17 - L'hôpital St Hippocrates (première partie)

1.1K 167 11
                                    

Le lundi matin, ce fut une foule massée dans la Salle Commune qui les accueilli avec une horde de questions. 

- C'est dingue ce que vous avez fait !
- C'est vrai que vous n'avez prévenu personne ?
- Ton père a dû vous tuer à votre retour !
- Vous n'avez eu qu'une retenue ?! 

Avançant avec difficultés entre les élèves curieux, Ellynn répondait d'un ton ennuyeux aux questions oppressantes en espérant les décourager dans leur interrogatoire.
Malheureusement, sa technique faisait tout l'effet inverse et renforçait leur désir à connaître tous les détails de leur petite fugue. Elle avait l'impression que tous les élèves d'Amadeus étaient réunis dans le réfectoire et les dévisageaient avec un mélange de curiosité et d'admiration.

- Vraiment personne, personne, personne ? insista Yannis en bousculant Ellynn par mégarde. 

Ellynn le foudroya du regard et resta dans son mutisme tandis qu'elle essayait péniblement de se prendre un Chocomash chez Mrs Rosalys. 

- Je n'aurais jamais osé ! disait Loïs à Inès dans son dos.
- Vous ne savez pas nous lâcher un peu ?! s'exclama Philys en repoussant Emilius et Mingus qui les bombardaient de questions.
- Allons, allons, un peu de calme, tempéra Mrs Rosalys. Mr Larcius, laissez...
- CA SUFFIT ! résonna une voix tranchante à l'autre bout de la Salle Commune. 

Le professeur Evans venait d'arriver dans le réfectoire et lança un regard autoritaire circulaire. 

- Tout le monde, en classe ! aboya-t-elle. Ca fait déjà cinq minutes que la cloche a sonné ! Dépêchez-vous !

Des exclamations de déception retentirent de toute part. Cependant, personne n'osa la contredire et tous se pressèrent dans l'escalier principal. 

- Ouais, c'est ça, dit Philys énervé, bon vent ! 

Amaryllis se pencha pour prendre les trois Chocomash que Mrs Rosalys lui tendait et se servit d'un morceau de pain brioché. 

- Ca vaut pour vous aussi, dit Evans dans leur dos.
- Mais on n'a pas encore eu le temps de manger ! s'exclama Philys qui avait déjà un morceau de Spica en bouche.
- Vous m'en voyez navrée, Mr Tadius. 

Son ton doucereux ne les trompa pas et, la mine sinistre, ils rejoignirent leur classe, le pied lourd et sans avoir eu le temps de déjeuner. 

- Tout ça parce que Confucius n'est pas foutu de nous convoquer sur l'heure de midi ! grogna Philys alors que son ventre criait famine. Il aurait pu attendre ce vieux dragon ! Déjà qu'on n'a plus une seule soirée de libre sur les deux prochaines semaines...
- C'est mieux qu'un renvoi, lui chuchota Ellynn juste avant de rentrer en classe. Ca aurait pu être bien pire donc on peut s'estimer heureux.
- Heureux ? rit Philys d'un rire sans joie. Qu'est-ce qu'il y a de pire que de laver les excréments des Elementaris ? 

Mais à ses yeux, Philys avait tords. Septimus était pis que toutes les retenues et sentences réunies. Leur escapade à Squilla semblait avoir renforcé son aversion à son égard et pendant toute l'après-midi, il ne démordit pas une seule fois et l'humilia à plusieurs reprises. Son nez crochu renifla de nombreuses fois lorsqu'il passa près d'elle et Ellynn soupçonna même qu'il avait craché dans son dos dès qu'il en avait eu l'occasion, provoquant l'hilarité de Kunis et sa garde rapprochée.

- On fait moins la maligne, maintenant ! siffla Kunis avec délectation quand Ellynn passa à côté d'elle pour terminer la dernière son exercice sur l'échelle.
- La ferme, Kunis ! dit Philys en venant à sa rescousse.
- Oh j'ai peur, ironisa Kunis en faisant semblant de trembler. C'est triste de voir quelqu'un de ton rang tomber aussi bas, Tadius. 

Philys voulu répliquer quelque chose de cinglant mais Amaryllis l'interrompit. 

- On ferait mieux de ne pas se faire remarquer.
- Oui, c'est ça, continua Kunis en crachant son venin alors qu'Andres et Karlos – ses deux amis vauriens – caressaient leurs poings d'un air menaçant, reste sagement à ton rang de bâtarde et ferme-là.

Ses yeux noirs flamboyaient tandis qu'elle arborait un sourire mauvais aux lèvres. Ellynn s'approcha tellement près d'elle que Kunis dut presque loucher pour la regarder dans les yeux. 

- J'ai hâte de me retrouver un jour en tête à tête avec toi, murmura Ellynn d'une voix remplie de haine, et pouvoir te mettre mon poing dans la figure.
- MORGAN !

Ellynn recula calmement de quelques pas, son regard toujours vrillé à celui de Kunis, tandis que Septimus marchait dans leur direction.

- On essaie de se bagarrer pendant mon cours, Morgan ?! dit Septimus d'une voix glacée, ses narines se dilatant au rythme de sa respiration. Puisque deux semaines de retenue ne sont pas suffisantes pour vous, Morgan, continua-t-il avec un rictus perfide, que diriez-vous de trois heures supplémentaires ce vendredi soir ? Je m'occuperai personnellement de vous. 

Un sourire carnassier se dessina sur le visage de Kunis. Mais Ellynn en avait cure et ne baissa pas les yeux.

- Tu n'aurais pas dû lui dire ça, s'inquiéta Amaryllis en sortant de l'arène. Elle va être encore pire qu'avant.
- Qu'elle essaie seulement ! marmonna rageusement Ellynn. Elle ne sait pas à qui elle a affaire.

Amaryllis et Philys échangèrent un regard mais se gardèrent de tout commentaire. 


***********************************************************

:))))) Alors... Qu'en pensez-vous??? Quelles conséquences pensez-vous qu'Ellynn devra subir? J'espère que ça vous plaît toujours :))

Ellynn Morgan et l'héritage du passé (tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant