Le miel attire le chat.

Cinq.

     Amiel s'essuya les yeux et tira ses cheveux bruns en arrière, après avoir retiré son bonnet de piscine. Il était essoufflé et repartait tranquillement vers les vestiaires pour se changer. Sous les douches, ses petits camarades trouvèrent que l'idée de se mettre à poils étaient amusantes, alors tous, tour à tour, retirèrent leur maillot de bain. Ceux qui s'abstenaient se faisaient aussitôt pointer du doigts et tourner en ridicule sur la taille de leur sexe. 

Amiel se douchait sans vraiment y faire attention, il ne les regardait pas, il ne préférait pas. 

— Ami', perds le calbute ! pouffa Jon. 

— Bah oui, Amiel, retire aussi ton caleçon, à moins que tu aies peur toi aussi ? le taquina Félix. 

Toujours le même pour l'enfoncer. Amiel décida de ne pas se laisser faire et enleva lentement le bas, tout en fixant Félix avec provocation. Celui-ci arborait un petit sourire en coin. Une fois son seul vêtement retiré, il le lança sur Félix, qui le réceptionna. 

— Content ? lâcha Amiel. 

— Très, sourit Félix. 

Amiel se retourna et finit de se doucher rapidement, ayant peur des possibles réactions de son corps. Sa haine pour Félix prenait chaque fois un peu plus d'ampleur. Il détestait ce type, il avait bien vu qu'il regardait les mecs, il avait fait exprès de lui demander d'enlever son boxer ! Tout ça pour qu'il ait un problème entre les jambes et que tous puissent voir à quel point les hommes l'attiraient. 

Quand il s'habilla, il repensa à ce que lui avait fait Félix ces deux derniers jours. Premièrement, il avait balancé la rumeur devant Rémi et Jon, puis, il l'avait fait tombé par terre aux yeux de nombreux lycéens et enfin, l'avait provoqué pour qu'il se mette nu alors qu'il connaissait, probablement, son attirance pour le même sexe. Félix le détestait autant que lui, c'était sûr. 

Il sortit de la piscine et attendit devant, tous ses camarades de classe défilèrent sous ses yeux et quand sa petite bande apparue, il s'approcha d'eux. 

— Ah, bah t'es là toi ! T'as été super vite mec, se plaignit Rémi. 

— Ouais, ma sœur devait me filer de l'argent, mentit Amiel. Toi, suis-moi, je dois  te parler d'un truc, demanda-t-il à Félix. 

Celui-ci hocha la tête et Amiel fit le tour de l'établissement pour être à l'abris des regards. Il se retourna vers Félix et le poussa contre le mur. 

— Ecoute-moi bien, ça ne va pas te surprendre car je pense que tu le sais déjà, mais je ne t'aime pas du tout.

— Ah bon ? lâcha Félix, un faux air surpris collé au visage. 

— Arrête de jouer les idiots avec moi, gronda Amiel. 

— Alors quoi, tu comptes me frapper ? sourit Félix en s'approchant de lui. 

Amiel le repoussa contre le mur, le plus loin possible de lui. 

— A quoi ça me servirait ?

— C'est à toi de me le dire, ça, continua Félix dans sa provocation. 

Il avait tellement envie de lui en coller une pour le remettre à sa place. 

— On va passer un marché, tous les deux, si tu n'arrêtes pas de me faire chier, je vais répliquer et crois-moi, je suis très bon dans ce domaine, c'est clair ? dit-il en remontant sa main dans son cou et en s'approchant de lui. 

— Oh, ça m'excite beaucoup, lança Félix. 

Amiel s'écarta de lui, il lui envoya un regard noir et repartit vers ses amis. 

Ce type était fou.