Quinze. FIN.

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Félix fronça les sourcils.

— Pardon ?

— T'as fait genre " ouais fais un choix, prends ton temps, ne rate pas une belle histoire d'amour " et là tu fais comme si t'étais content pour moi, alors que tes expressions semblent archi fausses et qu'en réalité, t'es juste dégoûté.

Félix soupira et se recula pour s'appuyer contre le lavabo, un peu plus loin. Il voyait encore sa vraie expression. Il semblait légèrement contrarié. 

— Que veux-tu que je te dise ? J'allais pas te dire " arrête de penser à ce con, il est néfaste pour toi, vire le de ta vie ", tu m'aurais peut-être écouté et ensuite, tu aurais peut-être aussi eu des regrets et tu aurais tout fait pour aller lui reparler. Je préférais que ce soit clair dans ta tête, comme maintenant. Si tu as décidé d'aller le voir, c'est que c'est ton choix et qu'il n'a pas été influencé par qui que ce soit.

Amiel osa enfin sourire. Il était mignon.

— Et tu as tout à fait raison. Maël est absolument mignon, je n'ai jamais vu de mec aussi adorable que lui, j'ai tellement adoré le rendre inconfortable, le gêner, le voir rougir à outrance. Il a réussi à attendrir mon cœur en quelques regards et sourires. Je n'avais jamais vécu ça auparavant.

Félix n'avait aucune expression sur le visage, il se contentait simplement de l'écouter faire les louanges de Maël.

— Alors que toi, tu m'as énervé dès notre premier rencontre. Mais je suis resté parce que je ne connaissais personne d'autre et que j'appréciais Jon et Rémi. Je te jure mec, je compte même plus toutes les fois où j'ai prié pour que tu partes du groupe, tellement tu m'insupportais. La goutte d'eau, ça été quand tu m'as balancé la rumeur, j'ai cru voir du mépris dans ton regard et ça m'a tellement énervé. Ensuite tu m'as fait tombé devant tout le monde et pour finir, tu m'as demandé de me mettre à poils, alors que j'étais sûr que tu savais pour mon attirance pour les hommes, sans compter sur toutes tes remarques et tes piques.

Amiel fit un pas vers lui, alors que Félix semblait légèrement agacé.

— Je sais pas ce qu'il t'a pris, de me suivre dans cette chambre pour m'embrasser. Je sais pas pourquoi tu m'as chantonné ses quelques phrases d'une chanson, si ça m'était vraiment destiné. J'ai tellement aimé passer autant de temps à t'embrasser, ça m'avait tellement fait du bien, jusqu'à ce que je me rappelle de Maël et que ça me foute en rogne que ma première fois avec un mec, se passe avec toi. Je m'en voulais, je regrettais d'avoir fait ça.

De nouveau, un pas en sa direction.

— J'ai cogité et quand tu es venu me conseiller avec Maël, quand tu as tenu ta langue à propos de nos baisers et que tu n'as pas manqué de respect envers ma sœur, je t'ai vu autrement. Je me suis dit que finalement, t'étais pas aussi con que tu le paraissais.

— Où est-ce que tu veux en venir, Amiel ? soupira Félix. Tu vas me dire que finalement, j'étais un peu cool pour une première fois, que c'était bien pour aller fricoter avec Maël tranquillement par la suite ?

Amiel réduit la distance entre eux et passa ses mains sur le lavabo, de part et d'autres de Félix.

— Quand on s'est embrassé pour la deuxième fois dans ma voiture, mec, j'ai compris. J'étais obsédé par un mec que je ne connaissais même pas. En fait, j'étais plutôt obsédé par le fait que j'étais attiré par les garçons, et que Maël m'avait fait réalisé ça. C'était pas Maël qui me rendait dingue, c'était plutôt le changement qui se passait dans ma tête, qui passait de " aime juste les filles " à " aime les garçons et les filles ". Maël était comme la personnification de mon côté gay. J'avais l'impression que si j'étais avec lui, j'allais assumer aimer un garçon et donc, être moi-même. 

Amiel lui sourit et se mordit la lèvre en regardant les siennes.

— En revanche, toi, tu m'attires vraiment. Tu m'attires car je te connais, car j'ai appris à te connaître. J'ai aimé t'embrasser, j'ai aimé te découvrir ses derniers jours, j'ai aimé qu'on rigole ensemble et je me suis dit que j'aimerai continuer à faire tout ça.

Le regard de Félix s'illumina d'un seul coup en assimilant les derniers mots. Tout à coup, il se mit à le taper sur son torse.

— Espèce de sale con, tu m'as fait croire que tu choisissais Maël ! s'exclama-t-il.

Amiel pouffa de rire et maintint ses bras pour qu'il arrête de le frapper. Il approcha son visage du sien et lui dit :

— C'était ma petite vengeance personnelle, pour les crasses que tu m'as faites.

— Enfoiré.

Félix n'attendit une seconde de plus et plaqua sa bouche contre la sienne. Amiel ne se laissa pas encore gagner par l'ivresse du désir et le repoussa légèrement. 

—  Une seconde, je suis pas non plus en train de te dire que je suis fou amoureux de toi, mais que je veux bien qu'on tente quelque chose, si t'es d'accord ? précisa Amiel. 

—  Ok, ça sera mon travail de te rendre dingue de moi et de ne plus pouvoir te passer de moi, rit Félix. 

 Amiel sourit et cette fois, ils s'embrassèrent enfin, délivrés de leurs problèmes. Même si au fond, Amiel se sentait déjà accro à Félix. 

Finalement, le miel a fini par attiré le chat et bien plus encore. 





FIN.


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⏰ Last updated: Feb 10, 2019 ⏰

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Le miel attire le chat.Where stories live. Discover now