Chapitre 4 : La fête

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J'avais passé la pire nuit de toute mon existence (bah oui, ma mort c'était ma pire journée, vous comprenez ?). Non seulement, j'avais encore des migraines dues à mon trauma crânien, sans parler de l'énorme bosse, mais en plus j'étais terriblement anxieuse à l'approche de ma fête d'anniversaire. J'avais passé toute la nuit à ruminer : est-ce que c'était une bonne idée ? Est-ce que c'était une mauvaise idée ? Et dans ce cas, que pouvais-je faire d'autre ? Et si Hadès décidait finalement de me zigouiller demain ?

Ça n'arrêtait plus de tourner dans ma tête.

A 3h du matin, j'étais tentée de prendre un des calmants de ma mère, mais de peur que ça soit mauvais pour mon cerveau abîmé, j'avais préféré m'abstenir.

Ensuite, j'avais vu défiler les heures et à chaque fois, je me disais « plus que tant de temps avant de devoir me réveiller, il faut dormir maintenant ! ». Et plus je disais cela, et moins ça marchait. Evidemment ... La dernière heure que j'ai vu était 5h39. J'ai donc dû m'endormir après.

Quoiqu'il en soit, lorsque Caleb m'a sorti de mon sommeil à 10h en gueulant « allez la belle au bois dormant, faut se lever ! ». Ma seule réaction a été de lui foutre une baffe.

Ça l'a calmé direct.

A un autre moment, j'aurais pu rire de sa tête ahurie, mais dès que je me suis rendue compte de ce que je venais de faire je m'en suis voulue terriblement. J'aime bien la bagarre c'est vrai, mais pas frapper mes amis, même quand ils sont pénibles. J'étais donc mortifiée, la tête en vrac, la langue pâteuse, les yeux collants, une main sur ma bouche grande ouverte. Quant à Caleb, il était assis sur mon lit, les yeux et la bouche grands ouverts aussi, la main sur la joue.

Nous nous sommes regardés au moins une minute entière sans rien dire et là :

- Bah putain, a chuchoté Caleb.

- Oh merde, j'ai dit en même temps.

- Non c'est bon, m'a-t-il rassuré. J'avais hésité entre t'embrasser sur la bouche comme le prince charmant et gueuler très fort. J'aurais peut-être dû choisir l'autre option.

Je ris doucement et pour faire bonne figure, lui répondis :

- C'est ça, dans tes rêves ! Toi, prince charmant ? C'est plutôt Quasimodo, oui !

Ça ne l'a pas fait rire.

Le malaise était encore entre nous, normalement il aurait dû me répondre un truc sur ma tronche au réveil ou sur le manque de féminité du tee-shirt Bob l'éponge que je porte pour dormir ou encore sur les bienfaits du maquillage. Que sais-je encore ! Normalement il aurait dû me vanner.

Au lieu de quoi, il s'est levé et s'est dirigé vers ma porte de chambre en me disant de me préparer.

Alors j'ai tenté de rattraper ma connerie :

- Tu sais, Quasimodo a beaucoup de charme aussi et il est bien moins niais que le prince charmant.

Caleb s'est arrêté deux secondes, a ouvert la bouche pour dire quelque chose, puis finalement a reprit son chemin et sortit de ma chambre. Trop bizarre.

Un petit coup d'œil à mon réveil me suffit pour me rendre compte que j'étais sacrément à la bourre, la journée « relooking » aurait dû commencer depuis longtemps. Je mis donc de côté cette sensation désagréable que j'avais dans le ventre pour aller prendre une douche et enfiler des vêtements confortables : jeans, tee-shirt Guess blanc et sneakers.

Lorsque j'ai rejoint Caleb dans la cuisine, il était en train de siroter un jus d'orange et de commenter le dernier jeu en ligne à la mode avec mon frère. Je l'ai regardé fixement pour savoir à quoi m'en tenir mais il n'a rien laissé transparaître. J'ai donc chipé une pomme et nous sommes partis sans dire un mot.

Pacte avec Hadès - Roman TerminéWhere stories live. Discover now