Où étais tu ?

15 - Conséquences inattendues

Léa ouvrit un œil, puis l'autre, douloureusement. Sa tête lui faisait un mal de chien. Elle était dans son lit, c'était déjà ça. Elle ne se rappelait plus de grand-chose de la fin de soirée, ayant un peu trop abusé des shooters de tequila qu'Alice avait commandé. Elle réussit laborieusement à attraper son téléphone pour vérifier l'heure, et vit trois SMS non lus. Le premier était de Paul, qui lui demandait s'il pouvait garder Clara jusqu'au soir plutôt qu'en fin d'après-midi et que si elle était d'accord, il la ramènerait lui-même. Elle lui répondit positivement, soulagée de ne pas avoir à prendre la route, même plus tard dans la journée.

Le deuxième message lui fit dresser les cheveux sur la tête.

« Tu n'aurais pas un peu trop bu toi par hasard ? ;) Camille. »

Livide, elle parcourut les messages envoyés avec appréhension et vit le responsable de sa future crise cardiaque :

« Trup cintente de t'aboir rebue, t'es vrakment tro canon... Léa. »

Elle enfouit la tête dans son oreiller, se sentant maintenant nauséeuse en plus de son mal de crâne carabiné. Mais le cauchemar ne s'arrêterait pas en si bon chemin. Son sang se glaça d'un coup lorsqu'elle sentit un mouvement à côté d'elle. Elle tourna doucement le visage, et vit un homme. Nu. A côté d'elle. Dans son lit ! Bon dieu mais qu'avait-elle fait ! Il avait l'air de dormir paisiblement, elle attrapa donc de nouveau son téléphone pour demander à ses amies ce qu'il s'était passé, et repensa au troisième SMS qu'elle avait reçu.

« Trop fière de toi meuf ! Il est trop beau je suis jalouse ! Profite à fond, tu as bien mérité de t'envoyer en l'air. Ceci dit, je sais que tu vas culpabiliser demain matin, alors n'hésite pas à m'appeler, je viendrai le virer moi-même ! Alice. »

« Sérieux Alice, pourquoi tu m'as laissée faire ça ! Je suis super mal là ! Léa. »

« T'inquiètes, j'arrive ! Alice. »

Elle se leva le plus discrètement possible, et partit se préparer un café fort, avala un médicament contre la migraine et but presque d'une seule traite les trois quarts d'une bouteille d'eau. Trente minutes plus tard environ, Alice entra chez elle, faisant un boucan du diable.

- Léaaaaa ? T'es où ? On ne t'a jamais appris à fermer la porte de ta maison à clé ? Heureusement que ta fille n'est pas là parce qu...

- Alice ! Chut !

- Ouah la tronche que t'as ma belle ! Je suis désolée mais t'as peut-être intérêt à ce que le monsieur ne te voit pas, sinon il risque de carrément regretter sa nuit aussi !

- Je t'emmerde.

Alice était morte de rire, elle en avait mal au ventre, et le regard noir de son amie qui était carrément agacée ne fit que décupler son rire.

- C'est bon, t'as fini ?

- Excuse-moi... Alice avait du mal à reprendre son souffle, et essuyait des larmes de rire.

- Tu n'es vraiment pas nette ma pauvre.

- Je plaisante ok ? Enfin... A moitié disons ! T'as vraiment une sale tête, mais tu resteras toujours canon.

Ce mot rappela le message que Léa avait envoyé à Camille et elle dut se précipiter vers les toilettes pour rendre son café, le médicament ingéré plus tôt, ainsi que le maigre contenu de son estomac. Toujours aux toilettes, la tête dans la cuvette, elle entendit son amie taper des mains dans sa chambre :

- Allez allez, on sort de là, la fête est finie ! Au revoir mon bon monsieur, et on se dépêche !

Malgré sa nausée et toute sa honte, Léa ne put s'empêcher de sourire en entendant son amie prendre les choses en main. Elle lui en était reconnaissante, elle n'aurait pas eu la force elle-même d'affronter cet homme.