chapitre 7

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Nous sommes nombreux face à l'inconnue

Mais tellement moins à s'aider face à lui

Ce sont tous les petits bruits du quotidien qui nous font vivre. Les voitures, les cris, les voix, même le plus infime des bruits à son importance, pourtant, personne n'y prête plus attention.

Le vent était un des bruits que j'aimais le plus, les feuilles qui dansent. Le vent est un chorégraphe parfait qui aime jouer. Je pensais, enfant, que le vent sortait des arbres, bon, je croyais aussi au père-noël et au lapin de pâque, mais bon, cette théorie me fascinait, et je restais assise dans mon jardin pendant des heures à essayer de trouver une explication.

La vérité est toujours moins bien que l'imagination. C'est l'imagination qui nous fait vivre, mais qui est-ce qui fait vivre l'imagination ? Ce sont les sons et les couleurs.

Je pensais n'avoir jamais vraiment aimé vivre, je m'enfermais dans l'eau, sous un masque. Mais je ne pouvais plus garder ce masque à présent, il s'était détruit en même temps que mon imagination. Mes blessures avaient laissaient des cicatrices qui témoigneraient de ma vie pour toujours. Mon cœur se déchirait, mon âme cessait d'exister, mon esprit se perdait. Je fuyais, mais personne ne le voyait. Je résistais, mais personne ne l'entendait. Je ne pleurais pas et pourtant mes cris résonnaient.

J'étais encore tombée, le réflexe de me lever en me réveillant, c'était la pire chose, je pense, les réflexes. Imaginez qu'on vous attache les bras et qu'on vous lance un ballon. Par réflexe, vous allez lever les bras, mais vous ne le pouvez pas ! Alors vous vous débattez tant bien que mal, en pleurant.

Je m'étais approchée du piano ce matin-là, je lavais allumé, m'étais mise en fasse et avait appuyé sur une touche blanche au hasard. Je ne savais pas si le son était parti, et je ne le saurais jamais, mais javais ressenti quelque chose. Une vibration, un frisson. Cela avait traversé tout mon corps. Puis je lavais éteint et étais partie à ma fenêtre. Comme une enfant qui vient de faire une bêtise.

J'ai lu que c'étaient les sourds qui entendaient le mieux le monde, une histoire d'amplification ou quelque chose dans le genre. Cela ma bien fait rire. J'ai aussi lu que l'audition, c'est une histoire de vibration et de signaux électriques. Juste cela ! Juste une défaillant de vibration pour réduire une vie à néant.

Le silence du pianoWhere stories live. Discover now