Adja (Kene kou mel ni yow, version française)

Chapitre 21

Chapitre 21

*****Adja****

-On part en lune de miel ?
-Si tu veux aussi on peut aller chez moi. Sois sûre que ma mère et mes sœurs tendrons leurs oreilles pour savoir si tu as crié ou pas ?
-Elles sont si curieuses que ça ?
-Tu n'es pas curieuse toi ? Si Modou ramenait sa femme ici c'est sûr que tu allais écouter.
-Modou est jeune.
-Un jeune deviendra un adulte. Bon fais vite pour qu'on y aille.
-Tu ne m'as encore dire où est ce qu'on va.
-Quand on sera dans la voiture tu sauras. Si tu n'emmènes pas aussi un maillot de bain c'est ton problème mais taches surtout pas de me faire culpabiliser de t'avoir laissé seule au moment où j'irai me baigner.
-Aka féroce (tellement féroce)... ok j'y vais.
-Où est ta mère ?
-A l'intérieur.

J'avance, Khalil me suit. Je pars dans ma chambre, Khalil se dirige vers le salon retrouver ma mère.
Je suis en face de mon armoire, je ne sais pas quoi prendre. Est-ce que ça vous arrive ? J'ai beaucoup d'habits en même temps j'en manque. Je suis devant une tonne d'habits et pourtant je ne sais pas quoi ramener.
Puisque c'est un voyage, pour le trajet je vais mettre un jean et un top simple. Après sûrement on ira diner. J'emmène une robe très classe. Ce qui me fait mal en ce moment c'est que je n'ai même pas d'accessoires pour mariée. Comment en avoir avec ce mariage célébré à la hâte. Je connais bien Khalil il n'a aucune patience. Si je traine il va me trouver ici et me crier dessus.
Finalement j'ai opté pour quelques trucs et j'ai mis dans mon sac. Heureusement que j'ai quelques nécessaires que j'avais gardé, je les range aussi.
J'ai changé de tenue et fais un maquillage discret, juste un contour aux yeux, rouge à lèvre rose mate et un peu de poudre. Je n'ai rien fait de trop.
Je retourne au salon et les trouve en pleine conversation.

-C'est bon...Demande Khalil dés qu'il m'a vu devant la porte.
-Oui c'est bon.
-Maman nous allons y aller.
Dit Khalil, ma mère se lève de là où elle était assise.
-Que dieu vous protège tout au long du trajet. Adja tache d'écouter ton mari.
-Maman tu me conseille comme si je vais au domicile conjugal.
-Je sais mais n'empêche tiens toi bien et sache qui il est pour toi.
-Bon d'accord, on y va. Dis au revoir aux enfants pour moi.
-Je n'y maquerai pas.

Nous quittons et entrons dans la voiture.
Khalil démarre mais ne me dis pas toujours où l'on va. Mais je ne suis pas folle, quand il est passé par le croisement de Camberène j'ai su qu'on sort de Dakar. C'est sûr qu'on va à la petite côte, soit Saly ou Somone. Je le laisse faire son intéressant.

-J'espère qu'on n'ira pas à l'hôtel et y trouver un de tes ex gars.
-Et pourquoi tu me dis cela, gâchant la discussion par la même occasion ?
-Il faut se parer à toute éventualité.
-Déjà je n'ai pas fait le tour du Sénégal pour collectionner les hommes, en plus j'ai arrêté ça depuis longtemps.
-Ca vaut mieux pour toi en tout cas.
-Tu ne me crois toujours pas ?
-Tu penses que si je ne te croyais pas j'allais t'épouser ?
-La façon dont tu t'exprimes laisse penser le contraire.
-Je n'ai rien dit de mal. Mais on ne sait jamais, on peut y trouver une de mes ex.

Au moins la conversation lui fait rire. Je sais pas quoi lui répondre.
Je changee de sujet.

-Comment vont les enfants.
-Ils vont bien.
-J'espère qu'ils ne vont pas me voir comme leur marâtre, que je n'ai que faire d'eux ?
-Mouhammed ne se préoccupe de rien, et Rokhaya est une enfant, elle ne sait même pas ce qui se passe.
-Ok.
-Madame s'il ne s'agit que de mes enfants, ne t'inquiète pas. Je les connais bien, c'est moi qui les ai éduqués. Si tu les adoptes ils t'adopteront. C'est pas un problème.

-En plus ils sont tous mignons.
-Ils ressemblent à leur papa.
-Si si s'il ne se transforme pas en lion, il est tout mignon.
-Si je me mets en colère c'est qu'on m'a provoqué.

Je sais que ces mots me reviennent, donc je vais l'ignorer.

*******

J'avais pas tort hein. Khalil nous a amené à Somone. Waouh ! L'hôtel est magnifique. Le bagagiste nous a accueillis en prenant nos bagages. Après, puisque Khalil avait appelé pour faire la réservation, il a juste récupéré les clés. L'accueil nous souhaite un bon séjour, on se dirige vers notre chambre.
Je m'assois sur le lit en me plaignant « je suis fatiguée ». Khalil me regarde mal.

-Entre toi et moi, qui doit être le plus fatigué ?
-Ce n'est pas parce que je n'ai pas conduit que je ne devrais pas non plus être fatiguée.

En plus j'avais sommeil mais j'ai pas dormi parce que je ne voulais pas te laisser seul.

-Si t'avais dormi j'allais te réveiller.
-Tu sais quoi je vais aller couler un bain et nous allons jouer là dedans.
-Ok je t'attends.
-Tu peux te déshabiller hein, ou bien je peux le faire pour toi.
-La deuxième option.
-J'arrive.

J'entre dans la salle de bain, prépare un bon bain moussant relaxant.
Je retourne dans la chambre et me mets face à mon mari pour lui faire exactement ce qu'il voulait, je me déshabille aussi. Après j'attrape sa main et on entre dans la baignoire. Si nous étions des toubabs on allait savourer notre champagne. Mais bon c'est pas grave, notre bain est super.
Vous savez que les choses commencent par un bain mais ça finit autrement. Mariage consommé. Même si nous avons consommé le mariage avant de l'avoir scellé.
Comme je l'avais dit, nous avons passé la soirée dans le restaurant de l'hôtel, j'ai mis une belle robe, mon mari un pantalon, veste et chemise. Il est tout beau, comme d'habitude.
Le lendemain, nous avons opté pour une journée piscine. Ce qui me plait le plus dans cet hôtel c'est qu'il n'y a pas trop de monde. J'en vois peu. Encore heureux car y'a des moments où tu as besoins d'intimité.
Le surlendemain, on a fait une sortie. Khalil n'avait pas envie qu'on reste à l'hôtel. Alors on a fait une promenade un peu partout dans la ville.
En tout, nous avons fait 3 jours avant de rentrer.

******

Au retour, dans la voiture.

-Mon chéri je peux te demander un service ?
-Lequel ?
-Tu sais pour ma mère je me suis toujours abstenue pour garder ma virginité, est ce que tu peux entrer le lui confirmer quand on arrivera ?

Je regarde Khalil, on dirait qu'il hésite. Mon dieu, je t'en supplie, fais qu'il ne me lâche pas en ce moment où j'ai le plus besoin de lui.

-Si je t'ai amenée à l'hôtel, c'est parce que je veux que personne ne sache ce qui se passe.

Donc ça, même si tu ne me le demande pas j'avais prévu de le faire.

-Alhamdoulilah.
-C'est tout ?
-Oui c'est tout.

*****

Dans la mesure où officiellement je suis vierge. Quand Khalil m'a déposée chez moi, je force une démarche anormale. Nos voisins aiment trop s'assoir dans la rue, ils sont là entrain de me regarder, tellement curieux. Mais ça ne m'arrange pas du tout. Je faisais genre que ça fait mal un peu.
Khalil me regarde et rigole.
On entre, ma mère rend grâce à dieu. Moi j'entre dans ma chambre et mets sous la couette.
Quand j'ai su que Khalil était parti, ma mère entre dans la chambre. Elle a chanté des louanges qui m'ont donnée une chair de poule et m'ont fait pleurer. Je ne mérite pas ce qu'elle est entrain de dire.
J'avais dit que j'allais faire un « mbakhal ». J'appelle Lala pour qu'elle coordonne les choses. Dié si je l'appelle elle va m'insulter.

*****

Au Sénégal, surtout les gens de mon quartier, ils répondent toujours présents quand tu les appelle. Je n'ai pas fait le « labane », c'est pas bon ces trucs là. Je suis couchée sur mon lit, les gens sont venus me voir. On a préparé notre « mbakhal » et tout le monde a mangé.