18.

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Aubrey Simons

Déjà trois semaines que cette situation persiste.

Ça me fait mal de ne plus pouvoir dormir avec lui, le toucher, l'embrasser ou même le regarder.

J'ai toujours l'impression que c'est à cause de moi que tout s'est abîmé entre nous. J'aurais dû partir quand j'ai appris ma grossesse. Peut-être que chacun de nous serait plus heureux sans l'autre.

Je soupire en remuant mon thé doucement. Je l'ai entendu gigoter toute la nuit, et moi aussi je n'ai presque pas dormi d'une part à cause de Maya, et de mes réflexions de l'autre.

Ce matin, il est parti à l'entraînement tellement fatigué que j'ai peur qu'il lui arrive quelque chose de mauvais. Combiner la fatigue intense et les efforts physiques n'apporte rien de bon. Heureusement que l'hiver est très proche, comme ça il n'y aura pas de match. En plus je sais qu'il est stressé pas rapport au mercato hivernal.

Ma mère est venue chercher Maya ce matin pour me laisser souffler un peu. Je lui en suis très reconnaissante parce que je ne sais pas si j'aurais réussi à m'occuper d'elle sans casser quelque chose. Maya n'a qu'un mois et demi et je ne voudrais pas qu'elle se blesse par ma faute.

La sonnette retentit et je vais ouvrir, intriguée, parce que je ne suis pas supposée avoir de la visite. A peine la porte est ouverte qu'Eric déboule dans le salon.

« — Ouvre bien tes oreilles Aubrey. Je sais pas ce qui se passe entre mon meilleur ami et toi, mais sache que vous avez intérêt à arranger ça au plus vite. Ses entraînements sont chaotiques. Il ne parle plus, ne mange plus, de rit plus à mes blagues. Qu'est-ce que je deviens sans lui ? Je ne sais pas qui de vous deux est en tord, mais vous devez vous réconcilier CE SOIR ! Quand c'est fait, faites un autre bébé et appelez-moi pour manger des pâtes. Bonne journée. »

Et il est ressorti aussi vite qu'il est entré.

Je ne pense pas avoir compris ce qui vient de ce de passer, mais au moins le message lui est resté.

Se réconcilier avec Dele.

Ça va être difficile mais je pense pouvoir le faire.

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4:36 pm

« — Tu penses qu'on peut y arriver ?

— Je sais pas Aubrey. Je suis dans le déni.

— Hey, lève la tête et regarde moi dans les yeux. Il s'exécute. Si on en est là toi et moi c'est parce qu'il y a un lien très fort qui nous unit. On a pas traversé tous nos problèmes pour venir buter dans un buisson. Je t'aime Dele, et je suis sûre qu'ensemble on va réussir à surmonter tout ça.

— Merci infiniment Aubrey. Merci de me supporter à longueur de journées, de prendre sur toi à chaque fois que tout va mal, d'essayer de recoller les morceaux, de t'occuper de Maya, de moi. Merci de m'aimer.

— C'est normal.

— Non, ça ne l'est pas. Toutes les fois où nous nous sommes déchirés c'était de ma faute, et je n'ai fait aucun effort pour venir vers toi. Je suis désolé, mais c'est juste que, je n'ai pas confiance en mes capacités. J'ai toujours peur de mal faire avec Maya, avec toi, avec l'équipe.

— Tu ne peux pas t'excuser à chaque fois pour ça Dele. C'est naturel pour un humain de douter, mais tu ne dois pas te laisser submerger par tes craintes. Sois plus fort que ça.

— Je t'aime. »

To the moon and back.

Il se rapproche et passe ses bras autour de ma taille, avant de m'embrasser. Je pose ma tête contre son torse, écoutant les battements de son cœur.

« — Il manque juste une chose maintenant.

— On va la chercher ?

— C'est même pas une question à poser. »

Ça y est, il est revenu. Et pour de bon j'espère.

MY DAUGHTER » Dele Où les histoires vivent. Découvrez maintenant