chapitre 8

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Tout le monde est en colère contre tout le monde.

Au lieu d'être en paix avec tout le monde

Lara m'avait dit de me laisser aller, de me détendre, mais cette atmosphère silencieuse me faisait tellement peur. À chaque instant. Je n'avais aucun répit, aucune manière doublier, car on ne peut pas oublier ce comme nous sommes. Quand je m'allongeais, javais l'impression d'être morte. La seule chose que je ressentais, était les battements de mon cœur. Je n'entendais même plus ma propre respiration.

Je commençais à savoir dire des mots en langue des signes. La base. Une professeur venait me les apprendre une fois par semaine, et là plus part du temps, je ne la regardais même pas. Je ne parlais que si cela était nécessaire, je ne savais pas comment les autres entendaient ma voix dans ces cas-là, je ne sais même pas s'ils m'entendaient vraiment.

C'est ironique, un piano pour une sourde. Oxymore ? Antiphrase ? Antithèse ? autodestruction ?

J'étais curieuse de voir ce que cela donnerait si je faisais plus que pousser une touche. Il était donc là, devant moi. J'avais bloqué mon fauteuil pour ne pas partir en arrière, ce qui m'arrivait souvent, et javais posé mes mains sur le clavier.

Grâce aux cours de musique que javais au collège, (mon dernier remontait à deux moi, je ny avais pas remis les pieds depuis la tempête.), javais quelques bases. Je ne pourrais pas jouer du Mozart, mais je savais faire une gamme.

Ma main glissa, hésita, retomba, me regarda, javais l'impression quelle attendait mon accord, alors je la regardai à mon tour. C'est alors que la danse sensuelle commença. Trois notes, par-dessous, cinq notes, et on inverse. Je n'entendais rien, mais je ressentais tous.

C'était comme le vent.

Le vent de mon enfance, comme si j'étais le près-destiné à devenir sourde et à jouer du piano.

Je voyais ma main bouger toute seule, je refaisais éternellement le même geste et pourtant, c'était magnifique.

Je décidai de tenter autre chose, un mini morceau à deux mains qui ne portait même pas de nom.

Je jouais silencieusement, admirant la chorégraphie lugubre de mes mains. C'était paisible et inquiétant à la fois.

Morsure

Froid

Fausse note, je venais de faire une fausse note. C'était un mauvais frisson qui m'avait parcourue cette fois. J'écarquillais les yeux en me rendant compte de cela.

Je pouvais jouer, j'y arrivais avec des frissons, seulement des frissons.

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HéHé ! premières sensation de musique ? alors ? vous aimez ?

Le silence du pianoWhere stories live. Discover now