Onze.

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        La première réaction d'Amiel, fut de se mettre en colère intérieurement. De quel droit osait-il lui dire ça ? Pour qui se prenait-il à lui imposer des choix ? Puis, plus il y réfléchissait, plus il comprenait que Félix lui avait juste donné un conseil et que finalement, c'était pour son bien. Il avait raison, il se faisait du mal, à voir Maël rire avec ses amis au loin, ça lui faisait de la peine, quand il voyait son instagram et ses autres réseaux bourrés de photo de lui et sa bande. Il se demandait pourquoi il n'en faisait pas parti ? Pourquoi il n'essayait pas de le recontacter ? 

Finalement, Félix disait vrai, il devait faire un choix. 

Alors qu'ils étaient en cours et tous séparés à des tables différentes, Amiel se laissa à quelques coups d'œil envers Félix. Ce n'était plus des reproches qu'il avait à lui faire, mais plutôt des compliments. Il l'avait d'abord embrassé avec douceur, tendresse, sensualité pendant à peu près une heure sans rien demander de plus, toujours dans le respect, il n'avait rien dit à leur amis alors qu'il en était tout à fait capable, et pour finir, il lui donnait un conseil totalement juste. 

Était-il possible qu'il se soit trompé sur son compte ? Ce n'était peut-être pas qu'un gros lourdaud idiot. 

Félix se tourna vers lui, le bout de son crayon dans la bouche, avant de le retirer et de lui offrir un sourire. Amiel lui rendit, mais en plus timide. Il se dit qu'il devait arrêter de le juger et d'être aussi sévère envers lui. 

Cela le libéra d'un poids énorme et Amiel fut plus joyeux, il se sentait comme plus léger, délesté d'une chose qui pesait sur lui. 

       La fin de journée se passa bien et il rigolait même avec ses amis, dont Félix. Dès leur dernière heure passée, Amiel attendit que sa sœur veuille bien sortir de l'établissement pour qu'il rentre ensemble du lycée, pressé d'aller se reposer. Quand il la vit enfin sortir, un soupir de soulagement passa ses lèvres. 

— Euh Amiel, dis aux parents que je rentrerai plus tard car je vais faire mes devoirs avec une copine, annonça-t-elle, un grand sourire aux lèvres. 

— Et la fameuse copine c'est le rouquin là-bas ? Hors de question que tu repartes avec lui, ordonna-t-il avec autorité. 

— Amiel, je suis pas venue te demander ton accord, je suis venue te dire de mytho aux parents pour ta petite-sœur chérie. Allez, on se voit dans deux, voire trois heures, lança-t-elle joyeusement. 

Elle fit demi-tour et rejoignit l'autre bouffon qui l'attendait. Amiel serra des dents, comment tenir en laisse cette petite teigne qui n'en faisait qu'à sa tête ? Le pire, c'est qu'elle savait très bien qu'Amiel mentirait pour elle. 

Il souffla et partit vers le parking, mais en passant devant l'abris bus, il aperçut Félix seul, devant son téléphone en train de grelotter sous le froid. Il se demandait un instant s'il devait aller le voir. Après tout, il avait été gentil pour la soirée et le conseil, pourquoi ne pas essayer de lui montrer qu'il allait faire des efforts envers lui ? 

Décidé, il partit le rejoindre. 



Le miel attire le chat.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant