Chapitre 05

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__ J'avais demandé à ma mère de renvoyer tous le monde. Pourquoi êtes-vous encore ici ? :  demanda Adriano sèchement

  Perturbée par cette voix à la fois virile et dure, Ambre se retourna lentement.

Première erreur !

Elle avait déjà reconnu ce timbre particulier, au souvenir de la discussion houleuse qu'elle avait écouté plus tôt. Et elle ne s'étonna point de faire face à un homme.

Cependant si le premier constat était plus que prévisible, le second, lui, eu le mérite de troubler Ambre plus qu'elle ne l'était déjà.

Nina lui avait dit beaucoup de chose sur l'homme en face d'elle.
Mais elle avait certainement et fâcheusement oublié le plus flagrant.

Adriano Cavallarie était l'homme le plus beau qu'elle n'aurait jamais espéré voir même dans ses rêves les plus fous.

Et ce constat là aussi était déstabilisant. Or la jeune femme ne voulait rien montrer de son trouble. Alors elle garda un visage impassible et plongea ses yeux dans les siens.

Grave erreur !

Décidément Ambre croyait de plus en plus qu'elle n'avait pas suffisamment été préparé à les affronter.
En effet, comment pouvait-elle affronter des yeux si intense.
Tellement intense qu'elle ne pouvait dire de quelle couleur ils étaient. Alors elle s'attarda sur autre chose.

Seulement là encore, elle fit une erreur !

La haute carrure qu'elle avait vu par l'ouverture de la porte était plus imposante de près.
Environ dix mètres les séparaient. Et Ambre voulu reculer lorsqu'il s'avança.

La démarche conquérante.
Les épaules larges.
Le torse musclé.
Les bras vigoureux.

Visibles au travers d'une chemise blanche, ouverte sur les trois premiers boutons.

Ambre ne recula pas pour autant. Au contraire lorsqu'il fut près d'elle, la jeune femme s'approcha. D'un pas.

Grossière erreur, encore une fois!

__ J'ai dit: pourquoi êtes-vous encore ici ? : gronda-t-il le regard fixer au sien

Ambre resta silencieuse.

Trop occupé à essayer de faire abstraction du souffle chaud et mentholé d'Adriano sur son visage.
Trop occupé à calmer les battements de son coeur qui s'étaient affolé par la simple inhalation du parfum suave et brut qu'il dégageait.

Enivrant.

Oui, c'est cela, il était enivrant.

Bon Dieu pourquoi ne s'était-elle pas reculer !

__ vous ferez mieux de me répondre, avant que je ne perde patience. Je n'aime pas me répéter.

Moi aussi se dit-elle intérieurement.
Mais avant de pouvoir extérioriser sa pensé. María qui arriva au même moment, prit la parole.

__ Mr. Adriano, Ambre est une nouvelle employé. Et elle s'apprêtait à rentrer chez elle, n'est-ce pas ? : dit María en prenant place à ses côtés

La jeune femme ne répondit rien. De toute façon il n'y avait plus rien à ajouter. Si elle se risquait à ne serait-ce que dire un mot, juste un seul, elle craignait fortement d'exposer la vulnérabilité qui peignait sa voix. Or, vulnérable? Non, elle ne devrait pas l'être. Jamais.

Elle se l'interdisait. Pourtant...

Ambre détourna son regard de celui d'Adriano pour le poser sur María. Elle lui offrit un signe de tête comme pour la saluer, avant de tourner les talons et s'en aller sans un regard en arrière.

Pas un mot de plus.
Pas un regard en plus.
Juste un départ de suite.

Prenant presque ses jambes à son cou, Ambre quitta le manoir.
La nuit était déjà tombé lorsqu'elle arriva enfin chez elle.
Comme d'habitude, sa marraine l'attendait.

__ Ma chérie  tu es enfin là. Je commençait à m'inquiéter : déclara Élise à peine ambre eut-elle passé le pas de la porte.

__ Je suis là, marraine, ne t'inquiète pas : assura-t-elle

Comme ci Élise n'avait rien compris de sa phrase, elle s'avança et pris Ambre dans ses bras.

__ Tu n'as rien ? Ça va ? : Demanda Élise en l'examinant sous toutes les coutures.

__ Je vais très bien : rassura Ambre
Pourquoi me regardes-tu comme ci je sortait de l'enfer ? Sans hyperboliser la chose, bien sûr : demanda-t-elle

__ Parce que c'est exactement de là que tu sors ma chérie : répliqua Élise

Ambre retira sa veste et regarda sa marraine en soupirant. Pouvait-elle en vouloir à Élise de dramatiser la situation ? Bien sûr que non. Elle même qualifiait les membres de cette famille de démons. Et cela ne changera pas de si tôt.

__  Viens dîner chérie. Je t'ai préparé un bon petit plat. Un de tes préférer : ajouta Élise pour changer de sujet.

Cela la jeune femme le comprit. C'est toujours douloureux de parler de ses bourreaux. Et ça aussi ne changera pas de si tôt

Elle suivit docilement sa marraine dans la salle à manger et s'installa en regardant Élise apporter le plat. Bien que l'appétit l'eusse abandonné, elle se servit généreusement sous le regard aimant d'Élise. Celle ci mettait tout en oeuvre pour qu'elle soit peut être pas heureuse mais épanouie du moins. Et si la vengeance aveuglait la jeune femme, la reconnaissance qu'elle avait en elle faisait tomber les écailles de ses yeux.

__ Tu ne veux pas savoir comment ça c'est passé ? : demanda soudainement Ambre

Le regard d'Élise s'assombrit.

__ Non. Tu es là, ici avec moi et tu vas bien. C'est tout ce que j'ai besoin de savoir. C'est tout ce qui m'importe : affirma-t-elle avec conviction

Ambre n'ajouta plus rien.

Reconnaissante ? Vraiment ? Oui elle l'était. Et ce pour le restant de ses jours. Y avait-il un amour plus pur que celui que lui portait, Élise, sa deuxième maman ? Non. Impossible. Ambre était persuadée que ce sentiment qu'elle partageait avec cette femme extraordinaire était unique. Unique et précieux.

Après un dîner copieux, Ambre s'approcha d'Élise et prit ses mains dans les siennes.

__ Je t'aime lise. Beaucoup, énormément même. Je sais que je te le dit pas souvent, mais je le pense à chaque fois que je te vois : déclara Ambre

__ Moi aussi je t'aime, ma chérie : répondit Élise émue.

Sa filleule n'était pas du genre à exprimer facilement ses sentiments. Alors quand c'était le cas, Élise voyait cela comme une victoire.
Les larmes aux coins des yeux, elle regardait Ambre regagner sa chambre. Elle avait vu quelque chose de changer dans son regard. C'était nouveau. Et comme toute nouveauté, c'était aussi inquiétant. Car Élise ne savait pas si ce nouveau dans le regard de sa fille de coeur était bon ou mauvais.

La concerné quant à elle s'installa confortablement dans son lit, après une douche chaude.

Faire le point de la journée.
Analyser chaque comportement.
Vérifier ses informations.

Voilà ce qu'elle devait faire. Pourtant son esprit resta bloqué sur une seul chose. Un seul homme. Mais surtout un seul regard. Ce regard intense et indescriptible.

Son regard. À lui...



OPINIÂTRETÉ et HANTISE

                  ★DVcara★
 

Prisonnière de ses bras: Un Italien Amoureux Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant