Adja (Kene kou mel ni yow, version française)

Chapitre 31

  Chapitre 31

***** Adja*****

Quand je réfléchis à ce que je dois lui répondre, il me tourne le dos, tire la couette par-dessus lu et fait comme si je n'étais pas dans la chambre.
Si je me mets à parler ca risque de se transformer en dispute. Je ne vis pas seule sous ce toit. Mes problèmes je peux les régler en douce sans que personne n'en aie vent.
Je me mets au lit pour dormir moi aussi.
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Lorsque mon réveil sonne comme d'habitude, je sors du lit et vais préparer Ahmed pour l'école et le laisse aller prendre son petit déjeuner avec les autres enfants devant se rendre eux aussi en cour. Je remonte ensuite réveiller son père avant de redescendre lui préparer son petit déjeuner à lui aussi. Je lui prépare ce qu'il aime le plus c'est-à-dire des crêpes avec beaucoup de fromage vu qu'il n'aime pas trop le chocolat. Je prépare aussi son café avant de le retrouver dans notre chambre.
Je lui ai servi son plat et il mange. Je voulais aussi lui faire la causette mais franchement mon cœur n'y est pas.
Je pouvais tricher avec mes prétendants pour avoir ce que je voulais mais là, ce n'est pas le même contexte. Khalil m'a accusé alors que je n'ai rien fait. Même s'il n'ose pas me le dire en face, je sais qu'il pense que Gora est mon amant et c'est ce qui est à l'origine de cette histoire. C'est vrai que dans ma vie j'ai eu à faire énormément d'erreur mais cela ne justifie en rien son comportement. Khalil si quelqu'un l'appelai pour lui dire qu'il m'a aperçu dans un hôtel avec un autre homme, il me répudiera sur le coup sans avoir besoin de preuve tellement il n'a pas confiance en moi. Ce ne peut plus durer. La confiance de Khalil il va me falloir la gagner et cela par tous les moyens. Lorsqu'il a fini de manger, il ne m'a même pas dit si c'était bon ou pas. Il a juste pris son attaché case avant de quitter la chambre.
Que pensez vous que je puisse dire de ca ??????
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Depuis le départ de Khalil je n'ai pas bougé de là ou je suis. Je n'ai même pas encore pris mon petit déjeuner tellement que je suis inquiète. Dieu sait que je n'ai aucune envie de nourriture. Vous pouvez dire que je suis casse pied, mais je n'ai jamais aimé les disputes. J'en ai même horreur.
Je ne sais pas si en se moment je dois faire la têtue et aller au travail, ou bien rester à la maison comme le veut mon mari. Dieu m'en sois témoin, je suis vraiment confuse.
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Me rendant compte que rester ainsi ne mène a rien, je me lève, me prend une douche, me prépare puis prend mon sac. Au moment de sortir, je croise ma belle sœur.

-Mais Adja tu es en retard aujourd'hui.
-C'est juste parce que je me suis réveillée avec un mal de tête.
-Du courage.

Je la laisse là et continue ma route. Je n'osais pas lui dire que je ne suis pas partie travailler parce que Khalil me l'a interdit. Si je le disais à quelqu'un on me demandera pourquoi mon mari ne veut plus que je travail et les raisons, je ne peux les dire.
Ma belle mère quant à elle, si elle sait que mon mari et nous sommes disputés et que c'est à cause du travail, elle sera contente. Et l'autre, je ne sais vraiment pas ce qu'elle attend pour rentrer. Ces vacances deviennent longues. Ça dure depuis plus d'un mois, je me demande quel genre de travail permet d'aussi longs congés.

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Je n'ai pas le courage de me rendre au travail alors qu'on m'a menacée de me répudier si je le faisais. Je mettrai toujours mon ménage en dessus du travail. Dans la mesure où je pouvais pas rester à la maison et me tourner les pouces, j'ai opté pour aller chez ma mère.
J'ai besoin de parler de tout ça avec quelqu'un. Un avis extérieur me fera du bien. Je connais Dié, si je lui en parle, elle me sommera d'aller au travail. Ma mère me disait qu'une célibataire ne pouvais pas conseiller une mariée car la première e peut savoir ce que vit la seconde.
Ma mère était surprise de me vor. C'est la première fois que je viens ici sans l'avoir prévenu avant.

-Adja Astou, comment vas-tu ?
-Je vais bien maman chérie.
-Et ta belle-famille, j'espère que tout le monde va bien.
-Oui maman tout le monde va bien.
-Pourtant je me disais que j'allais t'appeler et Dieu t'a amené ici.
-M'appeler pourquoi ? Y a-t-il un problème.
-Par la grâce de Dieu il n'y a aucun problème.
-Comme on dit toute personne que tu connais connait quelqu'un qui te connait.
-Tu parles de qui là ?
-Tu te souviens de ma cliente, Adja Ndatté ?
-Vaguement.
-En effet, elle connait bien ta belle-mère.
-Ah oui.
-Oui, oui !!!
-C'est vrai qu'on peut dire que tout le monde se connait.
-Puisque tu le sais ça me rassure.
-Que t'as-dit Adja Ndatté à propos de ma belle-mère ?
-Elle m'a dit du bien d'elle mais comme tu dois t'en douter, quand les gens commencent par le bien il faut toujours qu'ils en rajoutent. Elle m'a dit que c'était quelqu'un de compliqué. Moi je lui ai simplement dit ce que je savais.
-Que lui as-tu dit ?
-Je connais très bien ma fille, si elle avait un problème avec sa belle-mère, elle viendrait m'en parler. Vu qu'elle ne m'a encore rien dit, je pense qu'il ne se passe rien entre elles.
-Même si ma belle-mère est problématique, je ne lui donne pas l'occasion de me le montrer.
-Et tu a raison.
-Maman dès le début ma belle-mère m'a bien fait comprendre qu'elle ne m'aime pas et qu'elle préfère une belle fille de son sang.
- Cela même si tu ne me l'avais pas di je m'en doutais. De ce que je sais tu es la seule de ses belles filles qui ne fasse pas partie de sa famille.
- Voilà, et elle me le fait bien comprendre.
-Comment ça elle te le fait comprendre ? Vous vous disputez ?
-Elle et moi n'avons eu qu'un seul problème et je ne pensais pas que ce soit nécessaire de te le dire.
-Quel genre de problème ?
-Elle a dit qu'on ne m'a pas marié pour que je travail.
-On dira qu'elle a oublié que tu travaillais déjà avant que Khalil ne t'épouse.
-Lorsque Khalil l'a su, il a pris ma défense, c'est pourquoi j'ai continué le travail. Mais à cet instant ci je le regrette, quand ma belle-mère n'a pas voulu que je continue, j'aurais dû obéir. Peut-être qu'alors je n'aurais pas à vivre tous ces discordes avec Khalil.
- Qu'est-ce que tu dis ? Quel genre de discorde ?
-Maman aujourd'hui je devais aller au travail.
-Je pensais que le salon n'était pas ouvert.
-Bien sûr que c'est ouvert, c'est Khalil qui m'a interdit d'y aller.
-Que s'est-il passé pour qu'il te l'interdise ?
-Nous nous sommes disputés.
-Juste à cause d'une dispute il t'a interdit d'aller travailler ?
-Hier Nogaye avait un invité et comme elle devait passer chez elle prendre quelque affaire, je me suis posée pour discuter avec lui en attendant le son retour et là, Khalil est arrivé et s'est fâché en nous voyant.
-Pourquoi Khalil se fâcherai juste parce que tu discuté avec un visiteur ? Etait-ce un homme ?
-Bien sûr que c'était un homme.
-Khalil est juste jaloux.
-Ma peu importe son taux de jalousie, il n'avait pas à réagir comme s'il m'avait surpris dans une chambre avec un homme. En tout cas je ne veux pas arrêter le travail.
-Je vais discuter avec Khalil. J'en suis sûre que c'est juste un malentendu.
Peut-être que si tu lui parle ça ira. Khalil ne me calcule même pas. Aujourd'hui il m'a certifié que si j'allais travailler il me répudiera. Tu trouves ça normal qu'il me menace pour des histoires de travail ?
-Les hommes ne font que menacer car il pense que c'est leur seul moyen d'obtenir ce qu'il désire.
-Il existe aussi la manière douce. Et Fanta comment s'en sort elle avec les études ?
Parler de Fanta pour changer de sujet. Parler de mes problèmes ne fait que m'asphyxier. Je voudrais oublier pour un moment Khalil.

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Je suis là à discuter avec les enfants sans me rendre compte de l'heure jusqu'à ce que mon téléphone sonne.
C'est Khalil, il est 18h et il doit déjà avoir fini le travail.
Tout d'un coup je me rappelle ne pas lui avoir demandé la permission. Ça va barder.

-Allo
-Adja je te dis de faire ceci mais tu décides de faire ce qui te plait.
- Attend Khalil ne te méprend pas.
-Je suis un Ndiaye de nom, je ne reviens jamais sur ma parole.
-Mais Khalil je ne suis pas allée travailler, je suis chez ma mère. Comme que je ne faisais rien j'ai décidé de lui rendre visite.

Sans même me répondre, il m'a raccroché au nez.
Je ne vais pas lui faciliter la tâche.
Je le rappelle et dès qu'il décroche je me mets à parler.

-Avant de me raccrocher au nez laisse-moi au moins parler.
-J'arrive.

Ne sachant pas quoi répondre, je raccroche.
S'il passe me prendre je ne m'en plaindrais pas. Franchement je ne veux dépenser mon argent en taxi.

*********

Peu de temps après Khalil fait son apparition. Ma mère demande aux enfants de sortir car elle veut s'entretenir seule avec mon mari. Palpitante de peur, je sors avec les enfants.

- Adja qu'as-tu fait pour que ton mari se fâche ?

Fanta si je la frappe elle mourra ? Je ne sais pas pourquoi cette gamine me prend pour son égale.

-Tu pense que c'est toujours moi la fautive ?
-Je connais Khalil, il n'a aucun problème, si vous vous faite la tête ça doit surement venir de toi.
- Je ne vais même pas te répondre traitresse va. Tu prends son parti.

Tout d'un coup j'entends ma mère qui m'appelle. Je retourne au salon et m'assied.

-Khalil m'a dit que pour que je puisse comprendre ce qui se passe maintenant, il me faut connaitre toute l'histoire.
-Adja si tu narres une histoire, tu dois tout raconter. Ne prends pas juste la partie qui t'arrange. Dis-lui tout depuis le début.

Non, non je ne pense même pas à raconter à ma mère tout ce que j'ai fait. Je la connais très bien si je lui dis elle ne me le pardonnera jamais.