Ellynn Morgan et l'héritage du passé (tome 2)

4 - Septimus (première partie)

Le restant de la semaine ressembla à son premier jour de cours. Ellynn n'avait pas une minute à elle et se dépêchait de rejoindre Amos à la fin de chaque journée pour s'entraîner. Amaryllis l'accompagnait et tentait de la conseiller pour qu'elle parvienne à canaliser son énergie mais malgré ses conseils, Ellynn ne progressait pas et ne comptait plus le nombre de gifles qu'elle s'était prise depuis le début de la semaine. Elle était réellement exhaussée du rythme imposé par Amos et avait hâte de pouvoir se reposer pendant le week-end.
En journée, Ellynn suivait les cours et apprenait à jongler entre les différentes matières et styles d'enseignement radicalement opposés des professeurs. Le mercredi, elle avait rencontré trois nouveaux professeurs. La première, le professeur d'histoire et la fille d'Attilius, était posée et ne se départait jamais de son calme. Elle apaisait les élèves bruyants de manière subtile et donnait cours au sein de la bibliothèque pour que les élèves aient accès à tous les livres nécessaires à leur formation.
Le professeur Bravakis était plus taiseux et préférait donner sa matière dans sa classe où était empaillés divers animaux du monde des elfes et des hommes. Il était plutôt porté sur les aspects théoriques de la biologie animale et ne supportait pas que les élèves soient bruyants en classe. Comme Amos, il avait expulsé deux élèves trop impertinents à son goût et leur avait demandé de faire un détour chez le directeur.
Mythis, le professeur de méditation, donnait son cours dans la classe Santoi, le seul local de l'école qui portait un nom en-dehors de la Salle Commune et la bibliothèque. Ellynn avait questionné Amaryllis quant au choix de ce nom mais cette dernière avait refusé de lui donner la moindre explication pour lui laisser la surprise. Ellynn avait alors découvert que la classe était au sommet de l'école, sur une grande plateforme boisée et sans toit, ce qui offrait une vision sur tous les alentours d'Amadeus. Ellynn en avait été bouche bée et était restée prudemment au centre de la classe de peur de tomber malgré les rambardes.
Attilius – ou plutôt le professeur Tadius – avait passé sa première heure à l'extérieur pour leur expliquer toute la matière qu'ils allaient voir durant l'année. À la fin de sa leçon, il leur avait demandé comment s'était passé leur cours de techniques de combat et Yannis s'était longuement plaint d'avoir été injustement expulsé par Amos. Attilius l'avait patiemment écouté avant de lui faire comprendre que chaque professeur avait sa propre technique d'enseignement et que le professeur Lumos devait avoir ses raisons pour avoir agi de la sorte. Puis, pour couper court au débat, il leur avait demandé de lire le premier chapitre du livre Stratégies : de la théorie à la pratique avant de partir en coup de vent sans qu'Ellynn ne puisse lui parler.
La journée du jeudi était une répétition de celle du mardi et le vendredi, Ellynn n'était plus que l'ombre d'elle-même. La fatigue prenait largement le dessus car Amos la repoussait tous les jours dans ses retranchements. Il en demandait à chaque fois plus et ne se souciait pas de ses protestations pour qu'il la ménage un peu. En plus, comme elle mangeait peu et ne dormait pas bien, elle s'épuisait vite et avait de gros cernes noirs sous les yeux.
Ce matin-là, Amaryllis et Ellynn se levèrent tôt pour se préparer pour le cours d'éducation physique dispensé par le professeur Septimus. Elles enfilèrent leur tenue d'entraînement et se hâtèrent de rejoindre l'arène pour ne pas être les dernières. À leur arrivée, Ellynn fut surprise de voir Timolas, assis sur un banc et occupé à converser avec Kunis et son groupe d'amis. Il avait été absent pendant toute la semaine et ne s'était pas inquiété des convocations que le directeur lui avait envoyées.

- Tu viens te ridiculiser devant tout le monde ? se moqua Kunis tandis qu'elle passait devant son groupe d'amis pour s'assoir sur un banc de libre.

Tout le monde éclata de rire.

- La ferme Kunis ! la rembarra Amaryllis.
- On a fait nos paris, humaine, continua Kunis d'un air mauvais, et on pense que tu ne tiendras pas plus de cinq minutes avant de mordre la poussière !