8 - Cinéma

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Les yeux rivés sur l'écran devant elle, Léa profitait de la séance de cinéma à laquelle Camille l'avait invitée. Malgré tous ses efforts, elle avait beaucoup de mal à se concentrer sur le déroulement du film, la proximité avec la belle brune lui donnait beaucoup trop chaud.

Comme si elle avait senti le malaise de sa voisine, Camille détacha son regard de l'écran pour regarder Léa. Elle la trouvait vraiment belle, elle dégageait une douceur et une certaine vulnérabilité qui la touchait. Sans vraiment réfléchir, elle tendit sa main pour saisir timidement celle de son amie, qui ne la regardait toujours pas. Frustrée par ce manque de réaction, Camille commença à passer doucement le bout de ses doigts sur les bras nus de Léa, dont la chair de poule faisait frissonner, ce qui contrastait avec la chaleur de son corps qui ne cessait de grimper.

Elle tourna finalement la tête, et s'accrocha à un regard assombri par cette soudaine promiscuité, un regard plein de luxure dont elle ne réussit pas à se détacher. La bouche entrouverte, elle voulut dire quelque chose mais Camille posa délicatement un doigt devant ses lèvres pour l'empêcher de parler. Lèvres qu'elle en profita pour caresser doucement, son visage s'approchant du cou de sa partenaire.

Après qu'elle ait déposé un doux baiser dans son cou, le souffle de Camille finit de rendre complètement folle Léa. Elle saisit son menton de ses doigts pour relever son visage et, sauvagement, embrassa la jeune métisse à pleine bouche, alors que ses doigts s'accrochaient à son dos, désespérément, comme pour l'empêcher de mettre un terme à ce moment.

Mais Camille ne voulait pas y mettre un terme. Loin de là. Elle sentit dans tout son être une vibration assourdissante, le sang pulsant dans ses temps, sa poitrine s'abaissant et se soulevant à un rythme saccadé. Elle glissa une main sous le t-shirt de son amie, caressant son ventre avec envie, tout en continuant à l'embrasser avidement. D'un geste expert, elle commença à déboutonner le jean de Léa qui, n'en pouvant plus, avait commencé à faire des mouvements de bassin suggestifs, tout en gémissant doucement contre la bouche de son amante. Camille réussit facilement à déboutonner son jean, et avait déjà plongé sa main dans la culotte trempée de Léa, et commença à lui ...

BIP BIP BIP !!!

C'était seulement un rêve ... Léa ouvrit difficilement les yeux, une sensation étrange et intense au creux du ventre. Elle fit taire son réveil et tâta l'autre côté du lit. Paul était déjà debout, probablement en train de préparer un petit déjeuner pour leur fille. Même le dimanche, Clara ne faisait évidemment pas de grasse matinée. Perdue, elle mit un temps infini à se remettre de ses pensées salaces, choquée de ce que son esprit avait pu inventer.

Elle finit par réussir à se lever, tentant tant bien que mal de ne plus penser à son rêve, et proposa à son mari une sortie en famille pour ce dimanche. Tout le monde fut ravi de cette idée, y compris Clara qui demanda à aller à la fête foraine.

La journée se passa tranquillement, Clara enchaînait les manèges et Paul et Léa se tenaient amoureusement la main tout en gardant leur fille à l'œil. Léa avait presque oublié l'objet de ses tourments lorsque son téléphone vibra dans sa poche.

« Ça te dirait un ciné un de ces jours ? Camille. »

- C'est une blague ?! Ne put s'empêcher de réagir Léa, des images de son rêve lui revenant en pleine figure.

- Qu'est-ce qu'il se passe ma chérie ?

- Euh ... Ne t'inquiètes pas, essaya de se rattraper la jeune femme, c'est simplement euh... Alice qui n'est pas certaine de venir bosser demain.

- Laisse-lui un peu d'air, tu sais bien qu'elle ne te laisserait pas tomber si ce n'était pas important.

Léa grogna. Elle le savait bien sûr, la remarque de son mari l'avait quelque peu agacée, mais elle ne pouvait pas lui expliquer les vraies raisons de sa réaction.

Où étais tu ?Onde histórias criam vida. Descubra agora