Le miel attire le chat.

Huit.

      Amiel avait décidé d'arrêter de boire. De toute façon, Félix n'était pas reparti voir sa sœur, ce qui était une bonne chose, en soit. Maintenant, c'était Maël qui polluait de nouveau son esprit. Il n'en pouvait plus. Quand pourra-t-il se débarrasser de lui ? Est-ce qu'il devait tenter quelque chose ou alors l'oublier ? 

Félix n'avait pas été vexé de s'être fait repoussé, car il avait gardé son sourire et était parti rejoindre Jon et Rémi. Ou peut-être que ça l'avait arrangé ? Car il était trop bourré pour se rendre compte qu'il était sur le point d'embrasser un type ? Puis, la partie de la musique qu'il avait chanté, c'était juste parce qu'il ne connaissait que ça ? Dans le pire des cas, c'était juste pour se foutre de la gueule d'Amiel. 

Heureusement qu'il l'avait rejeté. 

Alors qu'il parlait à deux mecs de la terminal S, il jeta des coups d'œil à Félix, qui était en grand conversation avec des filles. Il se demandait s'il prévoyait d'en embarquer une avec lui. Peut-être la jolie rousse, à qui il tenait le bras ? Ou cette brune aux allures orientales, dont il rigolait constamment avec ? 

Il secoua la tête, pourquoi est-ce que sa vie sentimentale et sexuelle l'attiraient soudainement ? Félix était un abruti qu'il détestait et ça s'arrêtait là. 

Il se força donc à se concentrer sur la conversation qu'il avait avec les deux mecs, même si c'était très tentant de voir ce que faisait Félix. Finalement, il partit dans une des chambres pour se reposer un peu avant de reprendre la route. Il monta à l'étage et ouvrit plusieurs chambres occupées avant d'en trouver une. Il soupira et se jeta sur le lit. 

— Tu comptes dormir ici ? demanda une voix. 

Amiel sursauta et se tourna vers l'entrée de la chambre, où se trouvait Félix, dans l'encadrement de la porte. Il ne l'avait même pas attendu ouvrir la porte. 

— Qu'est-ce que tu me veux encore, toi ? lâcha Amiel, d'une voix pas très sympathique. 

Félix s'approcha du lit lentement, ayant, au préalable, fermé la porte à clé. 

— Je crois qu'on a pas fini ce qu'on avait commencé, tout à l'heure. 

Amiel fut surpris. Que voulait-il faire ? Félix s'installa dans le lit et s'allongea en face d'Amiel. 

— Alors quoi ? Tu veux juste te prouver que j'aime les hommes, c'est ça ? Une fois que tu auras eu ce que tu veux, tu iras le dire à tout le monde en bas pour te foutre de ma gueule ? Et bien sache que... 

Félix n'attendit pas qu'il finisse, il se releva sur son coude et posa sa bouche contre la sienne. Amiel se recula aussitôt, posant une main sur son torse et les yeux écarquillés. 

— Tu pourrais me demander avant ! Sale petit con ! s'exclama-t-il. 

Juste après lui avoir crier dessus, il passa sa main sur la nuque de Félix et l'embrassa lui-même. De toute façon, même s'il décidait d'aller balancer à tous qu'ils s'étaient embrassés... Il fallait être deux pour les galocher. Félix posa une main sur sa taille et s'impliqua dans le baiser, le rendant presque passionné et désespéré. Amiel, malgré sa haine pour ce garçon, prit énormément de plaisir à mouvoir sa bouche contre la sienne, à sentir sa langue danser avec sa jumelle. Ca lui procurait de drôle de sensation dans le ventre. 

Félix le poussa sur le dos et grimpa sur ses cuisses. 

— Tu crois vraiment que je fais ça pour prouver que tu kiffes le mâle et me foutre de ta gueule ? lança-t-il avant de reprendre ses lèvres pour un autre baiser, tout aussi brûlant que le précédent.