Sixième

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Gabriel



Céleste, quand je l'ai vue hier, assise seule sur le sable brûlant, j'ai cru sentir mon coeur s'effondrer. Et pourtant, j'avais même pas bien vu son visage. Mais son prénom, c'est un sentiment, c'est céleste et lunaire à la fois. Elle a une lumière autour d'elle qui touche tout ce qu'il l'approche. Et si j'la connais pas encore, d'ici quelques jours, ça sera chose faite.



L'été, ici, c'est un ennui nostalgique. On se distrait sous le soleil brûlant, on fume et on se fume. C'est quelques jours de douce perdition sous la canicule fiévreuse qui nous marque d'un sceau cireux.



Moi, j'me délecte de ces vacances passées sous la bichromie estivale. Une douceur qui te dévore, et rends le monde moins terrible. Une parenthèse enchantée dans la salve dévastatrice du quotidien.


Céleste se chamaille dans l'eau avec Mattéo, Nicolas et Kim. Les autres, je les connais pas.


Cette fille, c'est la beauté discrète, celle que tu découvres derrière une simplicité presque provocante. C'est cet éclat dans le diamant qui le rend précieux, et quand t'a la chance de l'apercevoir, tu te sens bénis par la grâce. Elle est ce rêve érotique qui te fait languir la nuit, et tu transpires sous tes draps sous tant de sensualité et d'esprit.



J'ai jamais eu de mal avec les filles. Mais j'arrive jamais à tenir une relation. C'est la solitude qui me dévore et m'enserre. Être à deux, c'est pas mon truc. Moi, j'préfère être seul avec une autre personne. Partager le solipsisme et en faire un ornement.


Céleste sors de l'eau. Son teeshirt blanc lui colle à la peau. L'eau l'a rendu transparent, et je frémis soudain de voir ses tétons percer le tissu. Ses seins tressautent au rythme de ses pas, et je déglutis en me redressant sur ma chaise. Putain. Ses cheveux courts, d'habitude frisés, sont trempés et dégoulinent sur ses épaules, ornant son visage. J'ai l'impression d'avoir à faire à une naïade, nymphe et déesse à la fois. J'suis sans voix, et j'esquisse un sourire défait lorsqu'elle me rejoint.





- Tu devrais y aller, Gabriel ! Elle est super bonne !





Des pensées lascives me traversent l'esprit, tandis que je meurs d'envie de lui dire qu'elle est bonne. Mais c'est faux, Céleste n'est pas bonne. Elle est belle à en crever.





- J'aime pas aller me baigner la nuit.





- Pourquoi ?





- Je sais pas ... Déjà que en journée y'a des trucs bizarres dans l'eau, la nuit je préfère ne rien tenter.





Céleste éclate d'un rire sonore en tournant sa chaise vers la mienne.


- T'es pas sérieux, j'espère ?! Tu sais, les vrais bestioles se trouvent dans le sable, pas dans l'eau !





- Commence pas, où je vais vraiment finir par boycotter Saint-Hélène !





Elle rit de plus belle, tandis que je regarde son visage s'éclairer sous la danse des flammes. Elle rejette son visage en arrière, et tout son corps tressaute au rythme de ses rires, tandis que je tressaille sous la vision d'une déesse qui ne se sait pas.



Mais j'la lui montrerais moi, sa beauté.



Les flammes dansent dans ses iris. C'est la vision divine qui te perce l'âme et te bouffe l'esprit.


Céleste se relève en grimaçant et s'étire. Ses seins tressautent lorsqu'elle bouge, et je ne peux détacher mes yeux de son corps. Putain. C'est la vision de la tentation, la chaleur qui t'assomme sous son feu ardent. Son teeshirt transparent luit sous la lumière pourpre des flammes, et toute sa poitrine s'expose à ma vue.


Elle ne porte pas de soutien-gorge.


Je déglutis difficilement et détourne le regard, l'envie me rongeant l'échine.


- C'est une belle soirée, murmure Céleste.


Et même sa voix, c'est le chant des sirènes. Le son qui t'enserre, le fluide qui t'enveloppe et te musèle.


N'y tenant plus, je me lève et prend une grande inspiration. Céleste me regarde avec de grands yeux, et, Dieu, qu'elle est belle.


Mon cœur tambourine dans ma poitrine, c'est le feu qui me dévore et me tue.


Réduisant l'espace qui nous sépare, je m'approche. Sa poitrine se soulève, et elle se mord la lèvre. L'attirance est violente, presque terrassante.


Je ne suis plus qu'à quelques centimètres d'elle, et j'ai envie de la toucher, de sentir sa peau brûler sous mes doigts électriques. J'ai envie de sentir la douleur de nos lèvres qui s'apprivoisent.


Ses yeux brillent, et le sourire qu'elle arborait alors s'est définitivement effacé.


Dans ses yeux, j'vois tout le désir qui m'étouffe.




- Céleste !



Nicolas arrive en petite foulée. La tension se suspend, et je recule de quelques pas.

Céleste baisse les yeux et esquisse un sourire à l'attention de Nicolas. Ce dernier lui attrape la main et l'entraine à le suivre dans l'eau.


Céleste me jette un dernier regard en s'en allant.






Puis, je me rassieds, et mes yeux se reperdent dans la danse des flammes.








Dans la danse du désir.












...















...


On arrive au sixième chapitre (( déjà )). Dites moi ce que vous pensez de cette partie et de l'histoire en général. Surtout, votez et commentez, ça fais zizir ✨✨

Toile de JuteWhere stories live. Discover now