Adja (Kene kou mel ni yow, version française)

Chapitre 24

  Chapitre 24

*****Adja*****

Je pense vraiment que cette bonne dame me cherche. Je n'ai rien à lui dire, Khalil dort dans la chambre, qu'il vienne gérer sa mère. Mon mari n'est pas au boulot aujourd'hui, c'est férié.
J'entre dans la chambre, le regarde longuement et là mon cœur que se serre, je me dis que ce n'est pas grave. Noyage comprendra. Je ne vais pas lui bousiller son sommeil. Pour des détails.
Je fais demi-tour, ma belle-mère est toujours sur la même place, le visage bien serré. Je ne sais plus quoi penser. Et pourtant je ne lui ai rien fait. Peut-être que c'est le fait que Khalil ait répudié sa nièce qui lui fait mal, mais je n'y suis pour rien vraiment pour qu'elle veuille mettre tout sur mon dos.

******

Je ne sais pas quelle heure il fait en ce moment. Mon ventre fait des bruits bizarres. J'étais sur le point de demander à Nafi un truc quand j'entends Khalil saluer.
Depuis 5h du matin je suis à laver le linge alors que lui il dormait. C'est dur j'espère qu'on ne le fait pas fréquemment. Si ça se fait chaque semaine, je ne donne pas cher de mon corps.

-Comment allez-vous ?
-Cava.
-Adja que fais-tu là ? T'es pas partie au boulot ?

Celle qui m'a empêchée d'aller bosser est dans le salon OK, vas lui parler.

-C'est à cause du linge.
-C'est pour ça que tu n'es pas allée au boulot. Ok arrête ça et viens préparer mon petit déjeuner.
Ah les hommes sénégalais, quand ils ont des épouses ils se prennent pour des rois. Je voudrais savoir ce qu'il aurait fait si je n'étais pas là.
Pas besoin d'en débattre, en plus je prendrais le mien par la même occasion.

******

On était dans le salon en train de petit déjeuner quand Khalil me dit :

-Si Nogaye te revoit tu verras. Je ne sais pas ce qui t'empêche d'y aller.

Je lève les yeux vers sa mère qui me regarde aussi, je regarde Khalil.

-Demande à maman Khoudia.
-Oui c'est moi qui lui ai dit de ne pas y aller... lui répond sa mère.
-Pourquoi cela maman ?
-Si elle part travailler qui va terminer la lessive ?
-Maman tu rigole j'espère ? Tu lui as interdit d'aller au boulot à cause de la lessive. Avec toutes les femmes qui se trouvent dans la maison.
-Si c'était un travail noble je n'allais pas lui interdire. Demande-lui ce qu'elle m'a répondu quand je lui ai demandé...
-Maman je t'ai dit que nous sommes des élèves et nous apprenons.
-Donc appelle ça un apprentissage au lieu d'un boulot.
-Ce n'est pas grave, je vais gérer ça. Tu ouvriras ton propre salon.
-QUOI ?

Maman Khoudia et moi avons crié en cœur. Nous sommes toutes les deux étonnées.

-Vous avez bien entendu. N'est-ce pas que tu veux qu'elle reste à la maison car elle n'y gagne rien. Si je me détache de mes quelques engagements je m'occuperai de ce projet.

Là j'ai juste envie de le serrer dans mes bras et de l'embrasser mais puisque la maman est assise je dois me retenir.

-Khalil je pense que tu te fiches de moi. Avant de faire une chose pour quelqu'un d'autre fais le d'abord pour ta propre famille.

Ah c'est vieille dame franchement...

-Comment ça ?
-Ma fille ainée ne t'avait-elle pas demandé de l'aider pour faire du commerce.
-Mais Dior n'a rien dit de concret. Elle en a juste parlé comme ça.
-DIOR, DIOR. Adja appelle-moi Dior.

Je me lève et vais chercher Dior. Cette femme ne veut pas mon bonheur.

-Dior vient répondre à ta maman.
-Que me veut ma mère ? Elle ne voit pas que je suis occupée ?
-Elle est dans le salon.

Dior se lève, on se dirige vers le salon. Ça va le linge est presque fini.
On arrive, elle se met à côté de sa mère et moi de mon mari.

-Adja pas la peine de t'assoir, va continuer la lessive il fait tard.

Eh dieu. Je me relève et pars. Je retrouve Nafi.

-Nafi tu ne vas pas prendre ton petit déjeuner ?
-Il n'en reste pas beaucoup. Quand Dior reviendra on finit vite fait. Que lui veut sa mère ?
-Dis-le-moi si tu en sais quelque chose. Tu m'as vue revenir ici non ? C'est parce que maman m'a chassée.
-Ok. Pas la peine d'attendre, finissons-en.
-Et moi qui dois faire le ménage, je ne suis pas encore prête de me reposer.
-Courage.
-Mais je voulais te demander une chose.
-C'est quoi ?
-J'espère que maman ne sort pas le linge fréquemment.
-Chaque 15 jours. Mais c'est normal que ça soit beaucoup parce que c'est pour toute la maison.
-Ok.

On s'y remet encore.

*******

Nous avons terminé et j'ai fini aussi de faire le ménage.
Je prends une douche, m'habille bien. J'avais une taille basse en wax. Oh je suis vraiment une dame !!!
Je rejoins mon mari.

-Tu es magnifique.

Dior c'est vraiment ma copine. Je la préfère de loin à sa mère.

-Tu as vu. Juste pour te faire plaisir.
-Ton wax est joli machallah.

Khalil me regarde et sourit.

-Tu ris pourquoi ?
-Pour rien.
-Si ! Y'a quelque chose.
-Dior a raison, tu es magnifique.
-Ça te fait plaisir.
-Tu ne porte jamais un truc qui me déplait.
-Khalil tu en es où avec les médicaments de ton oncle Mor ?

Il fallait vraiment que ma belle-mère gâche notre moment.

-J'ai été très clair avec oncle Mor, qu'il m'amène une ordonnance pour que j'achète les médicaments, depuis lors je n'ai plus eu de ses nouvelles.
-Khalil tu es malade ou quoi ?
-Mais maman, tu sais bien qu'oncle Mor n'a rien du tout.
-Un gros gaillard comme Mor vient vous soumettre son problème et vous dite qu'il n'en ai rien. Je ne sais pas pourquoi mes enfants sont si mal élevés.
-Je ne reviendrais pas sur ce que j'ai dit. Celui qui me soumet son problème je le règle si je le peux. Mais qu'on ne me prenne pas pour un idiot. Oncle Mor s'il veut gérer sa dépense qu'il me le dise au lieu de créer de fausses maladies.
-Ay Khalil, il se peut qu'il soit malade, mais qu'il soit fâché parce que tu lui as demandé des preuves.
-Adja je connais bien mon oncle, je sais ce que je fais. Même ma mère, elle fait genre mais elle connait son frère plus que moi.

Moi-même je ne sais pas de quoi je me mêle. On m'a aussi regardé mal alors que j'y suis pour rien.
Peu après, Anta nous appelle à manger.

*****

-Donc je laisse tomber le travail ?

Khalil et moi sommes seuls dans notre chambre.

-C'est à toi de voir.
-Ca ne dépend pas de moi. Et ta mère ?
-Si tu as envie d'aller d'y retourner vas-y. Je m'occupe de ma mère.
-Et ce dont tu parlais tout à l'heure ? Ou bien ce n'est plus d'actualité ?
-Qu'est ce j'avais dit encore ?
-Mon salon bien-sûr...
-Non c'est toujours le cas. Et comme je l'avais dit, je suis sur trop de choses, on s'en occupera après ça.
-Ok.

Je me recouche et me blottis dans les bras de mon mari.

******

Ce matin en me réveillant j'hésitais entre aller travailler ou ne pas y aller, mais après avoir préparé à Khalil le petit déjeuner avant qu'il n'aille au boulot, il me dit qu'il m'autorise à y aller. Donc je m'en fous de ma belle-mère, après tout je ne suis pas mariée à elle.
Je termine le ménage, prends un bain. J'entre dans le salon et leur dit que je vais au boulot.
Je m'éclipse avant qu'ils ne régissent. Je sais que quand je serais de retour ça sera bonjour les problèmes mais on n'y est pas encore.