Texte 8 : Laurent ~ Préambule

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Genre : Tranche de vie

Époque : Courant 2982

Protagoniste : Laurent

Lien avec : L'Œil de Teikono (l'histoire principale)

Notes : Ce personnage apparaîtra seulement à la saison 2 ! Mais il aura une certaine importance ;)
Voilà pourquoi je resterai très très vague en attendant sur sa vie et sa situation ^.^

La nuit a été courte. Comme toujours. Un profond soupir soulève ma poitrine et fait voler la poussière des draps.
Courage, il faut y aller...

Grimaçant, je me redresse sur un coude, l'esprit encore embrumé. La natte de paille qui me sert de lit m'irrite la peau mais je me sens bien trop fatigué pour me forcer à accélérer le mouvement. Tant pis, j'aurai des plaques rouges sur les bras... ce n'est pas ça qui calmera les ardeurs des demoiselles au travail. Malheureusement.

Je sais que je ne suis pas désagréable à regarder, loin de là même. À croire que la nature a voulu rattraper tous les malheurs et la misère qu'elle m'a infligée de par ma naissance et mon rang en me gratifiant d'un beau physique. Tu parles d'un cadeau ! En attendant, les gloussements de pintades des femmes comme des hommes et leurs avances ridicules ne payent ni la nourriture ni un logement décent à mes parents et à moi. Nous vivons tous ensemble dans la même minuscule maison de bois construite par ma mère dans une sorte de bidonville amélioré.

Je finis enfin par me lever, le corps endolori et légèrement en sueur. Mes cheveux me collent dans la nuque et jusqu'en bas de mon dos, poisseux.

Je me glisse dans notre salle de bain rudimentaire et la porte fermée, je retire mon caleçon et file sous la douche. Elle est glacée, mais au moins ça achève de me réveiller. Et puis je ne transpire plus.

Je m'habille en quatrième vitesse et passe un petit moment à coiffer mon interminable tignasse noire, bien trop épaisse pour leur longueur, je n'en peux plus de les avoir aussi longs, mais ma mère les aime tellement... ça lui ferait de la peine qu'on se les coupe, mon père et moi — c'est de lui qui j'ai hérité ce trait là —, alors on les garde ainsi. Faire plaisir à ma mère, c'est le moins que je puisse faire. La vie ne l'a pas gâtée et ne semble toujours pas décidée à lui sourire aujourd'hui. De mon côté, je n'ai que très peu de moyens de l'aider, alors faute de mieux, je me rabat sur la moindre futilité de ce genre...

Après une douloureuse séance de domptage, je parviens finalement à nouer mes cheveux en une queue de cheval basse convenable et rejoins mes parents dans la « pièce » voisine.

Un petit déjeuner rapide, j'empoigne mes affaires, je dis au revoir et je passe la porte pour aller au boulot. Routine...

En chemin, je vais encore croiser l'une de mes collègues, qui va certainement tenter une approche plus ou moins subtile, plus ou moins embarrassante... la seule surprise est de savoir qui ce sera ce matin.

Ça y est, je suis agacé. Penser à leur comportement m'énerve déjà. Pour le plus grand malheur de ma tranquillité, j'ai hérité non seulement des cheveux noirs profonds de mon père, mais également de ses yeux verts perçants. Quoique les miens ne sont qu'une pâle copie ; je n'ai pas la même intensité que lui dans le regard. Mais mes traits plutôt réguliers et ma mâchoire carrée compensent très bien et ruinent parfaitement tous mes espoirs de tranquillité. Il faut toujours que je me retrouve avec tout un tas de jeunes femmes et hommes qui me tournent autour comme des perruches agaçantes.

Le pire dans tout ça, c'est que certains inconscients m'envient ! Je leur laisserais volontiers ma basse-cour, pourtant. Tout ça ne m'intéresse pas. L'amour... je n'ai pas la tête à ça. J'ai déjà bien trop à faire à subvenir aux besoins de ma famille... il faudrait encore que je m'entiche d'une femme qui me ferait des gosses et donc des bouches supplémentaires à nourrir ?! Nous ne mangeons déjà que tout juste à notre faim, mes parents et moi ! Je refuse de faire vivre des enfants dans des conditions pareilles !

Non, vraiment, l'amour, très peu pour moi. « Caution when it comes to love »* me disait mon père. Il n'a pas à s'inquiéter, je ne risque absolument rien de ce côté-là, tout ça m'agace plus qu'autre chose. Et puis, je fais attention.

« I remember years ago
Someone told me I should take
Caution when it comes to love, I did » *

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Image : Laurent

* citations de la chanson « Impossible » de James Arthur (cf. musique en média)

Teikono : Bribes égaréesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant