chapitre 14

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 le lendemain, Amy m'expliquait les bases du pianos depuis une heure déjà, après nous ferons ce qu'elle appelle du solfège. Cela m'énervait un peu au fond car je voulais jouer. De plus cette manière de communiquer était insupportable. Elle alternait entre ardoise et langue des signe.Mais lorsque que l'on se mise à jouer, le monde s'écroula autour de moi. Jamais je n'avais ressentis cela. Je sentais les cordes se faire pincer à l'intérieure même du piano. Si j'avais eu l'utilité de mes jambes, j'aurais sentis les pédales vibrer sous mes pieds. 

 Amy était vraiment gentille. Elle me faisait rire et me faisait me sentir bien avec ses petits gestes aussi doux que les fée. J'étais sur qu'elle en était une, de fée. Lorsque que je savais que mes parents travaillaient, elle m'emmenait dehors, dans des parcs, des jardins botaniques et des musés, des qu'elle le pouvait, elle donnait des pièces aux sans-abris. J'avais appris que son père avait fait les deux guerre, il était mort dans le débarquement de Normandie. Sa mère était juif, et elle s'était fait baptiser juste avant que le génocide ne commence. Elle avait put fuir juste avant et c'était réfugier en France. Elle avait survécu et avait battis une famille.

C'est ainsi que, pendant plus d'une semaine, Elsie se rendit chez cette familière inconnue pour jouer du piano au milieu de cette librairie. Elle s'exaltait de l'expression des quelques clients qui l'écoutaient attentivement avant de comprendre qu'elle était sourde.

C'est accroché à ce piano que le cadavre ambulant qu'elle pensait être se transforma en un miracle de la vie.

Elle était devenu pianiste sans même s'en rendre compte. Un mois, deux mois, trois mois. Dans la rue une nouvelle se répandait de bouches à oreilles. Elle en était le première concerné mais la seule à ne pas les entendre.

Elsie aidait Amy presque tous jours, elle faisait ce qu'elle pouvait avec son fauteuil et jouait du piano. Amy lui disait que chaque nouveaux clients la comparé à de grand pianistes mais Elsie s'en souciait peu, elle revivait enfin. Elle n'écoutait plus que le silence de son piano. La vieille femme n'avait déjà plus rien à lui apprendre. Cette élève passionnée avait déjà dépasser son maître.

Toujours plus proche l'une de l'autre, elles s'aidaient mutuellement. Elsie soutenait Amy dans sa vieillesse et Amy soutenait Elsie dans sa jeunesse. Un liens unique les avez réunis, le genre de liens inexplicables des jumeaux, des mères, des fous.

Ce genre de lien inexplicable mais pas insensés.

Amy lui avez sauvé la vie.

Je jour où elle annonça son activité clandestine à ses parents, ils étaient déjà au courant. Toute la ville, voir tout le pays la connaissait. Ils étaient même allés la voir en cachette. Ils avaient bien rigolé en se mimant toutes les péripéties de ces derniers mois.

Elsie était enfin heureuse.

Vraiment heureuse.

Encore un mois plus tard, une école de musique, très réputée avait pris contact avec elle. Elsie avait signé un contrat et à seulement dix-sept ans, elle qui avait tout perdu, avait un travail.

Elle avait enchaîné récitals sur récitals, alternant entre l'école de musique et la librairie. Elle rangeait des livres, jouais du piano, elle avait trouvé sa place.

Le hasard n'existe que si l'on veut qu'il existe et Elsie ne le voulait pas. Elle voulait croire qu'elle était destinée à faire cela. Que sa surdité et son handicap n'était pas seulement un accident, ou un vulgaire fruit du hasard, mais bien un miracle près-déterminé.

Dans la rue on ne la regardait plus comme un cadavre ambulant mais comme une merveille de la nature. On lui proposa d'écrire des partitions qui serons pour son prochain spectacle, elle en écrivit deux qui parlaient de ce thème. Amy l'avait aidait, toujours dans ce langage des signes, certaines fois, encore énigmatique pour Elsie.

Elle devait les jouer aujourd'hui, pour son trentième récital. Des bancs étaient placés en arc de cercle autour d'elle et du piano. Il ne commençait que dans une heure mais presque tous les bancs était déjà pris. Elle se sentait comme une proie dans une arène. c'était dans ces moments-là qu'elle regrettait de partager son don avec les autres, car elle ne savait pas s'ils étaient là pour elle ou pour son miracle., Certaines personnes venaient la voir en lui mimant des « bonjours » ou des « félicitation » dont Elsie se souciait peu. Comme à chaque représentation, elle avait les yeux fixés sur la place réservée à Amy et l'attendait.

Mais Amy ne vint jamais à ce récital, en tout cas, pas son corps.

Elle était dans sa librairie, assise sur son siège de velours rouge, en souriant. Elle était tellement paisible et paraissait si heureuse, que si Elsie n'avait pas touché sa froideur, elle l'aurait cru simplement endormie.

Elle ne versa de larme, que lorsque qu'un éclaire silencieux déchira l'obscurité qui régnait dehors. 

Le silence du pianoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant