Chapitre 55

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Les larmes coulent toute seules et je sens mon cœur débordé d'amour. Je la serre très fort comme si j'avais peur qu'elle s'en aille et que ces mots partent, disparaissent avec elle. Je pleure de joie, d'amour et je ne savais pas que c'était possible. Ce sentiment de se sentir aimé, d'être enfin quelqu'un, d'être important au moins pour une personne et de savoir qu'elle sera toujours là. Depuis la mort de mes parents, j'ai cherché ce sentiment, cet amour que me donne Léna que je croyais que je ne ressentirais plus jamais. C'est comme si je reprenais mon souffle après être resté trop sous l'eau.

Je n'avais pas toutes les réponses, mais ce que je savais, c'est tout simplement que je pouvais réellement compter sur quelqu'un. Et je réalise vraiment enfin la chance que j'ai.La chance de pourvoir revivre à nouveau. Et ça me terrifie autant que ça me rends heureuse. Ca fait des années que j'attends dans mon coin que quelque chose change, mais la réalité, c'est que c'est moi qui dois changer, faire bouger les choses. Est ce que cette fois-ci, j'ai vraiment compris ? Que j'en vaux la peine et que j'ai le droit d'être heureuse comme n'importe qui et que ce n'est pas réservé à certaines personnes comme je le pensais. Est-ce que je vais m'aimer rien qu'un peu pour avoir le courage de vivre la vie que je veux ?Je n'ai pas assez souffert ? Est-ce que je n'ai pas assez pleuré ? Je crois que si, il faut que j'aie le courage de m'aimer assez pour avancer vraiment.

Je reste serrer contre Léna pendant un long moment tout en pleurant de joie, d'apaisement..Comme un poids que j'enlève de ma poitrine.. Un poids qui était un fardeau depuis bien trop longtemps.

J'ai la tête dans le cou de Léna et lui murmure :

- Merci de me donner autant.. Merci...Et je t'aime..

Nous restons coller l'une à l'autre pendant encore un moment. Je sens que Léna aussi pleure, quand Stef arrive et nous regarde avec un sourire aux lèvres. Léna me fait un bisou sur ma tête et me dit :

- Tu n'es plus seule Gaby.

- Merci.

- Aller faut aller au lit maintenant. Demain école.

- Bonne nuit.

Je fais un bisou sur la joue et les serre dans mes bras une après l'autre. Stef surprise, mais me serre contre elle. Je rentre dans la chambre et Lou me regarde puis me dit :

- Ca ne va pas ?

- Je me suis jamais sentie aussi bien depuis une éternité.

- Je suis contente alors.

- Bonne nuit Lou.

-Bonne nuit Gab.

Le lendemain, je me lève et je me sens mieux dans mes baskets en tant que personne, mais une partie souffre de la dispute avec Clara. Je laisse mes pensées de côté et je vais à la douche puis prends une pomme à la cuisine, dis à tout à l'heure au couple et pars à l'arrêt de bus. Puis j'ai une idée, je vais aller jusqu'à l'arrêt de Clara. J'ai le temps, je marche rapidement et j'arrive, mais personne. Déçue, je m'assois sur le banc, quand j'entends :

-Gaby, mais qu'est que tu fais là ?

Je regarde Clara et lui dis en souriant :

- Je prends le bus.

Elle se force à ne pas sourire et se tourne pour faire comme si je n'étais pas là. Et je lui dis :

- En réalité, ce n'est pas la vraie raison.

Clara se tourne et me regarde attendant ma réponse. Je pose mon regard dans le sien et lui dit :

- Je voulais voir le magnifique sourire de la fille qui me plaît.

Le bus arrive, je monte en la laissant avec ma réponse. Je me mets à ma place habituelle et je vois Clara  qui s'assoit une place au devant du véhicule. Je la vois se tourner pour regarder vers moi et je fais semblant de ne pas la voir faire. Je descends du bus et me dirige vers le toit parce que j'ai besoin de me reconnecter avec moi-même et d'être seule.

Cette après-midi, j'ai rendez-vous avec la psychologue et ça me stresse un peu. Mais ça me fera du bien peut-être.

La matinée passe assez vite et je sors de l'établissement pour prendre le bus. Je vois au loin Clara rire avec une fille que je ne connais pas et Chloé. Elle a l'air d'aller bien mieux que je le pensais. Clara voit que je la regarde et celle-ci s'arrête de rire. Je la vois faire un pas, mais je tourne le regard vers l'entrée du transport et monte. Est-ce qu'elle va monter ?

Le bus démarre et pour mon grand malheur, Clara ne fait pas partie des élèves assise dans le véhicule. Je rentre à la maison, je vois Stef et Lou. On mange toutes les trois car Léna est retenue au travail. On fini et débarrasse la table.

La policière me dit que c'est l'heure de partir pour le rendez-vous. Je m'installe au côté passager et je suis juste un peu anxieuse par rapport à d'habitude. On arrive, Stef me dit qu'elle doit aller travailler et que c'est Léna qui viendra me chercher. Je lui fais un bisou sur la joue et lui dis à ce soir.

Je rentre dans le bâtiment et m'assois sur la chaise de la salle d'attente. Je suis dans mes pensées quand je sens une main sur mon épaule. Je lève la tête et revient sur terre. Docteur Rivers me sourit et me salue. On rentre et m'installe sur le fauteuil face à elle. Celle-ci me demande :

- Comment, c'est passé ta semaine après notre rendez vous?

- Dur, mais ça va dans l'ensemble.

- Tu veux en parler ?

- Pas vraiment en fait..

- De quoi tu veux me parler alors ?

- Du fait, que j'ai l'impression d'être à nouveau un être humain qu'il ressent des choses.

- C'est à dire ?

- Après la mort de mes parents et l'histoire avec James. Pendant toute cette période jusqu'à hier, je me sentais pas vraiment vivante pas complètement. Je ressentais très rarement des choses quand quelqu'un me disait un compliment ou autre à l'intérieur de moi-même ça faisait rien. Comme si rien n'avait d'importance. Parfois ça me faisait un petit truc, mais juste un miniscule, mais c'était très rare. Je ne voulais pas croire que j'en valais la peine, que j'avais vraiment ce pouvoir de décider de vivre. Le droit d'être aimé pour qui je suis.


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