Chapitre 8

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La fin de la journée arrive enfin mon plan est prêt pour son exécution. Je m'approche donc de son casier où elle trie ses affaires.

-Salut ! On est dans la même classe, tu te souviens de moi ?

Elle me regarde d'abord d'un air perdu. Elle ne me remet pas.

-Je suis Léonie. Et toi c'est September c'est ça ?

Son regard s'éclaire. Je ne sais pas ce qui l'a fait se souvenir de moi mais en tout cas c'est bon.

-Ah oui ! Salut ! Et non moi c'est November.

Elle me répond dans un sourire. Je pense que je ne suis pas la première à l'appeler par un autre prénom, mais ce doit être rare que quelqu'un le fasse exprès. J'aime bien me « tromper » sur le prénom de quelqu'un quand je ne le connais pas encore. Ça me donne l'impression de maîtriser la situation. Mais ce n'est pas aimable.

-Ah oui c'est vrai désolée, je réponds dans un grand sourire. Elle se redresse un peu pour paraître plus grande. Elle était déjà un peu plus grande mais la on peut voir un vrai écart de taille. Je n'aime pas vraiment ça.

-Ce n'est pas grave. Tu voulais me parler ?

-Oui ! Je voulais te parler de James. Tu sais un gars de notre classe, assez prétentieux, les cheveux violets ?

Une lueur d'intérêt apparaît dans ses yeux en même temps qu'elle fronce les sourcils.

-James ? Oui bien sûr que je vois qui c'est. J'ai discuté avec lui et je ne le trouve pas prétentieux !

Je balaie sa remarque d'un geste de la main.

-Peu importe je venais juste t'avertir que si tu t'approchais trop de lui il risquait de t'arriver des trucs.

Je prends un air mystérieux alors que je ris intérieurement. Elle m'a un peu agacée avec ses manières alors je prends plaisir à la perdre. Il y un petit côté garce par ici dis donc !

Mais ma remarque n'a pas l'air de beaucoup lui plaire. Elle s'avance un peu plus près de moi et me demande :

-Est-ce une menace ?

Je souris innocemment et rétorque.

-Non bien sûr que non ! Juste, si tu le fréquentes, ne t'attends pas à grand-chose de sa part, c'est pas quelqu'un pour toi ! je termine malicieusement alors qu'elle s'énerve.

-Sache Miss je ne sais plus ton nom que si je veux être avec quelqu'un je le ferai, que tu l'approuves ou non !

Je ris doucement.

-Bien sûr October ! Ce ne sont pas mes affaires après tout !

Puis je m'éloigne fière de moi avant qu'elle ne me rattrape. Je rejoins Cassiopée fière d'avoir commencé mon nouveau coup.

Amusée par mon air niais elle me demande pourquoi j'ai l'air si contente de moi.

-Parce que ma chère Cassiopée, je suis bien partie pour gagner ce jeu.

Elle me regarde intriguée.

-Ce jeu que tu avais commencé avec James ? Il est la raison de tout ces mystères et bizarreries depuis la rentrée ?

-Quels mystères et bizarreries ? Tout est normal !

Elle se moque un peu de moi j'ai l'impression.

-Ma chère Léonie, tu n'as pas l'habitude de renverser ta nourriture surtout sur d'autres personnes, et tu ne vas jamais parler aux nouveaux comme tu viens de le faire.

Bon elle marque un point. Je n'agis pas comme d'habitude. Mais n'est-ce pas pour le mieux ? Je deviens plus sociable !

-C'est vrai que la nourriture est trop importante pour être gâchée comme hier, mais par contre c'est une bonne chose que je me fasse d'autres amis non ? Parce que toi, tu commences à devenir pénible un peu !

Je la bouscule un peu tout en riant. Je la taquine pour éviter d'autres questions et ça a l'air de bien marcher.

-Eh ! Je ne suis jamais pénible ! C'est plutôt moi qui devrais en avoir marre de te supporter tout les jours !

Je hausse les épaules.

-N'importe quoi ! Bon assez bavarder ! Tu m'as promis une séance coiffure ! Allons chez moi comme ça tu vas pouvoir voir l'état naturel de l'autre qui me sert de demi frère.

Nous rions. Elle sait très bien que je ne suis pas faite pour côtoyer beaucoup d'autres humains hors de mon père et elle. Elle se doute très bien que je déteste l'idée d'avoir un tas de monde chez moi.

-Je suis sûre que tu me le décris pire qu'il n'est en réalité. À mon avis tu exagères tout ses défauts et en réalité c'est juste un gars normal.

-N'importe quoi ! Personne à part lui n'a le pouvoir de marcher aussi fort qu'un éléphant, assez fort pour me réveiller la nuit !

Elle rit d'un air exaspéré de mon insistance. Je la préviens plus sérieusement.

-Par contre je ne sais pas s'il sera là parce qu'il fait souvent du sport à cette heure là !

Sa mère avait raison quand elle disait que son fils faisait beaucoup de sport. Il n'est pas souvent à la maison quand je rentre du lycée et il rentre généralement puant et transpirant.

-Mais dis donc Léonie, tu ne l'aimes pas mais tu as l'air de connaître son emploi du temps par coeur ! À croire que tu t'intéresses un minimum à lui !

-Pas du tout ! C'est juste que, comme je te l'ai dit, il fait beaucoup de bruit, et à ces heures là ont peut aussi sentir son odeur. D'où son surnom de l'éléphant !

-Mouais. Je pense surtout que tu n'as pas pu t'empêcher d'espionner tes colocataires !

Elle me connaît trop bien ça me fait peur ! C'est vrai que j'ai fait attention à leurs habitudes au cas où j'en aurais besoin pour le jeu.

Je refuse tout de même d'admettre qu'elle a raison et je nie tandis que nous partons pour chez moi.

Attablées devant un petit goûter léger, à savoir une pomme pour Cassiopée et trois paquets de gâteaux pour moi, mon père débarque. Il me dit bonjour, salue mon amie et me dit qu'il faut que je révise pour mon bac. Je soupire et lui dit de me faire confiance comme il l'a toujours fait. Il me sourit alors et part.

Il commence déjà à me parler de ça alors que l'année vient de débuter ! Je me demande si ça ne sera pas pire l'année prochaine ! Pour l'instant je me contente de lui dire qu'il me met la pression en parlant de ça mais je crains que cette excuse ne marche qu'un temps !

Et puis de toute façon je compte réellement réviser. Juste pas maintenant. Plus tard. Dans quelques mois.

Toute à mes réflexions, je ne remarque pas que Cassiopée a commencé à se diriger vers ma chambre. Et quand elle passe devant celle qui était autrefois sa chambre quand elle venait ici, elle ne peut s'empêcher de râler face à ce qu'elle est devenue.

La porte étant grande ouverte et James absent, on ne peut que voir le désordre dans lequel la pièce est plongée.

Nous partons donc à l'exploration du refuge de mon demi-frère.

Mon bad b... euh demi-frère !Where stories live. Discover now