chapitre 13

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Sur le chemin du retour, je me suis arrêtée devant un magasin de chaussures. J'en ai ris, bien évidemment, mais au fond, je pleurais. Plus aucune chaussures ne me servira. Il faut dire que comme surement toutes les personnes dans mon cas, je suis passée par la case ''espoir'' . pendant un certain temps, j'ai espéré pouvoir de nouveau marcher, nager....et c'est quand je me suis rendu à l'évidence, que j'ai voulue mourir.

Les gens dans ce magasin me regarde presque avec mépris. Il y a cette petite lueur de dégoût et de peur dans le regard. Et je sais ce que c'est, car moi aussi, je l'avais cette lueur, avant.

L'appartement était vide lorsque je suis arrivée, personne n'était là. Ce n'était pas la première fois que je me retrouvais seul, mais cette fois-ci était différente. Je n'étais jamais sortie en tant que sourde dans la rue. Et il n'y avait vraiment aucun bruit, aucun. Je n'entendais ni le rire des enfants ni le cris des voitures, comme si tout le monde s'était tût à mon arrivée. En fait, c'était moi qui m'étais enfermée dans le silence. ma vie était devenue un film muet, où les couleurs fades s'effaçaient un peu plus chaque jours. je ne pouvais plus entendre avec mes oreilles, je devais entendre avec mes yeux. je devais apprendre une nouvelle langue et celle-ci était la plus dur de toute.

Je roula jusqu'à ma chambre, déposa le journal sur mon bureau et me posa à ma fenêtre. Le message que j'avais écrit était toujours là, et je n'étais pas décidée à l'enlever.

Je saisis mon téléphone car il venait de vibrer, Lara me demandait comment c'était passé cette visite à la librairie. Je lui raconta ma mâtiné avec Amy et lui expliqua que j'y retournerais le lendemain.

Mon infirmière arriva à quinze heure. Je n'avais même pas pris le temps de réchauffer un des plats que l'on m'avait préparé pour manger. Elle prit ma tension, même si cela était plus qu'inutile, m'aida à me laver, à m'habiller de mon pyjamas, car je ne comptais ni sortir, ni attendre vingt et une heure pour enfiler de quoi dormir confortablement.

La kiné, elle, arriva à dix-sept heure. Elle me fit un massage aux jambes, sensés me redonner quelque sensations, mais comme à chaque fois, rien ne se fit ressentir, ce n'est certainement pas comme cela que je pourrais remarcher un jour.

Lorsque je partis me coucher, mes parents rentraient à peine. Mon père vint m'embrasser le front. Je fis semblant de dormir pour ne pas avoir à parler, enfin, à « parler ».

Comme d'habitude, je resta sur le dos, le yeux fermés, me demandant si la bulle de parole dans laquelle j'étais, allait éclater un jour. Me demandant si le silence n'allait pas me tuer. Me demandant si j'étais encore en vie ou non.

C'était au moment de dormir que je me sentais le plus morte, dans le noir, dans ma tombe.


Amy m'expliquait les bases du piano depuis une heure déjà, après nous ferons ce qu'elle appelle du solfège. Cela m'énervait un peu au fond car je voulais jouer. De plus cette manière de communiquer était insupportable. Elle alternait entre ardoise et langue des signes.

Mais lorsque que l'on se mise à jouer, le monde s'écroula autour de moi. Jamais je n'avais ressentis cela. Je sentais les cordes se faire pincer à l'intérieure même du piano. Si j'avais eu l'utilité de mes jambes, j'aurais sentis les pédales vibrer sous mes pieds. 

Le silence du pianoWhere stories live. Discover now