Sept.

6.1K 799 262
                                    


     Amiel n'arrivait pas à décrisper, cela faisait une heure qu'il voyait sa sœur et Félix en train de rire ensemble, le courant passait un peu trop bien entre eux. Il essayait de trouver un plan pour se venger de cet affront, un énième verre d'alcool dans les mains. Il les fixait sans arrêt, même quand une fille était venue lui parler. 

Il souffla et partit dans le couloir, où il y avait juste un couple qui s'embrassait un peu plus loin. Il les regardait en buvant, ça le faisait penser à Maël. Si seulement il n'avait pas changé de classe, il serait rester avec Maël et n'aurait jamais connu ce gros con de Félix. Ils seraient probablement venus à deux à cette soirée et peut-être qu'ils se seraient embrassés ? Il eut des frissons en y pensant. 

Il hésita à mater encore les photos de son instagram, mais il décida plutôt de pencher la tête en arrière et de fermer les yeux. Il allait devoir attendre quelques heures avant de rentrer chez lui, il ne savait même pas combien de verre il avait bu. 

Quand il rouvrit les yeux, Félix se trouvait devant lui, toujours avec ce même sourire provocateur. 

— Qu'est-ce que tu fais là, le chat de gouttière ? lança Amiel. 

Félix pouffa. 

— C'est l'odeur du miel qui m'attire, joua-t-il dans son jeu. 

— Les chats, ça aiment le thon, non ? ricana Amiel, de sa blague douteuse. 

— Voyons, Amiel, ne te rabaisse pas à ce point, le taquina Félix. 

Amiel resta muet devant sa réplique. Il comprit soudainement son jeu de mot " l'odeur du miel qui l'attire ", Amiel, miel. Il venait de se qualifier de thon lui-même, quel imbécile ! Il fronça les sourcils et posa sa main libre sur la base de son cou, qui était dénudé de part l'aspect ample de son t-shirt blanc. Les yeux noisettes de Félix étaient fixés dans les siens, bleus. Il s'avança d'un pas vers lui. 

— A quoi tu joues ? demanda-t-il. 

— A quoi veux-tu que je joue ? répliqua Félix. 

— T'as abandonné ma sœur ? 

— Non non, je l'aime bien, elle est drôle, jolie, intelligente. Autant dire, elle n'a pas grand chose à voir avec son grand-frère, rit Félix. 

Amiel serra légèrement son emprise sur son cou et Félix s'approcha encore, ils étaient désormais très proches l'un de l'autre. Amiel but cul-sec le reste de son gobelet et le laissa tomber au sol, tout ceci, sans jamais le quitter des yeux. 

Il ouvrit la bouche pour parler, mais fut couper par Félix, qui chantait les paroles de la musique qui passait, le regardant droit dans les yeux. 

"La go m'intrigue mais si j'lui parle, j'suis dans d'beaux draps

À croire que je n'en vaux pas la peine

J'devrais pas, mais j'avoue, j'ai la haine

En fait, elle m'attire, comment lui dire?

Une histoire d'amour peut attirer ennuis. "

Le refrein débuta et Amiel entendit plein de monde le chanter, ou plutôt, le crier. Il ne comprenait pas ce qu'il se passait, mais Amiel avait l'impression que Félix avait choisit son moment dans la musique et que ça lui était personnellement adressé. 

Félix pencha sa tête et s'avança dangereusement de lui, comme pour l'embrasser. Amiel demeura stoïque, ne comprenant pas ce qui allait arriver. Et en même, il ne chercha pas à le repousser, il avait même envie de goûter ses lèvres, les lèvres d'un homme. 

Cependant, quand il vit un garçon passer derrière Félix, il poussa aussitôt celui-ci. Pendant une fraction de seconde, il avait cru voir Maël et son cœur s'était emballé. 



Le miel attire le chat.Where stories live. Discover now