Chapitre 3 : Sous la pluie

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Que peut-il bien se passer de spécial sous la pluie ? Des rencontres ? Des aventures extraordinaires ? Ou au contraire des séparations, des faits tout à fait communs ? Quoi qu'il se passe sous la pluie, cela reste différent des moments passés sous le soleil. Certains aiment la pluie d'autres pas, certains aiment marcher sous les gouttes d'eau, d'autres préfèrent les éviter, peu importe de quel côté vous vous trouvez, ne dites pas que la pluie ne vous fait rien. Sur ce, bonne lecture !


Arthur


Mince, il pleut encore aujourd'hui... je hais la pluie, il ne m'arrive que des malheurs quand elle est là, souvent parce que ma mère ne sort jamais dans ces cas-là, alors elle emmagasine sa colère, avant de la déverser sur vous savez qui... Enfin, arrêtons de nous plaindre et concentrons-nous sur le positif : aujourd'hui je vais bosser ma philo avec Ulrich, ça me passera le temps, et je dois dire que sa compagnie n'est pas des plus désagréables. Je décide de partir un peu plus tôt, afin de ne pas croiser ma mère, elle m'a mis une raclée il n'y a pas longtemps et je ne tiens pas tellement à ce qu'elle réitère ce type d'actes trop souvent. Une fois devant le lycée j'attends quelques instants que la grille s'ouvre. Une fois le passage dégagé, il ne me reste plus qu'à me diriger vers mon petit coin pour enfin être tranquille. J'en profite pour penser à tout ce qui m'était arrivé depuis deux semaines. Hm, voyons voir... j'ai fait la connaissance d'Ulrich Lagrange, un chouette type qui a bien voulu devenir mon ami sans nous connaitre moi et mes problèmes. De plus, il fait de son mieux pour que je me sente à l'aise en sa compagnie, et ne dit jamais rien quand j'ai besoin de silence. L'autre jour il m'a même pris dans ses bras alors que je pleurais toutes les larmes de mon corps à cause du mauvais traitement que m'avait infligé ma mère la veille, et ce sans me poser la moindre question indiscrète. Il ignore sûrement encore pourquoi tout le monde m'ignore, et c'est tant mieux, je ne veux pas paraître misérable à ses yeux, et la dernière chose que je veux de lui est sans aucun doute sa pitié, cela me ferait trop mal.

J'entends des bruits de pas venant dans ma direction, c'est lui, je le sais. Il est bien le seul à me rejoindre ici, et je ne suis pas sûr d'accepter que quelqu'un d'autre vienne me voir comme ça, sauf si c'est vraiment nécessaire. Je lève les yeux, c'est bien lui, un parapluie complétement trempé dans la main droite, un sac plastique dans la gauche.

« Bonjour !

- Bonjour. On peut savoir ce qu'il y a dans ce sac ?

- Des beignets, je les ai achetés ce matin en boulangerie, on n'avait plus grand-chose à manger ce matin, alors j'ai juste bu un jus de pomme. »

Il voudra partager ? J'espère secrètement que oui, parce que comme d'habitude je n'ai rien mangé ce matin, mais je n'aimerais pas lui forcer la main ou quoi que ce soit.

« T'en veux ? Je crois qu'au final j'en ai acheté trop, j'ai eu les yeux plus gros que le ventre...

- Si ça peut te dépanner... tu es sûr ?

- Certain !

- Bien, alors ça n'est pas de refus alors. »

Mince, ils sont trop bons ! J'ai presque envie de lui demander le nom de la boulangerie, avant de me rappeler que je n'ai pas d'argent de poche à dépenser dans ce genre d'endroit. Des fois je me surprends à me détester avec beaucoup d'ardeur...

« Ça ne va pas ?

- Rien, je pensais juste à quelque chose de déplaisant, rien de plus. »

Il n'insiste pas, c'est ce que j'aime sans doute le plus chez lui : il sait exactement quand arrêter avec ses questions, comme s'il lisait dans mon esprit. Remarque, s'il pouvait vraiment le faire ce serait super flippant... mouais, espérons que ce soit juste un sacré instinct, rien d'autre.

RainWhere stories live. Discover now