Chapitre 3: L'éveil

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La sensation de retour à la vie était tout aussi désagréable que la sensation de mourir. C'était comme si un flux d'électricité statique me traversait de part en part.

L'instant d'avant, j'étais privée de toute sensation auditive et tactile et l'instant d'après, mes oreilles bourdonnaient et la douleur se faisait sentir.

Dur retour à la réalité.

Il ne faisait pas de doute que mon crâne avait été violemment projeté contre l'arrête d'une (ou plusieurs ?) marche de l'escalier : j'avais l'impression que la bosse était aussi énorme qu'un œuf d'autruche et j'avais mal jusque dans les dents (avoir mal dans les dents, nouveau concept d'Ilyana Banks !).

Ma cheville m'élançait vivement : j'avais dû me la tordre.

A mon réveil, j'étais un peu sourde et même si j'arrivais très vite à ouvrir les yeux, je ne comprenais pas trop ce qui se passait autour.

Un homme était au-dessus de moi et me parlait. Il avait l'air inquiet mais il avait une telle barre de sourcils que j'avais envie de rire. Au lieu d'un rire, je sortis une sorte d'aboiement ridicule.

Ah tiens, ça y est, j'entendais de nouveau.

Il me demanda comment je me sentais et si je me souvenais de ce qu'il s'était passé.

En une fraction de secondes, je me remémorais « la plus belle journée de ma vie » et ma mort. Je n'étais vraiment pas sûre qu'il veuille connaître cette partie-là de l'histoire alors je gargouillais :

- Ça va... tombée... mal tête.

Il me sourit et me demanda mon nom :

- Ilyana

- Ok, Ilyana, on va t'emmener à l'hôpital pour faire des examens, ne bouge surtout pas car on va te mettre une minerve et après tu auras droit à un tour en ambulance. On mettra même la sirène.

Youhou j'en ai de la chance !, pensais-je ironiquement.

Pendant que les secouristes me manipulaient, je tentais d'apercevoir mes amis. Mais je ne pouvais pas bouger à cause de la douleur, alors je les appelais.

Malgré l'interdiction du médecin, Stella s'approcha. Elle avait toujours des larmes plein les joues.

Elle attrapa ma main, je sentis nettement qu'elle tremblait violemment.

- Ilya, comment tu te sens ? chuchota-t-elle.

- J'ai mal partout mais j'ai encore mes dents, on dirait.

Vaine tentative de plaisanterie, les yeux de ma meilleure amie s'embuèrent encore.

- Stella, arrête de pleurer, je suis là, ton mascara coule ma chérie, souriais-je.

- Comment tu peux plaisanter Ilya ? Ta tête a fait un bruit terrible, je l'entendrai jusqu'à ma mort !

A ce moment-là, un autre secouriste demanda à Stella de s'écarter, ils allaient me soulever pour me mettre sur le brancard et m'emmener à l'hôpital. Elle les laissa faire et juste avant qu'ils ne m'emmènent, j'eus le réflexe de crier à mes amis de venir avec moi. Caleb me glissa qu'ils suivraient en voiture, tandis que Mme Canvas précisa aux secouristes que mes parents étaient prévenus. Quelle chance...

Ensuite je sombrais dans un genre de somnolence éveillée. Dans l'ambulance, on me manipulait, on me parlait de pouls, de tension, de « sat ». Apparemment tout allait bien, Hadès avait rempli sa part du contrat : j'étais vivante... pour l'instant.

La suite est un peu floue. A l'hôpital, on me fit divers examens, prit une quantité énorme de sang et fit avaler une potion sensée me calmer.

Je repris vraiment conscience de ce qui m'entourait en entendant la voix aiguë de ma mère.

Pacte avec Hadès - Roman TerminéМесто, где живут истории. Откройте их для себя