Chapitre 27

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Chapitre 27


*****Khalil*****

Actuellement je suis dans le salon en train de prendre mon petit déjeuner, accompagné par Adja. Elle s'est réveillée avant moi car il fallait qu'elle prépare Mouhamed pour l'école. Quant à Rokhaya elle dort toujours et c'est tant mieux sinon en ce moment elle serait là à me fatiguer.
Je finis et pose ma fourchette.

-Mon amour toi aussi...tu n'as rien mangé.
-Tu sous-estime tout ce que j'ai mangé.
-Bien sûr que si, tu n'as même fini ton assiette. Tu n'as pas aimé ?
-Ma femme ne prépare jamais un truc qui n'est pas bon.
-Ça fait plaisir à entendre. Wa dis-moi que veux-tu que je prépare pour le déjeuner ?
-Je ne suis pas difficile tu sais, du moment où ce n'est pas du « mbakhal » c'est bon.
-Ce n'est pas cette réponse que j'attendais. Dis moi ce dont tu as envie de manger aujourd'hui comme ça je vais aller au marché acheter tous les nécessaires et te le cuisiner comme il faut.
-Un mafé alors, avec de la viande bien sûr.
-Toi aussi, bien sûr que je vais le préparer avec de la viande. En plus ça fait un moment qu'on n'a pas mangé de mafé dans cette maison. Vas travailler, à ton retour tu sauras que tu as laissé et retrouvé par la même occasion une vraie femme chez toi.
-Je t'ai choisi moi-même, je sais que je ne serais pas déçu.
-Tu sais que tu étais un peu mort, mais c'est moi qui vais te ressusciter.
-Arrête de dire ça. Mon café s'est refroidi.
-Attend que j'aille te le réchauffer.

Elle me prend la tasse des mains et sort du salon.
Souvent je repense sur ce par quoi on est passé elle et moi.
Adja et moi c'est toute une histoire. Avec tout ce qu'elle me faisait croire à nos débuts, quand j'ai su tout ce qu'elle faisait, on a rompu, je lui donné une seconde chance croyant qu'Adja avait changé. Elle avait recommencé ses mauvaises habitudes jusqu'à ce que je la chope encore une fois et que je la frappe. A ce moment j'étais vraiment énervé. Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas violent. La preuve, j'ai toujours conservé mon self-control avec Coura malgré tout ce qu'elle m'a fait.
Adja revient avec mon café, je le bois, prend mon sac, elle me raccompagne jusqu'à la voiture pour ensuite retourner à la maison. Adja est une vraie femme sénégalaise, elle regarde trop de théâtres. Non je rigole. Tout homme aimerait avoir une femme comme la mienne. Une femme qui exécute tous tes désirs, une femme, qui, du matin au soir ne cherche que ce qui peut te faire plaisir, il n'y a que ça qui l'importe.
Coura est au Sénégal ces temps-ci. J'ai entendu dire qu'elle ne fait que se pavaner, à ne chercher que des programmes du matin au soir. Cette femme ne cessera jamais de m'étonner. Rien qu'à l'avoir au téléphone me suffit largement. Mais après ça permettra aux enfants de la voir. En plus aujourd'hui c'est vendredi, après la descente il faudrait que je les amène à HLM chez leurs grands parents auprès de leur mère. Le week-end passé quand je les ai amenés, j'ai été trop ingrat, je ne suis pas entré dans la maison. J'ai appelé Coura pour qu'elle sorte prendre les enfants et je suis parti. Apparemment mon oncle n'a pas aimé mon geste, il a appelé ma mère pour se plaindre. Et cette dernière m'a bien réprimandé, c'est pourquoi aujourd'hui je n'avais pas le choix, il faut que j'entre dans la maison saluer et jouer à l'hypocrite.
Je ne peux rien refuser à ma mère mais elle aussi refuse de comprendre ma position. Mon oncle, hormis le fait qu'il prenne la partie de sa fille en disant qu'il n'y ait pour rien concernant mon problème avec Coura, je lui en veux parce que j'ai su de source sûr que c'est lui qui conseillait à Coura de mettre en œuvre pour que je la frappe comme ça elle me trainerait au tribunal et qu'on divise mon salaire en deux. Comment une personne peut faire cette chose ignoble au fils de ta sœur de même père et même mère. Il se trouve juste que j'adore ma mère et je ne sais que faire d'elle.

********

Ma journée ? Comme d'habitude, rien d'intéressant à signaler. Travailler sur des programmes toute la journée. C'est passionnant, ça ne l'est pas... de toutes les façons tous les boulots sont chiants. On aurait tous voulu rester chez nous et que l'argent nous y trouve.
Je suis en train de manger, après m'être reposé un peu, ma mère me rejoint dans le salon. Avant que je ne dise quoi que ce soit, elle demande si je n'ai pas oublié ce dont on a parlé vendredi soir. Si elle veut juste que j'entre saluer on oncle, ça ne sera pas un problème.
Adja a déjà préparé les enfants. Je la regarde, elle fait une tête triste.

-Tu peux me dire pourquoi tu as cette mine ?
-Parce que tu vas voir ton ex-femme.
-Tu sais bien que je ne vais pas voir Coura, j'emmène mes enfants voir leur mère.
-Je n'ai pas confiance en cette femme. Je sens qu'elle n'en a pas encore fini avec toi.
-Arrête de jouer avec ton esprit.
-Si Coura n'en avait pas fini de moi, on n'aurait pas divorcé. En plus tout ce que je t'avais dit l'autre jour ne t'a pas suffi ? Adja vraiment je t'aime trop, j'aime te faire plaisir mais franchement le fait de toujours revenir sur les mêmes choses ça soule.
-Ce n'est pas la peine de t'énerver aussi.
-Non je ne suis pas énervé.
-Maintenant vas-y et reviens en paix. Ne dure pas aussi.
-Non je ne vais pas durer, j'en ai même pas envie.

Elle m'aide à entrer les quelques affaires des enfants dans la voiture, on se dit au revoir et je démarre.
Un père n'est pas une mère, les enfants sont tellement contents, ils savent qu'on va chez leur mère. En ce moment, ils ont même oublié qui est Khalil Ndiaye.

******

Nous sommes arrivés, aujourd'hui je n'ose pas faire comme la dernière fois, enter par force.

-Assalamou aleykoum.
-Wa aleykoum salam.

Je ne suis pas encore entré dans le salon mais je reconnais la voix de la maman de Coura, c'est elle qui m'a répondu alors.
Coura sort et nous rejoint avant qu'on entre dans le salon.

-Mes enfants sont là. Elle s'accroupit et les embrasse.
-Les enfants comment vous allez ? J'espère que je vous ai manqué ?

Le spectacle commence à me souler, je les contourne et entre. Je retrouve son père, sa mère et son frère. Je salut chacun avant de m'assoir.
La mère de Coura a toujours été quelqu'un de spécial. Elle n'a rien à avoir avec son mari. Y'a qu'elle qui a pris la peine de me saluer comme il faut en demandant comment vont les membres de ma famille. Mon oncle, on dirait que ce n'est même pas lui qui se plaignait la fois dernière pour que j'entre dans la maison.
Je regarde ma montre, à 15 minutes je pars.
Tout à coup Coura débarque et me dit :
-Khalil je peux te voir, j'ai à te parler...
Ça sent les emmerdes. Je ne sais pas quand est ce que je me débarrasserais de cette femme. Je me lève et la suit, elle me fait entrer dans sa chambre.
On s'assoit.

-Y a un problème ?
-Non il n'y a pas de problème. En fait je voulais qu'on discute.
-A propos de quoi ?
-Khalil j'ai bien réfléchis et je me suis rendu compte que je t'aime toujours.

Non mais cette femme se fout de moi ou c'est moi qui n'aie pas bien entendu ???

Adja (Kene kou mel ni yow, version française)Where stories live. Discover now