niveau des capacités et habilités. On peut essayer de t'incruster quelque part, c'est faisable, conclu Arwen, en partant chercher un bout de papier et un stylo.

Roxanne eut juste le temps de m'offrir un adorable regard rempli d'amour et de tendresse, que déjà boucle d'or revenait à nos côtés. Il commença à regarder les quelques lignes noires, puis nous proposa ensuite des horaires.

— Mercredi après-midi et samedi c'est parfait. Au moins on pourra faire le chemin ensemble, intervins-je devant le râle de Roxanne.

— Les autres clubs sont vraiment tous pris, ou bien répliqua-t-elle, tandis que j'attrapais le stylo pour noter son prénom sur la feuille.

— Tu vas te retrouver avec cinq autres filles, je constate donc, repris-je. C'est pas grave, même s'il elles ont déjà un niveau, je t'aiderai.

Roxanne Smith est désormais ma coéquipière.

Un sourire machiavélique aux lèvres, je me retournai, apercevant déjà la tête ronchonne de ma petite blonde. Elle est trop mignonne.

— Le cours commencera donc la semaine prochaine, répliqua boucle d'or. Je suis également l'entraîneur des filles ; s'il y a un problème, tu n'auras qu'à me le dire Roxanne. Je viendrai t'aider et au moins cela empêchera Brice d'arrêter son entraînement.

Elle n'aura pas de soucis, crois-moi boucle d'or.

Tout étant enfin signé et réglé, je repris Roxanne à mes côtés, saluant une dernière fois le blondinet. Nous partions ensuite dehors, ravi et content.

— Tu es vraiment lourd. Sache-le Brice Wilson, intervint ma blonde après quelques pas.

— On va s'éclater. Et puis grâce à moi tu as enfin trouvé un club où tu pourras te dépenser, complétai-je, encore très heureux de ma petite affaire.

— Ne viens pas pleurer si j'assomme quelqu'un avec mon ballon.

— Ne t'en fait pas. Si ce n'est pas toi qui te blesse, moi ça me va.

Arrivés devant les barrières du stade, je grimpai dessus. Roxanne ne voulant pas me suivre, elle préférait poser ses bras dessus et regarder droit devant elle.

— Arwen va donc être mon entraîneur. Ça va promettre, marmonna-t-elle près de moi, alors qu'un sourire désormais se forma sur les lèvres.

— Hum. On verra s'il est compétent ou non, murmurai-je, en ressentant une petite main tapoter ma cuisse.

— Tu pues la jalousie, idiot, répliqua-t-elle, alors que je posais un doigt sur son front.

— Évidement, idiote. Je n'ai pas envie que tu offres ton sourire de déesse à d'autres personnes.

— Imbécile, continua-t-elle, avant que je ne frotte ses cheveux pour les désordonné un peu.

— Je t'aime aussi Rox.

Mon sourire s'agrandit de nouveau, heureux de l'entendre rire avec légèreté.

One BoyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant